Califat Des Ommeyades

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Califat des Ommeyades (661-750)

Les intérieurs de l'Alhambra à Grenade en Espagne, décorés d'arabesques.

À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l'assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l'Histoire.

Devant une expansion aussi importante et l'incorporation de populations non musulmanes toujours de plus en plus nombreuses, des problèmes d'assimilation, mais aussi de financement, ne tardent pas à se manifester. Les non musulmans (chrétiens, juifs, zoroastriens, etc.) jouissent d'une relative liberté de culte et d'une large autonomie judiciaire, mais ils sont soumis à l'impôt de la ǧizyah en compensation de leur exemption du service militaire. Certaines provinces connaissent des troubles récurrents qui poussent à bout les finances de l'État afin de pacifier des régions souvent éloignées, mettant en danger une stabilité politique difficile sur un aussi vaste territoire. Ces troubles sont souvent dus à une inégalité sociale entre les musulmans arabes et les populations conquises, mais également entre tribus arabes rivales.

L'administration du Califat omeyyade est organisée en trois grandes branches qui traitent les différentes affaires du Califat : les affaires religieuses, les affaires politiques et militaires et les affaires fiscales. Ce n'est que sous ʿAbd Al-Malik que l'arabe finit par s'imposer dans les différentes administrations provinciales en tant que langue officielle unique11.

De célèbres bâtiments, comme le dôme du Rocher ou la Grande mosquée des Omeyyades, sont construits pendant leur règne. Cependant, les califes omeyyades, à l'exception notable de ʿUmar II, souffrent d'une mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane, principalement chiite. Les adversaires des Omeyyades leur reprochent principalement d'avoir transformé le califat d'une institution religieuse en une institution dynastique et héréditaire, mais aussi d'avoir versé le sang de la famille du Prophète. Le nationalisme arabe considère la période omeyyade comme une partie de l'âge d'or arabe, qu'il aspire à restaurer. Cette nostalgie de la période omeyyade est surtout vive en Syrie, noyau du Califat omeyyade.

Poursuite des Foutoûhâts

Les successeurs de Muʿāwiyah Ier étendent les frontières du Califat de l'Indus jusqu'à la péninsule Ibérique, entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l'Empire byzantin et l'Empire khazar, et faisant disparaître le Royaume wisigoth. Les Omeyyades vont même au-delà des Pyrénées avant d'être arrêtés par le Duché d'Aquitaine à la Bataille de Toulouse (721) puis par Charles Martel à la bataille de Poitiers (732).

717-718 : second siège de Constantinople.

Conquête de l'Asie du Sud (664-712)

Conquête de la péninsule ibérique (711-718)

Les Arabes, sous le commandement du général berbère Tarik ibn Ziyad, commencèrent la conquête du Sud de l'Espagne — ou al-Andalus — en 711. Une troupe menée par Tarik intervint pour mener des raids lors d'une guerre civile dans le royaume wisigoth en Hispanie. Après avoir traversé le détroit de Gibraltar (nommé d'après le général), il remporta une victoire décisive le 19 juillet 711, lors de la bataille de Guadalete, au cours de laquelle le roi wisigoth Rodéric fut vaincu et tué. Le commandant de Tariq, Musa bin Nusair, débarqua alors avec des renforts substantiels, et en 718 les musulmans dominaient la plus grande partie de la péninsule. Selon certaines sources arabes et chrétiennes ultérieures, un autre raid, plus précoce, aurait été conduit par un certain Tarif ibn Malik en 710. D'autre part, dans la recension Ad Sebastianum de la Chronique d'Alphonse III, il est fait référence à une attaque arabe incitée par Ervige pendant le règne de Wamba (672-680). Les deux grandes armées avaient peut-être été dans le Sud de l'Espagne pendant un an avant la bataille décisive de Guadalete12.

Les dirigeants d'Al-Andalus reçurent le grade d'émir du calife omeyyade Al-Walid Ier de Damas. Après l'arrivée des Abbassides au pouvoir, certains Omeyyades s'enfuirent en Espagne musulmane pour s'y établir. À la fin du xe siècle, le souverain Abd al-Rahman III reprit le titre de calife de Cordoue (912-961)13. Rapidement, les Omeyyades œuvrèrent au développement d'un État, avec Cordoue (Córdoba) comme capitale. Al-Hakam II hérita du califat après la mort de son père, Abd ar-Rahman III, en 961. Il fit la paix avec les royaumes chrétiens du Nord de la péninsule ibérique14, et profita de la stabilité ainsi obtenue pour développer l'agriculture en faisant construire des ouvrages d'irrigation15. Le développement économique fut également encouragé par l'élargissement des rues et la construction de marchés. La période du Califat est reconnu comme l'apogée de la présence musulmane dans la péninsule16.

Le califat omeyyade s'effondra en 1031 à la suite de divisions politiques et de troubles civils au cours du règne de Hicham II, qui avait été évincé en raison de son indolence17. Al-Andalus fut ensuite divisé en un certain nombre d'États appelé Taïfas (arabe, Muluk al- ṭawā'if ; « petits royaumes »). Cette décomposition affaiblit les musulmans de la péninsule ibérique par rapport aux royaumes chrétiens du Nord. Certains des Taïfas, comme celui de Séville, furent contraints de conclure des alliances avec les princes chrétiens et de verser de l'argent en témoignage d'hommage à la Castille18.

Fin des Foutoûhâts (718-750)

732 À Poitiers, Charles Martel donne un coup d'arrêt à l'invasion musulmane en Gaule.

740-741 Grande révolte berbère kharidjite au Maghreb.

750 La défaite du calife ommeyade Marwan entraîne le massacre de toute sa famille, à l'exception d'Abd al-Rahman qui réussit à gagner l'Espagne pour y constituer en 756 l'émirat de Cordoue19.

Ruptures religieuses et mise en place de l'islam

Certains historiens, comme William Montgomery Watt ou Alfred-Louis de Prémare, estiment que le Coran fut mis à l'écrit entre 685 et 71520.

Au viie siècle, naissent les trois courants : sunnisme, chiisme et kharidjisme21 Ces oppositions et divisions ont entraîné «une grande diversité de doctrine» à laquelle les courants ont répondu dans l'énonciation du dogme et par le développement de la réflexion théologique10.



B

on Ramadan Moubarek à tous et désolé pour le retard ❤️🙏

Book Islamique 🙏❤️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant