J'avis un mauvais pressentiment. Ça faisait déjà une heure que moi et ma mère étions assise dans la salle d'attente d'un médecin, je voyais tout le monde passer avant moi avec le visage crispé de peur, personne n'était détendu, et ça me stressait à mon tour encore plus. Je n'avais pas peur de ce qu'il pouvait me dire, je sentais que ça allait être quelque chose de déplaisant, mais de toute façon c'était de ma faute peu importe ce que j'avais. Je m'étais amusée à détruire ma santé et j'avais finalement réussi. Mais la question était, comment arrangerai-je ça? L'attente pour connaître mon réel problème me paraissait interminable et quel fut le soulagement quand je vis la petite tête brune de la secrétaire dépasser de la porte et appeler mon nom. Ce qui m'inquiéta un peu plus, en revanche, ce fut quand elle ajouta après avoir vu ma mère se lever à mes côtés qu'il fallait que je vienne seule. À ce moment, j'eut l'impression qu'un poids bloquait mon coeur et je pris du temps avant de réussir à passer la porte qui m'apporterait aux mauvaises nouvelles.
Le médecin était un beau jeune homme d'une trentaine d'années, les cheveux châtains et coiffés proprement vers l'arrière, les yeux noisette et un nez si fin qu'il était difficile de en pas le confondre avec le reste de son visage. Il arborait comme à chaque fois qu'il me voyait ce grand sourire écarlate qui montrait son contentement de me voir; mais dans ses yeux se lisait un regard triste et appréhendant. Je le salua et m'assit en face de lui.
"Je suis désolé pour l'attente.
-C'est votre travail, vous n'y pouvez rien."
Il ricana en me disant que c'était bien vrai et commença à ouvrir mes papiers en me posant toutes sortes de questions banales, comme d'habitude.
"Et l'école?
-Écoutez, est-ce que vous pourriez presser le pas? Je veux dire, je sais que je suis ici pour entendre une mauvaise nouvelle alors si nous pouvions abréger.
-Je ne pensais pas que tu étais aussi impatiente mais comment sais-tu que ce sont des mauvaises nouvelles?
-Ne me donnez pas d'espoir.
-Désolé."
Il soupira et ouvrit une page en particulière, posa ses lunettes sur son nez et se mit à lire rapidement. Il finit par refermer mon dossier, enleva à nouveau ses lunettes et plongea ses yeux dans les miens. Mon souffle s'atténua, je sentais une tension malsaine dans la pièce. Il prit un temps avant de commencer, comme s'il avait essayé de repousser ce moment précis depuis son réveil.
"Si je t'ai demandée de venir seule, c'est qu'en effet, je n'apporte pas de bonnes nouvelles.
-Je sais.
-Tu es malade, Effy. Depuis un peu trop longtemps.
-Je le savais.
-Comment?
-Je ne sais pas, entre les problèmes de respiration, les crises d'angoisses, mes difficultés émotionnelles, mon coeur qui bat anormalement vite, mon hypothermie, mes tremblements et j'en passe, je le savais.
-Alors pourquoi ne pas être venue plus tôt? Tout aurait changer.
-Parce que personne ne m'a jamais pris au sérieux. Même les médecins, vous savez."
Et c'était la vérité. J'avais essayer de prendre des rendez-vous partout, en commençant par les médecins pour finir par les psychiatres mais personne n'avait voulu croire que quelque chose clochait vraiment en moi. Que avec toutes mes conneries, j'avais finalement réussi à me pourrir de l'intérieur, comme si ça avait été un jeu. Mais ça n'en était pas un.
La vie n'était pas un jeu, alors pourquoi j'en avais fais un pour moi? Avec mes pensées, j'en avais même oublié pourquoi j'étais ici. Et pendant que je me perdais dans ma tête, le médecin m'observait, hésitant sur la manière dont il allait pouvoir me donner les mauvaises nouvelles. Je brisai moi-même le silence.
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Extrait d'histoire (FR)
Short StoryCes histoires n'ont pas vraiment de lien entre elles. Ces histoires n'ont souvent ni début, ni fin. Ces histoires sont juste des histoires que j'ai écris il y a longtemps. Ces histoire parlent souvent de choses tristes, comme la dépression, les coeu...