Ode à l'Europe
Tant de siècles ont vu de destins si tragiques,
Mais pas un seul, depuis l'époque de nos grecs,
N'a vu pâlir un jour nos théâtres magiques,
Nos temples infinis, inconnus de l'échec.
Des châteaux florissants sur les crêtes abruptes
Aux échos des tombeaux de nos profondes cryptes;
Au glas des mille morts. À nos mille festins
Sacrant les héros-dieux des mille palatins.
Debout sur la ruine où mûrit, astringente,
L'onde bientôt parée de robes rougeoyantes,
Coulante à flots nacrés par le soleil luisant,
Sur les terres sacrées, dans les corps rayonnants
D'une beauté céleste; une fois descendue,
Gagnée dans le trépas des mères inconnues.