Criez!

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Je suis en train de mourir. Progressivement. De jour en jour. De semaine en semaine, et d'année en année. Un jour, on m'a dit que tout allait s'arranger. J'y crois. J'y crois plus que tout. J'y crois mais je l'attend toujours. Je l'attend ce jour où tout ira bien, ce jour où je pourrais sourire. Peut-être que y en a déjà eu. Certainement d'ailleurs. De jour dans ma vie que j'ai pu caractériser d'exceptionnelle. Ou tout simplement de bien. Seulement, j'ai préféré les oublier ces jours. Ils me rappellent beaucoup trop le présent. C'est surement étrange. Mais chaque souvenir heureux me fait mal. On m'a dit que c'était la nostalgie. Mouais... Pleurer dans son lit tout les soirs, lutter pour pas s'ouvrir les veines, j'appelle plutôt ça le malheur. On va pas se mentir tout le monde a son propre malheur, tout le monde à un malheur, une sensation de détresse qui lui appartient et qu'il cache au fond de lui pour pas faire fuir la foule. Ce qui est étrange avec le mien, c'est que si les souvenirs me font mal, j'ai besoin d'en laisser la trace partout autour de moi. Chaque centimètre de mon mur, chaque millimètre de mes meubles, chaque nanomètre de chaque route que j'ai emprunté a gardé la trace de souvenir. Chaque objet est là pour me rappeler que j'existe, que j'ai existé et qu'il faut pas que ca s'arrête. Même si ca me fait atrocement souffrir, il ne faut rien que j'oublie. Et je ne veux rien oublier. N'allez pas croire que j'entretiens mon malheur avec mes souvenirs. Je ne suis pas du genre à être heureuse en entendant les gens me plaindre. Si je ne veux oublier aucune trace de mon passé c'est pour me rappeler, lorsque viendra ce jour heureux, que je l'ai mérité ce putain de bonheur, et pouvoir rigoler. D'un rire sincère qui enlèvera toute cette peur, cette tristesse et cette haine envers la vie. Envers les gens qui se sont amusé des quelques larmes que j'ai eu le malheur de laisser couler devant eux. Personne ne devrait avoir honte d'être malheureux, vous et moi compris. Mais on sait tous que la société ne laisse personne être malheureux. Pourtant c'est elle qui nous rend malheureux, c'est ses foutu règles qui nous détruise. Vous voulez lui laisser voir que vous êtes malheureux?  Ce serait la plus grande des fautes espèce d'inconscient ! On ne peux pas montrer qu'on est malheureux. On ne pourra jamais être nous même. On ne peux que cacher son malheur au fond de soi, en faire une boule, et espérer qu'elle diminue avec le temps. Le temps ou l'alcool, la cigarette, la musique à fond, la mutilation. Peut être que pour certaines personnes cette boulle disparait. Tant mieux pour eux. Moi, elle n'a fait que grandir, elle n'a fait que prendre de plus en plus de place, elle m'a envahit. Et j'en ai marre. Je ne laisserai pas ce malheur prendre plus de  place qu'il y en a en moi, je ne le laisserai pas me submerger. Alors je vais tout déballer. Vous n'êtes pas obliger de lire, encore moins de comprendre. Je ne m'attend pas à intéresser grand monde, mais si vous êtes comme moi. Une personne langda dans un monde pourri qui a trop longtemps gardé cette boulle au fond d'elle, peut être que vous pourrez vous aussi vous en défaire. Et si pour certain d'entre vous cette boulle vient juste de commencer, je vous conseille de crier. Allez-y crier. Je sais que la plupart d'entre vous n'oserons pas le faire. Vous êtes chez vous, chez des amis, dans la rue, dans le métro peut-être même au travail, et vous passerez pour un fou furieux. Mais est-ce que cette boulle au fond de vous ne c'est pas justement créé parce que vous n'avez pas pu vivre comme vous le vouliez, à cause de ce regard jeté sur vous? Ne la laissez pas grandir. Anéantissez la maintenant. CRIEZ!

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⏰ Dernière mise à jour : May 23, 2019 ⏰

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