Chapitre 6. « Si le bigo est dans ta ville dis à tes cousins on y va »

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Au cours de la semaine qui suivit j'avais revu Deen presque tous les jours. Il venait parfois me chercher à la fac et nous parlions en marchant, ou alors nous nous retrouvions dans un kebab pour discuter. Je l'avais aussi convertis à Game of Thrones, série qu'il n'avait pas du tout envie de regarder de prime abord, mais après de multiples protestations de ma part, il avait cédé et nous avions passé quelques nuits blanches devant un écran. Toutefois nous avions passé plus de temps à discuter qu'autre chose cette semaine. Discuter, encore discuter, toujours discuter.  Parce que c'était ce qu'il se passait lorsque l'on mettait deux pipelettes ensemble.

Aujourd'hui j'avais une journée chargée ; je commençais le matin avec une séance d'entretien musculaire, j'avais deux heures de littérature américaine de 11h à 13h, puis deux heures d'histoire britannique de 14h à 16h, pour finir par un entraînement de 18h à 20h.

Et le lendemain mon équipe et moi allions être en déplacement pour un match.

J'adorais ce rythme effréné qui correspondait parfaitement avec ma personnalité ; j'avais la monotonie en horreur.

À midi, pendant mon cours de littérature, je reçus un message de Deen :

Burb : Tu te « débrouilles »?!

Hein ? Avec quoi je me débrouillais ? Il fallait qu'il soit un petit peu plus spécifique s'il voulait qu'on se comprenne.

Moi : ??

Sa réponse ne se fit pas attendre :

Burb : L'autre jour tu m'as dit que tu te  « débrouillais » en handball. Mais wesh t'as joué pour l'équipe de France deux années de suite !

Ah ouais d'accord il avait fait des recherches le con.

Moi : Stalker.

Je ne pensais pas qu'il s'intéresserait autant à ce que je lui avais raconté, surtout une semaine après. Ça me faisait plaisir.

Il ne répondit plus et je me reconcentrai sur mon cours. Quelques minutes plus tard je reçus un nouveau message :

Alex : On mange ensemble ce midi ? Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu.

Je lui répondis par l'affirmative. Nous ne nous étions pas revu depuis notre coup de fil pimenté de l'autre soir. Enfin, nous nous étions revu mais pas pour parler. La communication n'était pas vraiment notre point fort, coucher nous suffisait. Nous n'avions pas l'habitude de se voir à la fac et ça me surprenait qu'il prenne les devants après ce que je lui avais mit dans la tronche.

Je savais qu'il voulait quelque chose de plus avec moi et je me disais depuis quelques jours que je pouvais peut-être lui laisser une chance ; je commençais à l'apprécier malgré tout.

Je le rejoignis à la cafétéria à 13h. Je fus ravie de voir qu'il m'attendait à une table. Enfin, j'étais surtout ravie qu'il avait par je ne sais quel miracle réussi à avoir une table.

Putain il n'était pas moche. Je m'étais bien débrouillée pour le coup. Alexis était un grand métisse. De petits taches de rousseur parsemaient ses joues. Ses cheveux noirs bouclés semblaient ne jamais retomber devant ses yeux noisettes, et de petits fossettes ornaient son sourire. Il avait seulement vingt-trois ans mais sa fine barbe lui donnait au moins quatre ans de plus et un air très mature.

– Salut toi, me lança-t-il, tout sourire, avant de m'embrasser.

C'était nouveau de s'embrasser si chastement. J'avais déjà eu des copains, ce n'était pas non plus nouveau, mais ça faisait longtemps et je n'y étais plus habituée. Cette simplicité ne me déplaisait pas.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant