Je me rendis immédiatement compte de mon erreur. J'avais dis à Cooper que je ne faisais rien ce soir, et il avait insisté pour que j'aille chez lui. J'avais refusé en disant que j'avais du travail. Bien sûr, la vérité était tout autre : j'étais en train de me prélasser dans la piscine de l'un de ses amis. Au lycée, je n'avais quasiment pas adressé la parole à Nate, je ne pourrais pas dire que j'étais allée chez lui, cela paraîtrait louche. Je choisis de ne pas répondre. J'opterai pour l'excuse du "J'étais TROP crevée, je me suis endormie direct, désolée".
Une petite voix dans ma tête me souffla "Mais honnêtement Charlie, qui dort à 22h30 à Chicago ?"
Effectivement, pas grand monde.
Nate m'interpella :
-C'était qui ?
- Cooper, il est devant chez moi et me demande où je suis.
- Toujours lui... Tu lui diras que tu dormais !
- Oui, c'est ce que je compte faire.
- Allez viens dans l'eau, tu te prends trop la tête en ce moment, faut que tu te détendes !
À ces mots, je plongeai dans l'eau une nouvelle fois et rejoignis Nate.
Nous nous regardâmes un instant, Nate esquissa un sourire, puis, comme si nous avions lu dans les pensées de l'autre, nous commençâmes à nager le plus vite possible pour arriver en premier au boût de la ligne d'eau.
Désavantagée par mon bikini qui se sauvait toutes les deux secondes, Nate gagna la course, tandis que j'étais au milieu du bassin, occupée à réajuster mon maillot.
Nate s'esclaffa :
- Besoin d'aide ?
- Pas de la tienne, mon petit ! répliquai-je.
Il fit la moue, puis déclara :
- Dans ce cas sors de chez moi.
Il plaisantait, évidemment.
Faussement choquée, je sortis du bassin et me dirigeai vers mes affaires, faisant mine de les ranger avant de rentrer. Je sentis alors la présence de Nate derrière moi, je me retournai, puis il plaça ses mains sur ma taille et m'attira contre lui. Je posai ma tête contre son torse et écoutai les battements de son coeur.
Il murmura :
- Ces moments me manquent, Charlie.
- À moi aussi, mais on ne peut pas se permettre d'en abuser.
- Une fois retournés en Angleterre, peut-être que...
Je le coupai :
- Tu sais aussi bien que moi pourquoi ça n'avait pas marché...
- Alors explique-moi ce qu'on fait là, dans les bras l'un de l'autre ? Moi je sais que tu m'attires beaucoup.
- Justement, c'est de l'attirance, pas de l'amour.
- Mais on pourrait s'en donner les moyens !
- Peut-être, mais pour l'instant, j'ai d'autres préoccupations Nate. On verra ça en rentrant, à tête reposée.
- Ok, ok. Mais je peux te demander un truc ?
- Ouais ?
- C'est quoi tes sentiments envers Cooper ? En vrai, je veux dire.
- Je sais pas trop, c'est confus. De toutes les façons, je devrai le quitter.
- Ne t'attache pas à lui, Charlie. Et je ne dis pas ça parce que je t'apprécie, mais pour ton bien. Tu seras déchirée sinon.
- Je sais ce que je fais Nate, merci. Bon on se prend un verre ? demandai-je en louchant sur la bouteille de vodka, et surtout pour changer de sujet. L'atmosphère devenait pesante, et Dieu sait si je n'aimais pas ces situations.
- Ah ! J'avais cru que tu ne le proposerai jamais, plaisanta-t-il.
- Tu me connais.
Nate nous concocta un petit cocktail assez fameux, qui s'ajouta à plusieurs verres. Autant dire que nous avions perdu toute lucidité depuis bien longtemps.
Si bien qu'à la fin de la soirée, ou plutôt à l'aube, nous nous embrassions passionnément ; nous étions complètement ivres.
- Tu sais, Charlie, moi j't'aime plutôt bien, t'es trop bien roulée comme nana, déclara un Nate bien éméché.
- Moi aussi, j'te kiffe grave, surtout tes abdos de malade !!! rétorquai-je.
Après quelques discussions philosophiques de ce genre, nous tombâmes ivres morts.
Quelques heure plus tard, je me réveillai et constatai que j'avais dormis sur le torse de Nate. Lui dormait toujours, une main sur mon dos, une autre posée innocemment sur mes fesses. Je me dégageai de son étreinte, et regarda l'heure sur mon téléphone. 10h ! Heureusement, nous étions samedi. Je priais pour que Jack et Sarina ne soient pas rentrés. Je n'avais pas d'appels d'eux, c'était déjà bon signe. Je secouai Nate, toujours endormi.
Il ne daignai pas ouvrir les yeux, et gesticulai pour que je laisse tranquille.
J'optai pour LA solution. Je murmurai à son oreille, d'une voix sensuelle :
- Nate, j'ai envie de toi...
Il se redressa d'un bond.
- Quoi ? Attends, attends.
Il cligna des yeux plusieurs fois et reprit ses esprits.
- Putain j'ai trop mal à la tête.
- Ouais moi aussi, on a pas mal déconné hier soir. Il faut que je rentre.
- Et moi faut que je range tout ce bordel, dit-il en désignant les bouteilles et les divers objets traînants le long de la piscine.
- En tout cas merci, c'était cool. Faudrait remettre ça plus souvent, mais avec moins d'alcool, déclarai-je en souriant.
- C'est clair. Bon habille-toi, je t'appelle un taxi.
Depuis quand Nate était-il aussi organisé ?
- Merci.
J'enfilai mon pull et mon jean en vitesse, passai dans la salle de bain, et constatai avec horreur les dégâts de cette soirée bien trop arrosée. Teint livide, yeux creux, cheveux emmêlés.
Beurk. Je m'arrangeai du mieux que je pus, puis je rejoignis Nate. Il n'était pas dans un meilleur état que le mien.
- Bon... commençai-je, ne sachant quoi dire de plus.
Il grommela :
- Viens là.
Puis il m'attira contre lui. Notre étreinte dura un peu plus longtemps que raisonnable, puis il déclara :
- Le taxi t'attends.
Il inspira puis reprit :
- C'était super cool avec toi.
Je l'embrassai rapidement sur la joue, et montai dans le taxi en indiquant mon adresse.
Une fois arrivée chez moi, c'est encore une maison vide qui m'acueillit. Je soupirai, puis entreprit de ranger mes affaires. Soudain, je me rendis compte de quelque chose. D'un détail qui aurait dû me sauter aux yeux. Je constatai avec effroi que les téléphones de Jack et Sarina était posés sur la commode du salon. Or, ils ne sortaient JAMAIS, au grand jamais, sans être joignables. À cet instant, je me maudissai de ne pas avoir été plus attentive. L'iPhone de Jack vibra à ce moment là. Je me précipitai sur celui-ci et lu : "Salut Charlie, tu flippes pas vrai ?" Mon sang se glaça à la vue de l'expéditeur. Cooper Robinson.
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Les aventures de Charlie
AventuraQuand Interpol m'a recrutée, j'avais 7 ans. Aujourd'hui, j'en ai 17, et je n'ose même pas imaginer ce qu'aurait été ma vie si je n'avais pas été au bon endroit, au bon moment. Chers lecteurs, si vous avez lu les nombreux tomes de CHERUB, vous pourr...