Un sentiment de victoire me submergea lorsque je pus enfin fermer ma valise. J'y avais passé toute l'après-midi. Même si je la faisais tous les week-ends, j'avais toujours l'impression d'oublier quelque chose et de ne pas savoir quoi mettre dedans. Et forcément à chaque fois, elle finissait remplie et je me maudissais pour prendre autant de choses. Je n'étais clairement pas le genre de fille qui prenait toute sa garde-robe pour être sûre d'avoir quoi se mettre, oh que non. J'étais plutôt de celle qui volait plein de nourritures à ses parents pour être sûre de survivre pendant la semaine qui l'attendait. C'était principalement pour ne pas aller faire les courses, feignante comme je suis.
- Voilà une bonne chose de faite, me félicitais-je
Je la roulais jusqu'à l'entrée et rassemblais mes autres affaires. Je jetai un coup d'œil à ma montre pour voir s'il était temps de partir.
17h02.
Je ne prévoyais pas de partir avant 18 heures alors j'allai m'installer dans mon canapé et je pris mon téléphone. Mon père, qui était assis sur le canapé voisin, ne daigna pas me jeter un regard. Je lançai un épisode de ma série actuelle. Grey's anatomy, bon je sais ce n'est pas vraiment actuel mais j'aime bien me refaire les anciennes saisons quand j'ai le temps.
J'étais plongé dans ma série quand mon téléphone disparut brusquement de mes yeux. Il me fallut quelques secondes pour comprendre que mon père venait de donner une tape dedans et de le faire s'écraser par terre. Il était debout, me surplombant de son mètre soixante-quinze.
Je le regardai ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer.
- J'aimerai bien pouvoir me concentrer donc tu vas baisser le son de ton machin, dit-il légèrement agacé.
- Tu pouvais me le demander au lieu de jeter mon téléphone, répliquai-je irrité, et depuis quand on a besoin de concentration pour jouer à un jeu comme le tien.
- Je suis encore chez moi d'accord, si je ne veux pas de bruit, je ne veux pas de bruit, dit-il en se rasseyant.
- Non mais t'es vraiment mal luné toi, ça se voit que t'as pas eu ta cigarette, répondis-je plus méchamment que voulu.
Il se leva précipitamment et me saisit par le t-shirt pour me mettre sur mes pieds. La cigarette était un sujet très sensible pour mon père. Il avait arrêté pendant de nombreuses années avant de s'y remettre. Il le niait mais on le savait tous qu'il fumait en cachette.
Ne me laissant pas faire, je le rejetai mais il était forcément plus fort que moi. Il commença à saisir ma chevelure blonde. Je me mis aussitôt à lui crier de me lâcher. Je commençais à avoir chaud, la colère s'immisçait tout doucement en moi. Mon géniteur voulut me saisir à la gorge mais j'étais en transe alors je me débattis comme une sauvage. Des larmes de rage coulaient le long de mes joues. Mes ongles essayaient de lacérer sa peau comme ils le pouvaient.
Soudain, une force me fit m'asseoir sur le canapé. Une main se tenait en face de moi. Je pivotai ma tête vers la droite et vis ma mère. Elle venait de nous séparer.
Vous êtes malade ou quoi ? Mais tu vas arrêter bon sang !
Je vis que mon père voulait revenir à la charge alors je me relevai vivement du canapé pour aller lui montrer que je n'étais plus la petite fille qu'il voyait en moi.
Arrêtez ! Vous n'êtes pas bien. Ça suffit oui !
Je regardai mon père avec une haine profonde. Il repartit en direction de la cuisine. Je partis vers la salle de bain. En griffant ses bras, je m'étais coupé à l'intérieur de l'ongle. Je désinfectai cela et mis un pansement pour empêcher mon doigt d'entrer en contact avec quelque chose. Coup d'œil à l'horloge.
17h38.
Bon et bien je vais partir plus tôt que prévu. Je ne pouvais décidément pas rester dans la même maison et pire dans la même pièce que mon père.
Une fois, cela fait, je repartis en direction de l'entrée. Je saisis mes clefs et allai charger ma voiture. J'embarquai ma valise et ma glacière dans le coffre et mis mon sac côté passager. J'allai embrasser ma mère qui était encore sous le coup de l'émotion. Avant que je parte, elle m'inspecta le cou pour vérifier qu'il n'y avait pas touché.
Je rentrai dans ma voiture, mis le contact et sortis de la cour. Des gouttes de pluie tombèrent sur le pare-brise. Super, la météo qui s'accorde avec mon humeur, il ne manquerait plus que les orages et le tonnerre. Je conduisais toujours aussi tendue de ce qui venait de se passer. Ma conduite était assez brusque et rapide mais j'essayais de me calmer.
J'empruntais le trajet quotidien pour repartir en direction de mon appartement que nous avions pris pour mes études. Il se situait à une heure et demie de chez moi. La radio était à fond dans l'habitacle. Je chantais tranquillement, une voiture était quelques mètres devant moi.
Soudain, elle freina brusquement et tourna à droite sans mettre son clignotant. C'était bien ma journée aujourd'hui tiens. Décidée à ne pas laisser passer ça, j'appuyai fortement pendant 5 bonnes secondes sur mon volant pour faire retentir mon klaxon.
Connard ! Hurlai-je en ayant légèrement abaissé la vitre pour avoir plus de chances d'être entendue.
Je repris ma route après ce petit accroc. Je vérifiai mes rétroviseurs quand je constatai que la voiture sans clignotant avait fait demi-tour et qu'elle me rattrapait à toute vitesse. Il voulait surement s'excuser, oui bien sur tu viens de l'insulter et il va venir s'excuser. Idiote.
Il était à présent derrière moi et il décida de me doubler. Il pleuvait toujours, je ne voyais pas très bien ce qui se passait mais il restait à côté de moi sur la route. J'attendis plusieurs minutes mais il restait là, je me décidai à abaisser légèrement ma vitre pour voir ce qu'il faisait.
Mes yeux s'écarquillèrent immédiatement et je ne pus empêcher ma bouche de s'ouvrir légèrement. L'homme dans la voiture à côté de la mienne avait également ouvert sa vitre. Il conduisait d'une main et de l'autre, il pointait une arme dans ma direction. Pensant qu'il allait tirer, je freinai brusquement et m'arrêtai au milieu de la route.
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Hey, j'espère que vous aller bien et que ce début d'histoire vous a plu.
Bon mardi à vous (:
- Delma
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DISPARUES
ActionCe chemin, elle le faisait toutes les semaines. Jamais, elle n'aurait pu penser qu'il serait l'endroit d'une rencontre. Cette rencontre qui allait changer toute sa vie.