Lycée Kitanosora - 16h14
Un énième bâillement échappa à Naho et elle se frotta les yeux, épuisée. La nuit avait été courte mais pleine en émotions. Sa colère l'avait tenue éveillée jusqu'à trois heures du matin, avant que Morphée ne daigne lui ouvrir ses bras. Le réveil n'en avait été que plus douloureux ; même les deux tasses de thé à midi n'avaient pas compensé ce manque atroce de sommeil et les cours furent particulièrement difficiles à suivre pour Naho, y compris le cours d'histoire qu'elle aimait tant. Alors qu'elle sentait un nouveau bâillement lui venir, elle songea aux nombreuses insultes qu'elle comptait cracher au visage de Nosaka la prochaine fois qu'elle le verrait – ce qui, elle l'espérait, n'arriverait pas de sitôt.
— Ouah, je sais pas ce que t'as pris hier, mais c'était pas de l'eau, se moqua Rin en haussant un sourcils, alors qu'elles remontaient la grande allée d'entrée du lycée.
— Je me suis pas pris de cuite, répliqua Naho en roulant des yeux. J'ai juste veillé hyper tard.
— Encore ce Nosaka ? devina sans mal sa meilleure amie.La brune hocha la tête en grimaçant, encore contrariée par les plans du footballeur. Il ne lui avait pas envoyé d'autre message depuis la veille et ça l'avait rassurée, ce matin, quand elle avait allumé son téléphone. Quelque part, cela ne l'étonnait pas. Le garçon n'était pas du genre à supplier les gens. Plus à les manipuler et les faire chanter pour obtenir ce qu'il souhaitait.
— Vous avez passé la nuit à quoi, alors ? s'enquit Rin en se penchant vers elle, un sourire goguenard sur les lèvres.
Du coin de l'œil, Naho lança un regard désabusé à sa meilleure amie. Vraiment, elle n'avait que ça en tête ? Nosaka était un véritable canon – inutile de le nier ; néanmoins, les messages qu'il lui avait envoyés la veille ne lui donnaient absolument pas envie de faire quoi que ce soit avec lui pour l'heure. La lycéenne était effarée qu'il ait osé songer à l'envoyer espionner dans un hôpital. Si elle se faisait prendre, elle ne donnait pas cher de sa peau. En soi, ce qu'il lui demandait de faire n'était pas si grave, mais les risques étaient considérables. Elle réprima un frisson d'effroi et secoua la tête. Non merci, Nosaka, elle passait son tour.
— À rien. Il m'a juste empêchée de dormir avec ses messages.
— Ses messages ? répéta Rin, visiblement très intéressée. Quels messages ? Je veux les lire !
— Certainement pas, répliqua Naho en lui lançant un regard empli de soupçons. De toute façon, il n'y a rien avec lui.
— Ses messages t'ont empêchée de dormir, tu viens de le dire, reprit la rousse avec un regard éloquent.
— Oui et tout ce que je veux pour l'instant, c'est rentrer chez moi et aller me coucher.Cependant, une petite surprise les accueillit à la sortie du lycée, retardant ainsi de façon considérable les plans de Naho. Tous chuchotaient autour de lui ou le pointaient du doigt, mais il n'en avait que faire. Élégamment vêtu, l'adolescent patientait, les bras croisés, appuyé sur le petit muret de l'entrée. Il ne semblait pas perturbé le moins du monde par tous ces regards braqués sur lui, qui glissaient sur lui comme de l'eau sur un rocher. Dans cette foule d'adolescents en uniforme, il reconnut Naho sans mal et avança aussitôt vers elle. Elle aussi l'avait reconnu et fronçait désormais les sourcils, depuis qu'il s'était planté devant elle. Que lui voulait-il ?
— Motomiya-san ? Je dois te parler.
Elle avisa cet étrange garçon, qu'elle avait déjà vu à la télé ou dans les magazines que Tohru aimait à collectionner. Elle se rappelait surtout son style de jeu qui l'avait impressionnée, sans pour autant qu'elle ne soit une véritable experte en la matière, et elle aurait vendu son premier-né pour savoir jouer ainsi. Oui, c'était lui : Kidou quelque chose, ce footballeur qui avait la curieuse manie de porter une cape sur le terrain, ainsi que des lunettes de plongée. Ainsi, il les gardait même en dehors du terrain, constata Naho, stupéfaite. Sacré spécimen.
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Sumire Koen ✧ au Parc des Violettes |IE|
Fanfic- Je veux que tu joues au foot avec moi. - Ha, rit-elle nerveusement avant de reprendre son sérieux. Hors de question. - Joue avec moi, et tu récupères ta cravate. - C'est du chantage ? Quand ce garçon est entré dans sa vie à cause de quelques malhe...