Chapitre 13

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J'émergeais de mon sommeil doucement mais ma réaction face au réveil qui sonnait ne fut pas aussi délicate. Je me retournais dans le lit mais découvris que la place à coté de moi était désormais libre. Je laissais s'échapper un bâillement tandis que je m'étirais, laissant mon petit corps prendre toute la place du matelas pendant un bref instant. Je me décidais ensuite à me lever et alla rechercher mon portable que j'avais accidentellement jeté après avoir coupé l'insupportable mélodie qui me réveillait chaque matin. 

Chris :
"Problème au boulot, j'ai dû partir. 
J'espère que je ne t'ai pas réveillé, 
Bon petit déj ;)
"

Avec un petit sourire en coin, je passais un main dans mes cheveux emmêlés et reposais le téléphone sur la table. Et bien que je tentais en général d'empêcher mon cerveaux de se faire des films, une part de moi s'imagina tout de même l'espace d'un court instant, ce que ça ferais si j'étais dans une relation stable avec le policier. Toutes les petites attentions que je recevais déjà de sa part seraient multipliés et même si nos deux métiers étaient plutôt chronophage, il suffisait de regarder comment nous gérions notre pseudo-relation actuelle pour se dire qu'il était possible de trouver une solution, un compromis. 

Je secouais doucement la tête, me donnant mentalement une claque pour me faire sortir ses idées de la tête. A vrai dire je ne comprenais pas vraiment pourquoi je m'étais mise à penser à tout ça. Il faut croire que ses derniers temps mon célibat pesait parfois lourd et l'invitation au mariage n'avait rien fait pour arranger ça. J'étais la première à admettre que je m'étais probablement laissée déborder par les événements qui m'étaient arrivés dernièrement. Je m'étais retrouvée forcer de tout séparer : le boulot, les amis, Chris, Sam, tout. Seulement, maintenant qu'au boulot le pire était passé, tout ce que j'avais mis de coté revenait me frapper en pleine figure. Et tout se mélangeait une fois de plus. 

Je partis me préparer, sans pour autant réussir à empêcher mes pensées de divaguer davantage. Sam était désormais de retour, en chair et en os. Il traversait une rupture plutôt difficile -enfin c'est ce que j'en déduisait puisqu'il était prêt à marier cette fille il n'y a pas si longtemps que ça- et pour une raison qui m'échappait encore un peu, avait choisi de rester à Paris pour le faire. Je ne savais pas encore si j'allais être réellement en mesure de l'aider. Après ma conversation avec Nora, j'en doutais de plus en plus à vrai dire. Mais je ne pouvait pas changer le fait qu'il était dans la capitale et qu'il était dur pour moi d'ignorer le fait qu'il souffrait. 

Mes sentiments envers lui n'étaient même pas clair. C'était toujours compliqué de déterminer si c'était de la nostalgie de ce que nous avions, un reste de réel sentiment ou juste une attirance physique combinée à l'existence de notre passé. Peut-être qu'au final tout ça n'était qu'une seule et même chose. Peut-être que ce n'était plus que de l'amitié, une amitié qui avait évolué en dehors des frontières dont nous avions l'habitude. 

Sam n'était définitivement pas un sujet que mon cerveaux réussissait facilement à gérer. Il ne l'avait jamais vraiment été, même avant que quoi que ce soit de romantique commence à arriver entre nous. Mais je pense que ce flou était bénéfique dans le sens où je pouvais au moins me dire que ça n'avait rien de comparable avec la courte vision d'un futur avec Chris qui m'avait traverser l'esprit juste avant.

Avec Chris les choses étaient simples. La plupart du temps. On se comprenait plus ou moins, en tout cas on comprenait comment l'autre fonctionnait. Quand tout allait de travers pour moi, Chris était toujours présent, toujours rassurant. Sans poser de questions, sans me forcer à faire face à mes démons du moment. D'une certaine manière il était devenue ma solution de facilité pour me permettre d'oublier le reste du monde, l'espace d'une nuit. De nature pas très bavarde, j'appréciais énormément cette qualité quand tout était tendu pour moi, mais je doutais sérieusement que dans la durée ce soit très sain surtout vu ma tendance à garder mes problèmes pour moi jusqu'à ce que je sois sur le point d'exploser. 

Si sûre d'elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant