Chapitre 2 (1) « Jeu de masques » ♕

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Point de vue d'Evan

La nuit enveloppe Manhattan de son voile noir étincelant, les lumières des gratte-ciels se mêlant aux étoiles dans un ballet hypnotique. Je me tiens sur la terrasse de mon appartement, torse nu, laissant la fraîcheur nocturne caresser ma peau. La vue d'ici est imprenable, chaque lumière, chaque silhouette de bâtiment témoignant de la grandeur de cette métropole.

Derrière moi, à l'intérieur, une scène de passion vient de s'achever. Une jeune femme aux boucles brunes, aussi belle qu'une héroïne de roman, repose sur le lit king-size, enveloppée dans les draps de soie. Son corps est encore frémissant de plaisir, chaque souffle qu'elle prend témoignant de l'intensité de notre moment partagé. Je peux la voir à travers les portes vitrées, une vision de sérénité et de satisfaction.

Je respire profondément, appréciant la sensation de la brise contre ma peau, mes pensées se perdant dans le panorama urbain. La journée avait été interminable, remplie de réunions dans les tours de verre, de négociations tendues et de sourires faux échangés avec des alliés potentiels. Mais ici, sur cette terrasse, tout cela semble s'effacer, laissant place à un sentiment de paix fugace.

Je tourne les talons et retourne à l'intérieur, où la chaleur du moment passé semble encore imprégner l'air. La jeune femme repose toujours sur le lit, ses yeux mi-clos et un sourire de satisfaction flottant sur ses lèvres. Les draps en désordre témoignent de notre étreinte passionnée, un souvenir qui se dissipe aussi rapidement qu'il est apparu.

- C'était incroyable, murmure-t-elle, éblouie, sa voix encore haletante. Ses boucles brunes encadrent son visage rougi par l'émotion, ses yeux brillent de contentement.

Je lui souris et lui donne une tape amicale sur les fesses, signalant qu'il est temps de revenir à la réalité. Elle se lève du lit à contrecœur, ses mouvements lents trahissant son désir de prolonger ce moment de douceur. Debout, je passe une main dans mes cheveux humides de l'effort partagé, songeant que peut-être, les plaisirs charnels pourraient remplacer mes sessions de sport. Mes muscles sont encore tendus, mais d'une fatigue agréable.

Je ramasse ses vêtements éparpillés, un geste à la fois intime et distant, lui signifiant que notre moment doit céder la place à la réalité. Elle comprend sans un mot, se rhabillant avec grâce, chaque geste empreint d'une élégance naturelle. Elle ajuste sa robe, passe une main dans ses cheveux pour remettre de l'ordre dans ses boucles, puis attrape ses talons d'une main agile.

La solitude m'envahit alors que je me dirige vers la douche, l'eau chaude effaçant les traces de la journée. Le jet d'eau est puissant, chaque goutte semblant laver non seulement la sueur, mais aussi les pensées tourmentées qui hantent mon esprit. Sous le jet apaisant, mon esprit dérive vers mes contraintes : le bracelet électronique à ma cheville, marque de mes erreurs passées, et mes ambitions étouffées. Mon héritage à View Corporation, un empire que je veux diriger, semble narguer mes aspirations. L'eau ruisselle sur mon corps, emportant avec elle le poids des attentes familiales, des responsabilités et des regrets.

Je ferme les yeux, laissant l'eau couler sur mon visage, et je respire profondément. La vapeur emplit la cabine de douche, créant un cocon de chaleur qui m'apaise temporairement.

En sortant de la douche, je m'enveloppe dans une serviette moelleuse et jette un coup d'œil vers le lit maintenant vide. La jeune femme est partie, laissant derrière elle un parfum léger qui flotte encore dans l'air.

Le rappel d'un dîner familial imminent me frappe soudain : "Dîner 20h30 chez maman." Le temps presse, et l'obligation de partager un repas orchestré par mon frère Andrew, pèse sur mon humeur sombre.

Je m'habille avec soin, choisissant des vêtements soignés mais décontractés. Un pantalon en lin gris anthracite, une chemise blanche légèrement déboutonnée et un blazer sombre. Le silence de l'appartement, vidé de sa présence éphémère, m'incite à mettre de la musique, tentant de donner vie à une existence de plus en plus isolée. Les notes de jazz flottent dans l'air, créant une atmosphère à la fois nostalgique et apaisante.

Usurpatrice Tome 1 : Tentation (EN REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant