Chapitre DEUX

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Ça fait déjà cinq fois que j'ai repoussé le réveil, il faudrait quand même que songe à me lever à présent. Surtout si je ne veux pas rater le bateau. La question est plutôt, est-ce que j'ai vraiment envie de prendre ce ferry ? Je n'en ai pas envie, clairement. Après tout, je l'ai gagné ce voyage non ? Je ne l'ai pas payé, alors je n'ai aucune raison de me forcer à y aller. Encore si j'avais déboursé de l'argent de ma poche, mais là ce n'est pas le cas.

Je grogne avant de me mettre sur le ventre et de rester la joue collée contre mon oreiller bien douillé. Je compte bien me rendormir finalement. De toute manière, je n'avais pas envie de partir. Je préfère rester là à me morfondre sur ma déception amoureuse dont je n'arrive pas à me remettre. Je gigote, n'arrivant pas à trouver une position confortable pour me rendormir. Je me redresse alors avant de soupirer.

Non, de toute manière je n'irai pas. Je viens de changer de décision, à la dernière minute, mais de base je n'avais aucune envie d'y aller. Je n'avais pas d'entrain. Je pourrais néanmoins faire des rencontres si j'y allais... Mais à quoi bon ? Si ce n'est que pour être brisé à nouveau ? Non, je n'en ai pas envie. Je n'aime pas ce genre de réveil, quand je suis seul... Quand je ne sais pas quoi faire, quand je n'ai pas de but. Ça m'attriste beaucoup.

Je me rappelle quand je me réveillais à ses côtés, quand mes lèvres venaient rencontrer les siennes, quand il passait ses mains sur mon corps frêle, quand il me susurrait des mots doux à l'oreille, quand je pensais qu'il était sincère avec moi. Mon cœur se serre rien qu'à cette pensée. C'était cependant si agréable de se réveiller et de sentir une présence à ses côtés, une source de chaleur...

Je tourne mon regard vers le côté vide du lit. Au moins, je peux m'affaler sur tout le lit, sans contrainte d'écraser quelqu'un avec ma graisse. Je passe une main dans mes cheveux châtain clair. J'aime beaucoup l'autodérision, surtout maintenant que je suis seul, surtout maintenant que je n'ai plus aucune confiance en moi. Le temps et la solitude ne me réussisse pas. Mon téléphone se met à sonner. Qui peut bien m'appeler à une heure aussi matinale ? Certainement quelqu'un qui sait que je suis réveillé. Je prends l'objet avant de décrocher et de me mettre sur hautparleur.

- Tu vas me faire le plaisir de descendre ta paire de fesses dans la voiture, tu as moins de cinq minutes.

Je soupire avant de me frotter les yeux avec mes doigts. Oh mon dieu, ma mère. Depuis ma rupture, elle n'arrête pas. Elle n'arrête pas de me voir comme un adolescent, mais bon, c'est un peu ce que je suis pour le moment. Impossible de me remettre d'une rupture, comme une petite fille. Elle est au courant de ma vie, vu qu'elle passe chez moi tous les jours, surtout depuis ma rupture. Elle s'inquiète, c'est gentil, mais c'est lourd... Ce n'est pas elle que je veux... C'est lui... C'est presque comme si je n'avais jamais pris mon indépendance. Je me souviens d'avoir eu cet appartement quand je suis rentré à la fac. Cet appart où la première personne qui est venue était lui... Quelle coïncidence, voilà pourquoi je veux déménager, mais je n'ai pas de travail, ni rien...

- Je n'y vais plus... Tu peux rentrer à la maison.

- Pardon ?! Byun Baekhyun, je vais venir te chercher moi-même. Ne m'oblige pas à le faire.

- Je n'ai pas envie. Ça ne va rien changer. Il ne reviendra pas...

Soupiré-je. Je sais que ça l'agace que chacune de mes phrases fassent référence à cet homme qu'elle déteste. Elle ne m'en a pas voulu d'être sorti avec, elle a mis ça sur le dos de la jeunesse. Elle est passé par là j'imagine. Les déceptions amoureuses font parties du jeu. Elle aurait voulu que comme elle, je rebondisse, mais j'ai l'impression de ne pas en avoir les capacités. Chaque chose que je fais, chaque phrase que je dis, tout me fait penser à lui. Comment faire pour tourner la page une bonne fois pour toute ?

The Sea Message [TSM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant