Chapitre 10

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J'étais absolument furieuse contre moi-même. Comment avais-je pu négliger tous ces détails ? Comment avais-je pu ne pas remarquer la présence de caméras dans le bureau du père de Cooper ? Un vulgaire braqueur y aurait fait attention. Plus que tout, une chose me tourmentait : si Cooper me faisait réellement confiance, dès le début de notre relation, pourquoi aurait-il consulté la bande des caméras de surveillance ? Avais-je été une si mauvaise actrice ? Cooper était-il impliqué dans les activités illégales de son père ? Trop de questions tournaient dans mon esprit. Je tentai de les chasser.

J'espérais que Jack et Sarina étaient sains et saufs. Ils devaient probablement être séquestrés dans un local de la mafia. Il était à présent deux heures de l'après-midi. La salle dans laquelle je me réfugiais était spacieuse et moderne, mais la lumière artificielle me donnait mal à la tête. En effet nous étions dans les sous-sols de Chicago, et la présence d'une fenêtre manquait cruellement. La salle était équipée d'un lit, de couvertures, d'une télévision et d'un canapé, d'une énorme table, et d'une kitchenette (avec frigo rempli). Une porte menait à une petite salle d'eau, où le nécessaire avait été mis à la disposition de malheureux agents comme moi. Je me décidai à appeler le QG par la ligne cryptée. Il fallait que je leur résume la situation et qu'ils me couvrent.

Je décrochai le téléphone mural, puis une sonnerie automatique retentit.

"Identifiant" demanda la voix préenregistrée.

- Agent CM112

Une voix de femme décrocha.

"Oui ?" Elle avait un fort accent américain.

"Je suis Charlie Moss, répertoriée à Londres. Je me trouve actuellement à la planque sous la 5ème. Mes contrôleurs, Jack Stone et Sarina Malone sont probablement séquestrés dans un local de la mafia russe. Nate Smith n'a pas été découvert."

- Bien, je vous transmets un supérieur.

Je patientai quelques secondes puis entendis un :

- Ouais ?

Je résumai encore une fois la situation.

Mon interlocuteur soupira, puis déclara :

- T'as vraiment merdé. Mais ça arrive à tout le monde. On va prévenir St Jude de ton absence pour la semaine, et tu vas rester planquée là. Ne sors pas, et évite d'utiliser ton téléphone à carte. Jack et Sarina ont été localisés grâce à leurs puces. On les récupérera dès que possible. Je vais voir ce que je fais de Nate. Rappelle en cas de besoin. Tu as une arme ?

- Oui, un automatique et un cran d'arrêt.

- Bien. Bon courage, Charlie.

- Merci."

La communication s'arrêta là.

Je sentis que je passerai de longues heures ici.

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Dans la nuit, j'appelai Nate, comme prévu.

- Allô ?

- Oui, ne t'inquiète pas. Tout va bien de mon côté. Je vais être bref. Demain, je dois agir normalement auprès de lui, selon les ordres. Il ne savent pas si Cooper t'as retracé lorsque tu étais chez moi. Officiellement, tu es en déplacement à New York pour la sépulture d'un oncle.

Je passe te voir demain soir.

- Ok, fais attention.

- Tu me connais. Courage.

Il raccrocha.

Je ne parvenais pas à trouver le sommeil. La culpabilité me rongeait beaucoup. Jamais je n'avais autant foiré. Et je dois avouer que mon égo en avait pris un sacré coup. J'allais probablement être rétrogradée après cette erreur. Je déprimais rien qu'en y pensant.

Je somnolais à moitié quand j'entendis des bruits de pas à l'étage. Il devait être 3h du matin. Les employés n'arrivaient pas si tôt, non ?

Alertée je me levai en silence, pris mon sac à dos, et mon cran d'arrêt dans ma manche. Je positionnai le holster contre mon jean et ma hanche.

Un nouveau son rententit. Quelqu'un était en train de forcer la serrure.

Heureusement, la porte était blindée, l'individu ne pourrait par aucun moyen pénétrer ici. Enfin, je l'espérais.

Au cas où, je me positionnai tout de même stratégiquement dans la pièce. L'angle du mur près de l'escalier me semblait un bon emplacement.

Les bruits de sciure avaient cessé. Estimant que l'intrus avait abandonné, je me détendis. Mon soulagement fût de courte durée, car j'entendis des bruits de pas dans l'escalier quelques minutes plus tard.

Je retins ma respiration et attendis le bon moment pour surgir. Lorsque j'estimai l'individu à moins d'un mètre de moi, je sortis le holster de sa planque. Dès qu'il fût dans mon champ de vision, je tentai de déterminer son identité. Il passa près de moi, mais dans l'obscurité, ne me vit pas.

J'analysai mon ennemi.

Corpulence moyenne, 1m80 environ.

Cooper ?

Une boule se forma dans ma gorge. Comment pouvait-il vouloir me faire du mal ? La situation semblait ironique, mais le but de la mission n'avait pas été de détruire Cooper mais de démanteler le réseau de son père.

Reprenant mes esprits, je décidai à passer à l'action. J'appuyai sur l'interrupteur, pointai mon arme sur lui, puis déclarai d'une voix sérieuse :

- Plus un geste, chéri.

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Donnez-moi vos avis sur ce chapitre, je suis assez mitigée !

N'hésitez pas à mettre une étoile si vous avez apprécié !

Y.

Les aventures de CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant