3 - Moiteur de fin d'après-midi

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Avec Cédric nous louons un appartement au troisième d'un petit immeuble en centre ville. Dehors, il y a tout le temps du bruit. La nuit tombe vite, bien avant le dîner. Comme je rentre éreintée de cette journée, des anciens disputent une partie de rami sur une table de camping improvisée dans la cour de l'immeuble. Des enfants pas encore couchés jouent autour. Des femmes en débardeurs et corsaires flashy, discutent, alanguies sur une murette. Une radio d'appoint passe du Maloya. Jour d'animation ? Non, ici vu la chaleur de la journée, on profite de la douceur du début de nuit. Un vent frais secoue les palmiers. A l'appart, l'ambiance est encore plus bruyante qu'à l'extérieur. Cédric s'est refait des potes parmi ses collègues de chantier et ils vident des bières. Je rentre, les salue, embrasse Cédric et m'en attrape une encore fraiche. Ses amis sont tous nés ici et lui enseignent le vocabulaire local, histoire qu'il ne passe plus pour un touriste.

Je m'apprête à me mettre au lit quand Cédric me rejoint :

- Quelqu'un est passé ici pour toi cet après midi.

- Qui ? Je demande en baillant.

- Des touristes qui cherchent un trek. Tu ne m'avais pas dit que ton père et Kévin étaient dans le coin...

Et merde ! Pourquoi sont-ils venus me chercher jusqu'ici ? Le standing de l'arrière pays a du leur paraitre bien sommaire en comparaison de l'hôtel où ils sont descendus.

- Ils voudraient que je rentre mais je préfère vivre ici avec toi.

- Ouais...C'est cool ici mais un jour, on rentrera, j'imagine.

- Pourquoi ?

- J'ai bien compris que ton idée soudaine de tout quitter pour vivre au soleil, c'était une fuite. Tu ne veux pas te réconcilier avec ton frangin et arrêter vos conneries ?

Je ne peux quand même pas lui expliquer. Je m'allonge sur le lit, fourbue. Le ventilateur rame pour nous fournir un peu d'air frais que la fenêtre ouverte ne parvient pas à faire pénétrer dans la pièce. Cédric décide de me rejoindre.

- On rangera le bordel demain.

Il retire son tee-shirt. Cela lui réussi de travailler dehors. Sa peau dorée et ses muscles saillants me font progressivement oublier la piscine du Largo Key Resort. Dans la moiteur de cette fin de journée, je ne peux retenir un gémissement en sentant sa semence se libérer en moi.

L'audacieuse Sofia Capriaglini Tome 3 : délit de fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant