Chapitre 8 : What's missing in your eyes

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— Je vais avoir besoin de tes clefs. Sauf si tu préfères que je réveille tes voisins pour qu'ils m'ouvrent la porte ?

Il glisse une main assurée dans la poche avant droite de son jean et en ressort ce qui semble être un trousseau de clefs.

Je ne suis pas sûre parce que ce dernier semble particulièrement récalcitrant à l'idée de se montrer.

— Besoin d'aide ?

Il cesse tout mouvement et laisse le porte-clefs, à moitié sorti du carcan de denim, retomber sur le tissu sombre.

Je fais un pas vers lui et attrape du bout des doigts le trousseau, faisant de mon mieux pour ne pas toucher le haut de sa cuisse.

Je tente à mon tour de libérer les clefs de leur prison, mais rien à faire, elles restent obstinément coincées par je ne sais quoi.

Mes doigts se faufilent dans l'ouverture où se trouve le sésame qui nous permettra d'accéder à l'immeuble afin de trouver le nœud du problème et je sens le bassin de Tyler se tendre légèrement vers moi pour me faciliter l'accès.

— Je pense qu'un fil de la couture de ton jean s'est défait et s'est enroulé autour de tes clefs, ça expliquerait pourquoi on n'arrive pas à les sortir.

Je sors mon téléphone de mon sac à main et active la lampe nous forçant à fermer les yeux, agressés par le brusque changement de luminosité.

— Tu te sens capable de m'aider pour que je vois comment les libérer.

— Hum...

Je crois que je n'aurais pas de meilleures réponses, alors je lui confie mon portable inclinant sa main pour éclairer vers le bas.

Je scanne rapidement les environs pour m'assurer que personne ne risque de nous surprendre avant de m'accroupir face à lui et d'approcher mon visage de ses hanches, ignorant la bosse de son entrejambes pour me focaliser sur le trousseau prisonnier.

Retournant légèrement le haut de la poche, je trouve l'endroit où le fil s'est enroulé et constate qu'il n'est pas possible de le démêler à moins d'y passer un temps infini, ce que nous n'avons pas vu ma position, je préférerais ne pas m'attarder.

J'opte pour la solution la plus rapide, mais pas forcément la moins gênante.

— Hey.

Il recule son bassin contre le mur, légèrement surpris quand il voit mon visage se rapprocher de sa taille et je grogne doucement avant de relever le regard vers lui.

— Crois-moi, je ne suis pas super à l'aise là, alors si tu pouvais arrêter de bouger que je puisse faire ça rapidement.

Mon téléphone choisit ce moment pour s'éteindre, nous plongeant dans la pénombre et rendant cette proximité encore plus gênante.

Tenant le fil tendu au maximum, je m'avance d'un mouvement rapide et tente de le couper avec mes dents.

Je réussis mon coup au bout de trois tentatives et suis ravie de pouvoir me relever secouant victorieusement le trousseau devant mon visage.

Je fais plusieurs essais avant de trouver la bonne clef et aide Tyler à se décoller du mur en tenant la porte ouverte avec l'un de mes pieds.

La lumière du petit couloir s'allume grâce au détecteur de mouvement et, prenant maladroitement appui sur les boites aux lettres, il m'indique l'ascenseur dans le renfoncement du mur sur la gauche.

Un bruit désagréable de métal grinçant s'amplifie au fur et à mesure que les numéros diminuent sur le petit cadran au dessus des portes.

Ces dernières mettent si longtemps à s'ouvrir que je me demande si elles ne vont pas rester bloquer à demi ouvertes.

For your eyes onlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant