LE DERNIER JOUR DE MA VIE

« Crève, tu sers à rien de toute façon ! »

Encore une fois, j'avais fermé les yeux. Encore une fois, je n'avais pas répliquée. Trop de fois, j'avais acceptée de subir leur méchanceté.

Je m'appelle Ciel, j'ai dix-huit ans et j'ai subi le harcèlement scolaire au lycée pendant deux ans.

Certains diront très certainement que j'ai été trop sensible, que je n'ai pas su me défendre ou encore que j'ai été une débile qui prenait tout trop au sérieux.

C'était peut-être le cas.

D'autres, les rares personnes empathiques, diront que j'aurais dû en parler, que quelqu'un m'aurais écouté si seulement j'avais fait l'effort d'exprimer mes tourments. Que ça m'aurait évitée de faire une bêtise.

Mon choix avait-il été une bêtise ? Parce qu'au final, j'avais quand même trouvé la paix. Dans un sens, ce choix m'avait rendu heureuse.

Pour la première fois depuis deux ans, j'avais été heureuse. Pas longtemps certes, mais heureuse quand même.

Prenez place, je vous prie, car je désire vous racontez comment s'est passé le dernier jour de ma vie. Le plus triste, mais aussi le plus beau.

J'espère que cela vous plaira.

Il y a deux ans de cela, en première année de lycée, j'ai découvert une chose que certains qualifieraient comme merveilleuse, géniale, fabuleuse, fantastique. Moi, je dirais seulement que cette découverte à ruiner ma vie. Tout simplement.

J'avais seize ans, j'étais jeune, naïve et assez sensible.

Pour la première fois de ma vie, je m'étais fait des amis sans grandes difficultés. Je n'avais jamais été une personne sociable, je préférais me terrer dans ma chambre à lire des livres en tout genre, à vivre par procuration. Alors, quand un joli jeune homme était venu me voir avec un magnifique sourire en me proposant un verre de Vodka, j'avais été enchanter. J'avais presque voulu appeler ma mère pour lui dire la nouvelle. Or, cela aurait fait tache dans le tableau, j'avais donc réprimé mon envie et avais acquiescé timidement.

Ce garçon était en fait Lucas, le beau gosse du bahu. Yeux vert, teint hâlé, sourire Colgate et comme cerise sur le gâteau, Lucas était un maître dans l'art de la guitare. Le mec parfait de nos séries préféré. En réalité, c'était plutôt le parfait connard qu'il valait mieux éviter.

Il est celui qui a causé ma descente aux enfers.

Tout d'abord, il ne m'avait pas fait voir son vrai visage. Non, ça aurait brisé son petit plan. Ah ! Si j'avais su, j'aurais pris mes jambes à mon cou comme si j'avais le diable à mes trousses. Ce qui était peut-être le cas, finalement.

De son sourire impeccable, il m'avait donné le premier verre de Vodka orange de la soirée. Ça avait été un peu amer la première fois, mais pour me donner un bon genre devant Lucas, j'avais fait comme si de rien était.

Par la suite, tout c'était bien passé. Je m'étais fait amis avec plusieurs personnes, pas tous ceux du beau brun mais tous d'une gentillesse incroyable. Sur le coup, je m'étais demandéz pourquoi j'avais été aussi méfiante avec les autres.

Maintenant je sais pourquoi.

Au bout de plusieurs heures, quand les verres que j'avais bu faisait effets sur mon corps, Lucas m'avait offert un verre remplie d'eau, pour me soulageais et m'aidais à aller mieux. Disons que l'alcool n'avait pas eu un bon effet sur moi.

La seconde d'après, j'avais vomis mes tripes sur le sol quand je m'étais rendu compte que le verre d'eau que j'avais bu cul sec, était en fait un verre de Vodka pure.