II. doux-amer

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Je t'ai vue aujourd'hui. Tu étais assise sur un banc, entourée de tes nouvelles amies. Tu ne m'as pas vue, mais cela n'aurait rien changé. Si nos regards s'étaient croisés, je n'aurais pas pu supporter la haine qui m'aurait été destinée. Je t'ai dévisagée, le temps d'un instant. Je me suis remémorée nos souvenirs. Je me suis remémorée nous, ce que nous avons été. Tu étais tout. Je n'aurais jamais cru m'en sortir sans toi.  Tu étais le calme avant la tempête, tu étais le rayon de lune qui me guidait dans la nuit noire, tu étais celle qui me ramenait quand je me perdais.

Je me suis écroulée sans toi. Je suis tombée si fort, si violemment. J'ai eu l'impression de chuter pendant des heures, des jours, sans voir la fin de ma descente aux enfers. Tout me rappelait toi. Tout me rappelait le bonheur qui était le mien et que j'avais si facilement gâché. Tu étais partout. J'essayais de retrouver tes traits dans chaque personne à qui je parlais. Mais aucune n'était toi. Aucune ne m'avait autant aimée et blessée que toi. Aucune ne m'avait autant reconstruite avant de me détruire à nouveau. Et pourtant, malgré tout cela, tu me manques. Le temps a passé mais tu me manques toujours, comme une douleur sourde au fond de mon cœur. Tu prétends ne plus me connaître tandis qu'un voile de tristesse assombrit mon visage quand je te vois passer au loin, sans moi. J'essaye, je te promets. J'essaye de t'oublier comme je n'ai jamais essayé d'oublier quelqu'un. Mais je n'y arrive pas. Tu persistes, tu restes dans mon esprit, tu n'en partira jamais je crois. Je tombe sans toi. Je ne sais pas où j'en suis. Tout me semble flou. Désespérément, je m'accroche au vide en espérant qu'il me ramène vers toi, vers le rivage. Je me noie. Mes souvenirs m'engloutissent, m'étouffent. Ils sont puissants et me frappent comme un ouragan. Je t'aime si fort. Je te hais si fort.  La lune a perdu son éclat maintenant que tu n'es plus là, car tu lui permettais de briller.

J'adorais la façon que tu avais de m'aimer, à ta manière. Je me sentais spéciale. Quand tu es partie, j'ai eu l'impression qu'on m'arrachait une partie de moi. Il me manque quelque chose. Il me manque la personne qui me comprenait sans mots. Il me manque la personne qui m'aimait inconditionnellement.

J'ai rencontré des nouvelles personnes, essayant de tourner la page. Ce sont des personnes formidables et je les aime énormément mais elles ne sont pas toi. Elles ont rempli mon ciel d'étoiles mais il manque encore la lune. Il me manque la lumière.

La plaie est encore béante. Le temps l'aide à cicatriser mais une simple photo de toi la rouvre. Te voir rire, loin de moi, me tue à petit feu. Si seulement tu savais combien tu me manques. Et si seulement tu savais tout ce que je ferais pour toi. Nos souvenirs sont doux-amer. Ils me rendent heureuse mais me rappellent que maintenant, tu es partie. Et que je dois me reconstruire sans toi. Il le faut. Il faut que j'arrive à me libérer du passé, me libérer de ton emprise.

Alors, adieu. Jamais je ne t'oublierai, parce que j'en suis incapable. Je te souhaite tout le bonheur du monde parce que tu mérites tout ça.

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