« Tu me la roules ? »
Je te regarde, tu prépares ma clope. Tu serres le tabac, pose le filtre et lèche la feuille. Tu lèves les yeux vers moi et me tend la cigarette encore humide.
Cette putain de clope, je la boufferai ; toute entière, dans ma bouche, juste pour sentir le goût de ta salive sur ma langue. Juste pour avoir de toi en moi. Toi un peu plus près, un peu plus mien.
Tu me souries et me la tend, je l'allume et te fume des yeux.
Des distances qui nous séparent ; des mots qui ne sortiront peut être jamais, qui ne sont peut être même pas pensés, même pas repoussé dans un coin de tête. J'ai tellement peur de ce que mon cœur pourrait me faire faire, me faire dire ; j'ai tellement peur de te perdre et à la fois de te retrouver. Je suis perdue dans un océan de question sans réponse, et si la tienne devait être la bonne, j'ai peur de n'avoir jamais le courage de la choisir.
Aide moi à me retrouver. Aide moi, prend moi la main. Parle moi, explique moi. Je suis seule face à un silence de plomb, je suis écrasée et tout ce qu'il y a autour de nous me semble futile.
Je vois ton visage partout ces derniers jours et cela m'effraie, j'entends ta voix et ressens ta chaleur.
Je ne devrais pas. Je ne dois pas. Et pourtant c'est bien ce qu'il se passe. Je ne comprend rien, ma tête me joue des tours. Elle se moque de moi et me mène en bateau, mais c'est le naufrage qui m'attend, la noyade puis le corps bouffé par les poissons.
Envoie moi juste un mot, un sourire, un adieu.
Juste un signe,
mais ne me laisse pas seule.
Je ne suis pas assez forte.