Chroniques d'un chasseur - Klein Shigazuki

Chapitre 1 : Le Nouveau Monde

   Nous étions à bord du navire ayant quitté le port il y a quelques heures. Bien qu'il y faisait nuit, la fête était toujours d'actualité, accompagnée de boissons et de mets et d'une aube apparraîssante et progressive, avec une musique enjouée dans le fond. Tout le monde était excité à l'idée de pouvoir fouler de nouvelles terres, moi y compris. A bord de ce bâteau, il y avait en grande partie des chasseurs, des personnes n'ayant point peur de faire face à la nouveauté et aux bêtes se trouvant dans le Nouveau Monde. Il y avait aussi des palicos, des êtres domestiqués munis de l'apparance de chats se tenant sur leurs deux pattes arrières. Nous pouvions écouter les vagues murmurer et le vent souffler proche du balcon. C'est à ce moment que j'ai remarqué une fille à l'écart des autres, comme si elle essayait de fuir l'euphorie de la fête. Je me suis alors décidé de m'approcher de cette femme, qui comme moi, n'avait pas l'air de se sentir à l'aise dans une foule. C'est après trois pas que j'ai aperçu un emblème similaire au mien sur son épaule gauche. J'ai alors décidé d'entammer une discussion :

« Salut ! ai-je dit d'un ton sympathique. Cet emblême sur ton épaule, c'est celui de la classe H, non ? ai-je demandé pour pouvoir être sûr.

- Euh.. Oui, il y a un problème ? Demanda-t-elle d'un ton méfiant.

- Oh. Dans ce cas.. Bonsoir partenaire ! Je m'appelle Klein, Klein Shigazuki, me suis-je présenté. Et toi c'est quoi ton nom ? Demandais-je son nom poliment.

- Moi... Je m'appelle A-Aiko, Aiko Hasegawa. Comment ça "partenaire" ? T'es de la classe H aussi ? A-t-elle demandé intriguée.

- En effet. Je suis content d'enfin avoir trouvé quelqu'un de la classe H. Ai-je dis tout rassuré.

- Vraiment ? Il n'y a que moi ? Tu n'as trouvé personne d'autre ?

- Oui, j'ai observé tout le monde pour trouver quelqu'un de la même classe mais je n'ai que trouvé que toi, isolée dans ton coin.

- Ça veut dire qu'on n'est que deux alors ? Demanda-t-elle d'un air étonné.

- Je ne pense pas, mais c'est mieux que d'être seul, non ? Demandais-je d'un ton convainquant.

- J'étais bien toute seule, si c'est ce que tu veux savoir. Dit-elle d'un ton amer.

- Excuse moi, je ne le voyais pas comme ça, je pensais que tu avais peur de te mélanger à la foule. De plus, étant ton partenaire, je voulais faire connaissance, vu qu'on va travailler ensemble sur le Nouveau Monde.

- D'accord, t'as gagné, discutons. Pourquoi tu t'es engagé comme chasseur à la cinquième flotte ? Qu'est-ce qui te motive à venir ? A-t-elle dit en se retournant, posant son dos contre la rambarde.

- J'essaye de fuir mon passé en me dirigeant vers un autre continent là où je pourrais recommencer une nouvelle vie. Je veux devenir un chasseur de renommée, et avoir ma propre maison. Dis-je avec enthousiasme mêlé à de la tristesse de mon propre passé.

- Oh... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

- Je n'ai pas vraiment envie d'en parler...

- Vraiment ? Tu sais, tu peux me le dire, j'ai personne d'autre à qui le raconter de toute façon...

- Je lâchais un long soupir. Tu sais quoi ? J'accepte de te le dire... Le jour où on aura chassé à deux notre premier monstre ! Qu'en dis-tu ? Lui ai-je proposé en tendant mon poing en guise de contrat.

- D'accord, a-t-elle répondu en souriant, répondant à ma demande de check.

- Parfait. Et toi alors ? Qu'est-ce qui te motive ? La nourriture ? Ai-je demandé intrigué avec un air d'un mauvais clown.

- En partie, mais c'est plus complexe...»

   Elle n'a pas eu le temps de donner une explication plus détaillée que le navire commençait à beaucoup bouger, les vagues étaient de plus en plus grosses et violentes, la fête euphorique est vite devenue un torrent d'inquiétudes. Les autres chasseurs paniquaient, les palicos plongeaient dans le désespoir et les différentes fournitures des étagères se brisaient, effrayant encore plus les chasseurs.

« Tu sens ça ? Pourquoi la mer s'agite d'un coup ? M'a-t-elle demandé inquiète et effrayée. »

   Soudain, parmis les décombres et les objets cassés au sol, un chasseur est descendu du pont pour nous dire de ne pas porter notre attention à ce qu'on pourrait voir dehors, mais de s'accrocher et de rester à l'abri.
Tout ça n'annoncait rien de bon. Aussitôt un rugissement abyssal et strident grondait, suivi des apparitions de roches volcaniques dans la mer agitée. Nous avions tous compris à ce moment là que ce n'était pas une île qui grondait et crachait de la lave, mais bel et bien un dragon ancien appelé Zorah Magdaros. Un être à une taille d'une montagne, aussi résistant et perspicace qu'un enfant têtu voulant sa peluche au marché. Dans l'Ancien Monde, on chassait cette montagne ambulante, son objectif était d'atteindre la terre qui nous était promise. Il ne prêtait pas une once d'attention aux navires environnant, il ne faisait que suivre cette route imaginaire qu'il s'était destinée. Nous avons décidé, Aiko et moi, de foncer vers le pont en toute hâte pour éclaircir nos pensées. C'était bel et bien lui, ce volcan sur pattes aveugle qui foncait depuis des lustres vers le Nouveau Monde. On nous avait prévenus de sa possible apparition, mais personne ne pensait le croiser aussi vite. Nous étions censés le trouver et expliquer pourquoi les dragons anciens rejoignent cette nouvelle terre. Je suis venu pour ça.