Chapitre 1 Réécriture

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C'est un pays où le soleil se lève et veille sur chaque habitant. Là-bas même les lumières de la fourmilière géante, où glisse avec délicatesse chaque être vivant, ne peuvent rivaliser avec la couleur d'espoir que nous offre la lumière du monde. Chaque saison, chaque jour à sa place, ses couleurs, ses odeurs et ses poètes. Pays d'Orient, pays de mon coeur : c'est dans cette contrée que commence notre histoire, au Japon.

- Sakura ne cours pas si vite tu vas finir par tomber !

- Mais maman, je cherche l'inspiration. Déclara une belle jeune fille au cheveux ébènes et au teint pâle. Dans un cercle parfait elle continua de tourner en rond.

- En quoi tourner autour de la table peut t'aider à trouver l'inspiration ? Parfois je ne te comprends pas. Chuchota, désemparée, sa mère.

- Ne t'en fais pas je La lycéenne s'arrêta brusquement de tourner. Ça y est j'ai trouvé le titre ! «Le papillon dOrient» écrit par Sakura Minami. Ce sera le titre de mon futur roman !

- Faut-il encore que tu l'écrives ton livre, parce que pour le moment tu n'as pas une seule page. Déclara un petit garçon adossé sur un meuble en bois. Le garçonnet à l'air angélique et au teint de neige rigola doucement avant de tourner ses yeux vers la jeune écrivaine.

- Hiro, mon cher petit frère, lorsque je recevrai un grand prix littéraire je n'oublierai pas de mentionner tes sincères encouragements. Déclara Sakura d'un ton ironique avant de se retourner pour regarder à travers la fenêtre. Son esprit s'échappa aussitôt. A l'inverse Hiro faisait la moue, ses joues devenues rouges ressemblaient à celles d'un hamster.

- Bon ça suffit les enfants vous allez être en retard à l'école ! Sakura enfile vite tes chaussures et toi Hiro finis ton cartable !

Après un départ en hâte de la maison, la fratrie arpenta les rues du village. Arrivé à son école, Hiro fit un signe de la main à sa soeur, qui continua sa route, puis il rejoignit ses amis. Lorsque Sakura tourna à l'angle de la rue et que plus personne ne pouvait la voir, elle se mit à courir à toute allure.

Ses cheveux charbon flottaient à travers le vent alors que ses pieds de gazelle frôlaient à peine le sol. A chaque pas qu'elle faisait une nouvelle pensée traversait son esprit pour finir par s'envoler. A chaque pensée qui s'envolait c'était une parcelle de son âme qui partait en voyage. Elle traverserait le ciel, arpenterait les nuages pour finir sa course dans les étoiles. Cependant comme souvent, tapis dans l'ombre, quelque chose la guettée, près à bondir sur sa proie. Cette bête assoiffée d'espoir s'incrustait doucement dans son coeur. Le doute, tout le monde connaissait cela mais Sakura, avec seulement 16 années de vie à son actif, ne savait pas encore comment l'affronter. La seule solution qui lui venait à l'esprit était de courir. Courir aussi loin que possible pour lui échapper. C'est dans un espoir presque désespéré que Sakura continua sa route au pas de course. Tout à coup elle arriva au niveau de la forêt qui bordait le village. Elle hésita un instant, ses talons près à faire demi-tour tremblèrent mais s'enfoncèrent finalement dans le bois. Sur son chemin, elle avait laissé des indices les fois précédentes, afin de se repérer, qui se fondaient dans le paysage. Parfois elle éraflait un arbre, ou empilait quelques pierres sous forme pyramidale. Ainsi l'imagination des passants, si ma fois il y en avait, n'avait plus qu'à faire son travaille. Après tout les traces sur les arbres auraient très bien pu être faites par des animaux sauvages et les pèlerins avaient l'habitude d'empiler des pierres sur leur chemin. L'imagination peut parfois être un atout absolument formidable, qu'on la manie ou qu'on l'incite. Lorsqu'elle arriva enfin à son lieu de destination ses yeux grands ouverts captèrent la lumière du soleil. Ce paradis exilé que personne, à part Sakura ne connaissait, avait pour nom Ushinawareta rakuen, autrement dit « Paradis perdu ». Elle avait découvert cet endroit un an auparavant lorsqu'elle cherchait l'inspiration. Ce lieu était d'une grande beauté, formant un cercle au milieu de la forêt. Un endroit presque enchanté ; il l'était aux yeux de Sakura. Tout le cercle était soumis à une lumière blanche qui traversait les fins feuillages aux cimes des arbres. Le seul lieu d'ombre était sous le grand chêne millénaire planté au milieu du cercle enchanté. Sakura y avait installé, dans le creux du tronc, son minuscule repère. Des tas de cahiers étaient posés là, chacun d'une couleur différente. Certains vierges n'attendant que la mine d'un crayon d'autres remplis à moitié. Tous racontant une histoire différente. Sakura posa un nouveau cahier de couleur bleu ciel bordé d'une bande orange avant d'attraper le plus ancien pour l'ouvrir tout en s'assaillant contre le grand chêne. Son stylo à la main la magie pouvait opérer.

Le papillon d'OrientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant