Le soir arriva comme un coup de massue. J'avais mangé trop de biscuits et mon ventre me faisait souffrir le martyr. Je parvins à m'endormir mais quelque chose me disait que la semaine qui s'annonçait allait être vraiment difficile, et je ne fus pas déçue. A peine le lundi était-il arrivé que les deux toutous de la Vipère m'attendaient de pieds fermes à ma table habituelle.
- Alors souris comment va ?, commença Antoine le plus grand des deux d'un ton narquois.
- Je parie qu'on t'a manqué ce week-end, continua Ludovic, mais t'en fais pas bichon on va se rattraper.
Je soupirai.
- Ça doit vraiment être épuisant de jouer les imbéciles, leur lançai-je.
Ils restèrent muets de surprise, ils ne s'attendaient pas à ce que leur petite victime leur lance une pique à la figure.
- Oh mais c'est que t'as une langue ma parole, ajouta Antoine, et tu sais cracher.
Il attrapa mon sac il le lança violemment contre le mur à l'autre bout de la pièce.
- Laisse moi deviner, continuai-je, tu vas renverser la table, attendre que je me lève pour récupérer mes affaires et ensuite tu en profiteras pour m'écraser les mains et me cracher dans les cheveux. J'ai raison ?
A voir leurs regards assassins je devinais que j'avais vu juste. Je commençais à connaître leur petit jeu, il faut dire que niveau crasses ils ne se renouvelaient pas beaucoup.
- Fais gaffe fillette, grogna le grand brun en m'attrapant les cheveux et en me soufflant au visage, pour le moment on obéit mais après les cours on peut faire littéralement ce qu'on veut alors un conseil : ferme ta gueule et rampe.
Son haleine était infecte, savait-il au moins que les brosses à dents existent ? Ou même un chewing-gum ?
J'entendis Ludovic ricaner à côté puis se taire presque instantanément lorsque la porte de la classe s'ouvrit. Antoine me relâcha à la hâte et renversa mon bureau. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais agis ainsi, je tenais vraiment à mourir ? La Vipère entra dans un silence royal et s'assit sans me lancer un regard. L'indifférence fait mal, surtout quand elle vient de son bourreau. Je pris sur moi, une moi déjà épuisée. Je me levais et allai récupérer mes affaires éparpillées au fond de la classe, car bien sûr le contenu de mon sac n'était pas resté à sa place. Avec le choc la fermeture éclair avait lâché, manquait plus que ça. Je relevais la table et m'assis comme si de rien n'était. La journée fut longue.
Anissa ma lançait des regards de temps en temps, je l'avais prévenue quelques jours plus tôt, sur le chemin, de ne pas se montrer trop proche de moi au risque de subir la même chose. J'étais néanmoins heureuse qu'elle se soucie de moi même de loin, et je la gratifiais d'un léger sourire avant de tourner la tête pour lui signifier que je tenais le coup. C'était une promesse quelque part, à elle ou à moi, que je ne devais pas craquer.
Quand la sonnerie retentit je poussai un soupir de soulagement. Un, un jour de plus passé, j'allais pouvoir rentrer. Je rangeais mes affaires en prenant mon temps, je ne voulais pas donner la satisfaction à mes détracteurs de me voir partir en courant. Je sortis du bâtiment un peu après tout le monde, le temps de nettoyer les dernières crasses des deux abrutis. Alors que j'allais franchir le portail pour quitter le lycée une main surgit de nulle part et s'écrasa sur ma bouche, m'empêchant de crier.
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Je t'aimerai autant que tu me détestes
RomansaAthéna n'a pas toujours été chanceuse dans sa vie. Elle n'aime pas son nom, sa famille, son apparence... et surtout la Vipère! Ce garçon est de loin l'être le plus méprisable et le plus séduisant de son lycée, qui a comme sale manie de s'en prendre...