Chacun de nous a déjà entendu beaucoup de choses sur l'alcool ; nous connaissons tous cette fameuse phrase disant que « l'alcool est dangereux pour la santé et est à consommer avec modération ». Mais savons-nous vraiment ce qui se cache derrière cette phrase ? Cet article vous montre les effets de l'alcool en détail. Nous verrons également ce qu'est la xylostomiase ou « gueule de bois » d'un point de vue biologique.
Pour commencer, l'alcool est naturellement diurétique, il vous donne donc l'envie d'uriner excessivement. En détail, la vasopressine est une hormone sécrétée par la glande pituitaire (ou hypophyse) présente dans notre cerveau. Cette hormone possède deux particularités : la première est que c'est un vasoconstricteur, elle va donc contracter vos globules rouges ; mais c'est plutôt le deuxième effet qui est intéressant, pour fonctionner, vos reins ont besoin de cette vasopressine pour filtrer l'eau des déchets et n'évacuer que les déchets. Or l'alcool arrête la sécrétion de vasopressine ; les reins laissent donc passer tous les déchets ainsi que l'eau. Ceci vous déshydrate et le corps manquant donc d'eau est obligé d'aller en chercher là où il n'est pas censé aller en trouver, c'est-à-dire directement dans la boîte crânienne, ce qui a pour effet de forcer les cellules du cerveau à se contracter et à causer d'atroces douleurs à la tête.
Un autre effet de l'alcool est celui de pirater les messages venant de l'oreille interne allant jusqu'au cerveau. Dans l'oreille interne d'un humain, se trouve un liquide spécifique permettant à votre cerveau de savoir dans quelle position par rapport au sol vous vous trouvez (debout ou sur le côté, etc.) Et l'alcool va faire croire à votre cerveau que ce liquide bouge, ce qui a pour effet de vous causer un manque d'équilibre et de vous faire trébucher voire tomber.
De plus, sur les neurones du cerveau humain, se trouvent des récepteurs. Lorsque vous êtes stressé, ces récepteurs vont légèrement s'ouvrir pour laisser passer quelques molécules de chlore qui vont calmer l'activité du neurone et vous déstresser. Lorsque vous consommez de l'alcool, celui-ci va se fixer sur ces récepteurs et les ouvrant en grand, laisse passer beaucoup de chlore, trop de chlore. Ce qui vous donne une impression de calme phénoménal.
De même, lorsque vous ingérez de l'alcool, donc de l'éthanol, vous ingérez du poison. Alors le foie entre en jeu. Le foie transforme l'éthanol, qui est toxique pour le corps, en molécule appelée éthanal. Cet éthanal est bien plus dangereux que l'éthanol ; le foie va alors transformer cet éthanal en acides acétiques qui eux sont inoffensifs.
Or, lorsque vous buvez beaucoup d'alcool, le foie n'a plus le temps de transformer l'éthanal en acides acétiques et ne le fait donc plus. Le poison qu'est l'éthanal se répand dans l'organisme par le sang. Le corps qui a échoué dans sa mission de métaboliser l'alcool est donc contraint de jouer sa dernière carte pour éliminer le poison, soit régurgiter.
Enfin, l'alcool a un dernier effet quand il est consommé de façon excessive, celui de causer des « black out ». Un « black out » (ou amnésie) peut-être partiel ou total. Cela est dû au fait que l'alcool agit sur l'hippocampe, une partie du cerveau jouant un rôle important dans la mémoire. Il y a plusieurs types de mémoire qui ont chacun leurs propres réseaux de neurones. Ils peuvent communiquer entre eux mais ont chacun leurs propres fonctions, dont coder les informations et les stocker pour que nous puissions les récupérer plus tard en l'état de souvenirs. Il y a notamment la mémoire à court terme qui nous permet de nous souvenir de ce que nous faisons dans l'immédiat. Cette forme de mémoire n'est pas vraiment affectée durant un black out. Mais une des formes de mémoire à long terme est affectée. La mémoire épisodique, celle qui nous permet de nous souvenir d'événements. Notre hippocampe est perturbé par l'alcool consommé.
Pour enregistrer les informations, l'hippocampe a besoin de faire circuler les données entre les neurones grâce à un neurotransmetteur, le glutamate. Et l'alcool perturbe les récepteurs sur lesquels se fixe le glutamate et empêche les informations d'être stockées correctement. L'alcool favorise aussi l'action d'un autre neurotransmetteur qu'est le GABA qui permet de détendre le cerveau.
Vous êtes vous déjà demandé pourquoi la limite d'alcool autorisée pour conduire est fixée à 0,5 gramme par litre de sang ? Cela est dû au fait que les premiers symptômes notables ne se produisent qu'après cette limite atteinte.
Enfin, à long terme, la consommation d'alcool induit une réduction de la taille du cerveau, une inflammation des neurones ou des conséquences neuropsychiatriques graves comme des dépendances. Cette consommation peut aussi causer des cirrhoses, des pancréatites, et de cancers des voies digestives, de la bouche, du pharynx, du larynx, de l'œsophage, du rectum, du pancréas ou encore du foie et du sein.
Guillaume Sourisseau
econaga
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