deux | out of character

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out of character ou OOC : lorsqu'un personnage est représenté avec un caractère complètement différent de celui qu'il a dans l'œuvre originale.

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Bonjour ! :)
J'espère que vous allez bien, que vous êtes en forme même si on est lundi et qu'on a une semaine complète devant nous hahahaha...
Deuxième jour, deuxième prompt, sur quelque chose que je déteste habituellement et que j'ai toujours peur de faire : le OOC !
Mais j'avoue que je me suis bien amusée à l'écrire, c'est plus de la parodie qu'autre chose car j'ai vraiment forcé la chose, l'OOC peut être plus subtil, mais ça me faisait rire d'imaginer ces scènes donc... x')
Merci à KuroiIkari22, LilyCathy0, Calymonade, trenchaholic, angelwhiteinblack, CAN0PUS_, _Aka-kun_, Suika-Mia, CristalPersonne, Mamar106, Mylrua et Koralysa pour leurs retours sur le texte d'hier et dédicace à CreamyMilkCoffee qui a imaginé la première phrase d'Aku dans ce texte :')

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O2 – OUT OF CHARACTER (OOC)

C'était un jour comme les autres à Yokohama. Le ciel était bleu, sans le moindre nuage pour le perturber, et le feuillage des arbres bruissait tranquillement au gré du vent. La matinée était ensoleillée, les températures étaient élevées mais pas trop non plus. Bref, la journée était parfaite.

Les rues du centre-ville étaient pleines de monde, chacun ayant profité du beau temps pour s'offrir une petite virée sympathique dans les boutiques, les parcs ou le bord de mer. Les enfants riaient, leurs parents souriaient et le bonheur emplissait la ville, chassant l'espace d'une journée les tracas du quotidien.

Au milieu de tout ça, une personne se baladait, l'air sombre. Son visage était fermé, ses lèvres figées dans une moue boudeuse, comme si elle en voulait au soleil d'être sorti de son sommeil derrière les nuages. Elle avançait vite et foudroyait du regard tout ceux qui la regardaient un peu trop longtemps. Ses mains étaient rentrées dans son pantalon noir, et ses cheveux gris brillaient sous la lumière omniprésente.

Arrivant dans une ruelle pleine de monde, elle soupira mais se résigna à la traverser. Elle tomba alors sur une silhouette familière, qu'elle essaya d'éviter, en vain. En l'apercevant, celle-ci se mit à faire de grands signes joyeux et se dirigea en sautillant vers lui.

« Atsushi ! Te voilà ! »

La silhouette, qui n'était d'autre que celle d'Osamu Dazai, détective exaspérant de l'Agence des Détectives Armés, alla avec joie à la rencontre de son subordonné susnommé, Atsushi Nakajima. Celui-ci se renfrogna en le voyant arriver.

« Je te cherchais ! sourit le détective brun.

– Ce n'était pas la peine, répliqua sèchement le gris. Je sais me repérer dans la ville et aller l'Agence.

– Pas la peine d'être si sec voyons ! Et je ne te cherchais pas pour ça. Je voulais que tu m'aides à installer le système de suicide que je viens d'acheter en pièces détachés !

– Débrouillez-vous seul. Je n'ai aucune envie d'assister à un tel spectacle. » Osamu soupira dramatiquement.

« Oh, Atsushi, tu es si méchant ! J'ignore comment Akutagawa fait pour rester avec toi. »

Le jeune détective soupira à la mention de son petit ami et roula les yeux. Il détestait que son camarade de l'Agence et accessoirement supérieur fasse des allusions au fait qu'il fréquentait une personne au caractère diamétralement opposé au sien. Oui, Ryunosuke et lui étaient différents, mais quelle importance ?

Il laissa le brun se débrouiller seul pour son stupide suicide et reprit son chemin, en direction de l'immeuble qui accueillait les bureaux de l'Agence des Détectives Armés. Il monta les marches en vitesse et poussa la porte d'entrée. Les autres détectives étaient déjà installés et relevèrent la tête pour le saluer.

« Bonjour petit, fit Kunikida.

– Mm. » fut la seule réponse du "petit". Il s'installa sur une chaise inoccupée et balaya la paperasse accumulée un peu partout du regard. « On a beaucoup de travail pour une fois non ?

– Il faut bien payer les réparations qu'on a dû faire à cause de la dernière attaque de la mafia. » répondit l'homme à lunettes.

Dernière attaque qui remontait à à peine deux jours, pourtant rien dans la pièce ne l'indiquait. Les meubles étaient déjà réparés, les murs repeints et les fenêtres impeccables. L'Agence avait ses contacts, cela se voyait.

Atsushi attrapa une feuille et parcourut la demande. Une demande d'escorte, pas très bien rémunérée mais qui suffirait quand même à payer les nouvelles fenêtres. Il interrogea Kunikida à ce sujet, qui l'autorisa à s'en charger, à condition que Kenji l'accompagne. L'argenté était assez vexé et ennuyé de cette condition : il pouvait largement se débrouiller seul, et il n'aimait pas vraiment le blondinet. Il était trop naïf à son goût.

La mission allait être longue.

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Il rentra chez lui six heures plus tard, épuisé. Le blond était infatigable, il avait couru partout durant toute la mission, tandis qu'Atsushi tentait de rester sérieux. L'opération s'était bien déroulée, un miracle au vu du caractère de Kenji, mais il regrettait de l'avoir acceptée. Il aurait peut-être dû choisir d'aider Dazai à se suicider finalement.

En poussant la porte de son appartement, il se rendit compte que la lumière y était allumée. Sachant pertinemment qu'il l'avait éteinte en partant, il n'y avait que deux explications possibles : soit il y avait un cambrioleur, soit il y avait son petit ami.

Il espérait que c'était un cambrioleur.

« Atsushi ! J'ai fait des pancakes ! » résonna la voix bien trop enjouée d'Akutagawa, en provenance de sa cuisine.

Il soupira. Raté. Retirant ses chaussures, il aperçut la tête souriante de son petit ami qui sortait de la cuisine.

« Je les ai fait avec amour, j'espère que tu aimeras !

– J'ai déjà envie de vomir. » marmonna le détective en avançant jusqu'au salon.

Il s'installa devant sa table basse et attendit que son idiot de copain lui apporte les pancakes dont il lui avait parlé. Lesdits pancakes étaient aussi horribles que ce qu'il pensait : colorés en rose avec un colorant ridicule, le mafieux niais avait même été jusqu'à dessiner des cœurs avec de la crème dessus.

Bon sang, comment parvenait-il à aimer un homme aussi mielleux et guimauve ? Même son pouvoir, Rashômon, pourtant craint par certains qui l'imaginaient comme un démon malfaisant, était plus proche d'une peluche, sauf qu'il n'était pas moelleux. La créature était d'ailleurs présente à ses côtés, lui donnant de petits coups de tête comme pour réclamer une caresse.

Atsushi finit par lui accorder l'objet de sa demande et le démon-peluche se posa sur ses cheveux, heureux. Akutagawa s'installa à ses côtés et posa à son tour sa tête contre son épaule. Atsushi esquissa un demi-sourire. Certes, son petit ami était mielleux, mais il appréciait ces moments.

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« J'ai fait un rêve terrible, lâcha Atsushi, le lendemain, alors qu'il sortait avec Akutagawa au bord de la mer.

– Toi aussi ? répondit ce dernier avec un sourire.

– Je devenais comme toi, grincheux et méchant.

– Et moi je devenais comme toi, guimauve et souriant. »

Ils restèrent un instant silencieux avant de grincer d'une seule voix :

« Quelle horreur ! »

LES DÉMONS QUI SONT EN NOUS - 𝘀𝗵𝗶𝗻 𝘀𝗼𝘂𝗸𝗼𝗸𝘂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant