Le carrosse s'arrêta enfin. Jorran pensait que ce voyage n'allait jamais s'arrêter. Voilà un mois qu'ils voyageait en direction du Nord, de Winterfell. Le roi Robert avait tenu à emmener toute la famille royale avec lui pour rendre visite à la famille Stark. Le trajet fut éprouvant pour le jeune garçon. Il avait ressentit le matin précédant leur arrivée une douleur pulmonaire toujours plus grandissante. Il avait tenté tant bien que mal de paraître moins affaibli et en souffrance qu'il ne l'était, notamment pour ne pas inquiéter sa mère, la reine Cersei.
Ce n'était pas parce que le prince, cadet de Joffrey, ne voulait pas procurer quelque peur que ce soit à sa génitrice, mais tout simplement que le jeune homme ne supportait pas que l'on reste tout le temps sur son dos, à veiller sur lui, l'entraver dans ses faits et gestes avec pour seul prétexte sa santé fragile. Le lion blond rêvait de liberté, de pouvoir chevaucher tout Westeros avec pour seule compagnie ses pensées d'aventures, de n'avoir à se soucier que de l'endroit où il irait dormir chaque nouvelle nuit.
Sa santé lui déplaisait, sa noblesse lui déplaisait, son sang dit royale lui déplaisait, son frère aîné lui déplaisait, la compagnie de toute sa famille lui déplaisait. Sauf celle de son oncle, Tyrion Lannister, dit le Lutin. Il était le seul à avoir toujours considéré Jorran comme un garçon bien portant. Il n'excluait pas sa maladie, ne prétendait pas qu'il était toujours en pleine santé, bien entendu, cependant Tyrion ne limitait pas ses interactions avec son neveu seulement par de l'inquiétude et des questionnements quant à son état.
Tous deux avaient des conversations fort intéressantes, qui forgeait l'esprit du jeune prince, entraînant ses connaissances à défaut d'avoir l'énergie requise pour exercer ses muscles. Le nain l'avait instruit, et ce depuis son plus jeune âge, à son chevet comme sur les routes du roi. Ce n'était point une relation qui se limitait à un mentor et son élève, mais bien un lien amical très fort, une affection certaine et une philosophie de pensée presque identique qu'ils partageaient tous deux.
Lorsque le laquais ouvrit la porte du carrosse, les poumons de Jorran semblaient être en feu. Il était presque en apnée depuis plusieurs secondes, pour ne point trahir sa souffrance intérieure. Il profita de la seconde d'inattention de sa mère qui posait enfin pied à terre pour laisser échapper un discret râle de douleur.
Puis ce fut à son tour de descendre. Une fois à l'air libre, il sentit le vent pure et froid du Nord lui caresser les joues, s'infiltrer dans sa trachée, emplir ses poumons. Cette sensation fut si salvatrice pour le jeune prince qu'il en oublia presque son état qui n'allait pas tarder à éructer.
Le jeune garçon balaya son regard aux alentours. Ses frères et soeur étaient à ses côtés, Cersei lui ayant attrapé la main, le roi en train de s'avancer vers Lord Stark. Derrière le seigneur du nord se trouvait Catelyn Tuly, sa femme, et leurs enfants.
Parmis les deux plus vieux, le petit lion ne pu deviner qui était Robb et qui était le batard. Pour ce qui était des deux filles, il arriva à la conclusion que la rousse, plus grande en taille, était Sansa. Ses cheveux de feu contrastait avec le monochrome typique des tignasses du nord, l'aînée des filles était visiblement le portrait craché de sa mère. L'autre fille n'était autre qu'Arya. Sa posture plutôt masculine, pouvant faire penser à un jeune garçon, intéressa le prince. Peut être allait-elle être d'une compagnie intéressante. Puis les plus petits, un bambin qui ne devait pas avoir plus de six ans, à moitié engouffré dans les jupons de Lady Stark, Rickon, et enfin le dernier garçon, Bran.
Tous semblaient plus sympathiques et agréables à fréquenter que l'esprit dérangé de Joffrey ou du quelconque que représentaient Tommen et Myrcella.
-Comment te sens-tu ? Murmura la reine à l'oreille de son fils, resserrant l'étreinte qu'elle lui faisait à la main.Jorran soupira d'exaspération. Il lui lança d'un ton froid et tranchant :
VOUS LISEZ
The Sick Lion
FantasyJorran est un jeune garçon de 14 ans, à la santé fragile. Ses poumons malades le clouent au lit, le plongeant dans une fatigue constante, et des douleurs chroniques. Incapable de fournir un effort physique, sa seule façon de se démarquer est son esp...