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Voilà. Cela fait maintenant 1 ans qu'il n'est plus là.

Aujourd'hui je me lève comme tout les autres matins depuis ce jour. J'ai l'air d'être normal. De n'avoir jamais changé. Mais depuis ce jour j'ai un sentiment de culpabilité au fond de moi qui refuse de s'en aller. Et aujourd'hui c'est bien pire que d'habitude. J'imagine que le premier anniversaire est quelque chose de dur à traverser. Mais qui suis-je pour penser ça ? Tout était de ma faute, culpabiliser était bien la moindre des punitions pour ce que j'avais fait.

Je suis descendu pour aller prendre mon petit déjeuner. J'étais seul dans la maison car mes parents partaient travailler tôt. J'ai mangé en silence puis je suis retourné me coucher. Je n'avais envie de rien faire. C'était trop dur de penser à autre chose qu'à cet événement.

Ce jour là était un jour comme les autres. Un vendredi banal dans ce collège que j'allais bientôt quitter pour Yuei. Je m'étais levé de bonne humeur. Comme d'habitude j'avais insulté ma mère sans vraiment le penser parce que je l'aime bien quand même cette sorcière. Je suis allé au collège et j'ai commencé ma routine. Je l'ai insulté, menacé, frappé, humilié et pour finir j'ai dit la connerie de trop.

"J'ai une idée pour toi si tu veux vraiment un alter. Sautes du haut du toit et pries pour avoir un alter dans ta prochaine vie !"

Et je suis sortit avec un rire fière de moi. Quel con j'étais. Mon ami m'avait même dit :

"Euh tu penses pas que t'y es allé un peu fort ?"

Évidemment je ne l'avais pas écouté. Trop sûr de moi pour faire attention à ce que les autres ressentaient. Une fois le soir arrivé, j'ai trouvé un mot de Dek... Izuku dans mon casier qui me demandait de le rejoindre dans notre salle de classe. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'y suis allé. Quand je l'ai vu devant la fenêtre, il avait l'air normal, plus serein que d'habitude en fait. Comme s'il était en paix avec lui même.

Je me suis approché de lui pour savoir ce qu'il voulait me dire. Et nous sommes tombés. Il m'avait embarqué avec lui dans sa chute. J'ai réussi par je ne sais quel miracle à arriver en bas indemne. Mais ce ne fut pas la même histoire pour Izuku.

Je n'oublierai jamais ce son, cet odeur, cette vision d'horreur. Tout cela mêlé à ce qu'il m'avait dit avant la chute. "Crève" ce mot que j'ai toujours dit sans réfléchir. Aujourd'hui je ne me souviens pas de la dernière fois où je l'ai dit.

Je n'ai jamais dit que c'était Izuku qui nous avait entraîné dans le vide. J'ai dit qu'on s'était battus et qu'on était tombés par dessus bord. Je me suis rendu compte qu'il avait tellement souffert pendant sa vie, je ne voulais pas que sa mémoire soit entachée par une tentative de meurtre. Et je pense que sa mère ne l'aurai pas supporté.

Elle était effondrée. Son unique petit garçon avait disparu de sa vie. Ma mère venait souvent la réconforter quand elle en avait besoin. C'est à dire à peu près tout les soirs pendant 6 mois, après cela elle allait quand même la voir de temps en temps pour s'assurer qu'elle allait bien.

J'aurais bien voulu me rendormir mais impossible avec toutes ces pensées qui se bousculaient dans ma tête. Je me suis finalement dis que je ne pouvais pas rester ici à rien faire. Je me suis levé pour aller prendre cet objet que je gardais depuis 1 ans sans trop savoir pourquoi. Ce cahier que j'avais bousillé le jour même, je l'avais retrouvé dans la court après l'incident et j'ai décidé de le garder.  Je me suis dit que je devrais peut être le déposer sur sa tombe, pour m'excuser, une fois de plus.

Je suis alors sorti en direction du cimetière, j'avais la boule au ventre, j'avais peur de faire face à quelqu'un qui ne pourrait même pas me confronter pour mes erreurs. Au final, arrivé au cimetière cette peur s'est montré infondé : il y avait bien quelqu'un pour me reprocher ce que j'avais fait. Inko Midoriya. Depuis ce qu'il s'est passé elle me déteste, elle ne l'a jamais montré ouvertement mais j'ai bien vu son regard quand ma mère me forçait à venir la voir.

Vis (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant