𝕃'𝕖𝕟𝕗𝕒𝕟𝕥

       Et voilà qu'il est né. Plusieurs mois déjà que sa mère le porte, que tant de gens pleurent devant sa laideur, alors même qu'il n'était qu'un œuf. Grossissant petit à petit, jours après jours sa mère l'élevait, se laissant périr, rongée par son poupon.

        Et voilà qu'il était né. Passant du stade de minuscules cellules à celui de nouveau-né. Cette réalité encore plus difficile pour la pauvre mère et sa famille. Devant l'horrible enfant.

        C'est seulement quelques semaines plus tard, que déjà le monstre grandit, pris de la place, au dépend de celle qui, tous les jours se battait, perdait de ses cheveux, de sa splendeur pour survivre à ses côtés. Sans se laisser surmonter par l'épreuve et la douleur.

        Une année qu'il vit à ses côtés, douze longs mois, trois-cent-soixante-cinq atroces journées, durant lesquelles la maternelle tentait par tous les moyens possibles de ne pas sombrer. Mais, aujourd'hui elle ne pouvait plus. C'en était trop demander. Son immonde marmot ne lui laissera pas plus de temps, il a déjà trop tardé, c'est en ce jour qu'il va lui supprimer cette seule étincelle qui lui restait, la seule et unique chose qui lui permettait de se raccrocher à la vie, comme un espoir définitif de s'en sortir. Mais elle le sentait. Elle ne se faisait plus d'illusion. Et c'est dans un dernier effort, une dernière tentative de rejeter son immondice, qu'elle trépassa, dans une ultime embrassade de son fils, l'étouffant.

        Enfin. C'en était terminé, elle en avait fini avec celui-ci, Gan. Ce fut son nom lorsqu'il était vivant. Mais lui aussi a péri, en même temps de tuer celle qui l'a élevé, c'est son suicide qu'il avait commis.

        Et voilà, après plus d'un an d'un combat difficile, sa famille, ses amis la pleure. Son fils, Gan, cancer dans une langue étrangère, a eu raison d'elle. Après plus d'un an à tenter de vaincre la maladie, le trouble sorti champion de la bataille.