Extrait d'histoire (FR)

Mes démons

Je ne sais pas exactement ce que je suis, ni ce que je veux, ce que je ressens et ce qui me définit. Je ne sais pas grand chose de ma vie, je ne sais pas d'où je viens, où j'en suis et où j'irais, je ne sais ni ce que j'aime ni ce que je n'aime pas, je ne suis pas capable de prendre des décisions car ma tête et mon coeur se battent constamment, ne me laissant pas d'autres choix que d'essayer les deux par incompréhension du choix fait. Je ne suis pas très décidée dans ma vie, je suis adepte de la procrastination et de la paresse, de la déprime et de la tristesse, du vide et de l'obscurité. Tout ce que je connais de moi n'est que mes pires démons, ceux qui petit à petit grignotent tout mon être et ne me laisse plus de sortie sur quelque chose d'heureux, et qui m'empirent à chaque minute, me transformant en monstre à mon tour.

"Destruction is a form of Creation." 

Par exemple, l'un d'eux que je dois avouer connaître le mieux est sûrement ma tendance voire addiction à la destruction. Je ne sais ni quand, ni comment, ni pourquoi celui-ci a débarqué dans ma vie, mais ça doit être le plus gros de mes démons ou presque. Je le déteste, car il joue de moi comme je joue des gens il me fait croire qu'il part quand il se cache simplement, il me fait croire qu'il me libère quand je suis simplement perdue dans son labyrinthe. Son désir, à lui, n'est pas directement de me détruire mais plus de me regarder m'auto-détruire en me poussant dans les orties. Il repose dans mon âme depuis si longtemps que je l'oublie parfois, et c'est ça qui cause toujours ma perte. Sa technique est si mesquine que j'ai du mal à la détourner. Il m'effraiera au début de mon bonheur, me rappelant son existence en me faisant une fausse frayeur, et puis plus je suis heureuse, plus il disparaitra, jusqu'à un si long moment que je mettrais à penser qu'après toutes ses années j'en suis enfin débarrassée, puis il me laisse vivre ma vie en apparaissant si discrètement pour me chuchoter les pires choses à faire sans que je m'en rende compte, parsemant mon bonheur d'embûches si discrète qu'il est presque impossible de les remarquer, et après un certain nombre d'entre elles, il me remet dans la vie de tous les jours en attendant que ses clous que j'ai pris m'infecte et me détruise. Seulement, je n'avais pas fais attention à ses minuscules flèches qu'il me balançait, alors je ensemble que c'est ma faute, que c'est moi qui suis toxique et que je ne mérite pas de vivre sachant que tout ce que j'accomplis me perd dans le malheur. Et je me détruis un peu plus mentalement, m'enfonçant dans ma peine comme dans un sable mouvant, sans jamais trouver de fond, disparaissant un peu plus dans ma connerie jusqu'à ne plus en être visible. Et son plaisir, à ce connard, c'est de voir tout le bonheur que je m'étais créée quand j'avais cru que ce démon avait disparu s'écrase a sol et être piétiné comme un simple mégot de cigarette. Et chaque fois qu'il a terminé son boulon, quand il a enfin trouver sa pleine satisfaction, je peux me promettre à moi-même de ne plus jamais me laisser faire par ce petit diable, et chaque fois l'histoire se répète.