Chapitre 2 Réécriture

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De retour à la maison, la tête baissée Sakura ouvrit la porte. Elle savait ce qui l'attendait et elle ne s'était pas trompée : sa mère, que le lycée avait appelée dans la matinée, était postée dans l'entrée. La petite dame aux cheveux légèrement grisonnant et dont la coquetterie accentuait sa beauté prit un air sévère contrastant avec son habituel visage plein de douceur.

- Tu n'aurais pas quelque chose à me dire par hasard ?

- Euh..non. Dit timidement Sakura.

- Vraiment ?

- Ils t'ont appelé ?

- En effet et donc je peux savoir ce que tu faisais ? Qu'est-ce que tu avais de si important pour rater l'école ? Demanda madame Minami les poings sur ses hanches.

- Ri...rien, je ne me sens pas à l'aise au lycée, je préfère le grand air. Désespérer, Madame Minami soupira.

- C'est déjà la troisième fois depuis le début de l'année !

- Trois fois ce n'est pas beaucoup. Répondit Sakura en haussant légèrement les épaules.

- Ça fait seulement deux semaines depuis la rentrée. Je....je ne sais plus quoi faire. Je vais devoir en parler à ton père.

- Quoi non ! S'il te plaît ne lui dit rien. Lui, il voudrait que...que je fasse médecin ou avocate ! Déclara à la hâte l'adolescente. Il ne comprend pas que moi ce que j'aime, c'est écrire. J'aime les mots, j'aime les livres ! Je veux sentir les pages entre mes doigts, je veux entendre le bruit du crayon lorsqu'il glisse sur le papier. Je veux laisser libre cours à mon imagination. Sa mère sembla réfléchir un instant.

- Bon faisons un marché, je ne dit rien à ton père mais toi tu vas au lycée.

- Oui !

- Et tous les jours.

- Oui j'ai compris mais ! Alors que Sakura s'apprêtait à continuer son discours, comme elle savait si bien le faire, mêlant persuasion et argumentation, son petit frère surgit dans l'entrée la coupant dans son élan.

- Je suis rentré !

- Bon retour Hiro ! Comment c'est passé l'école ? Viens allons dans le salon, et toi Sakura j'espère que tu as bien compris.

- Oui maman, j'ai compris. Dit-elle en baissant une fois de plus la tête vers le sol. Sa mère s'approcha alors d'elle afin de déposer un doux baiser sur son front.

- Ma chérie je serai toujours de ton côté mais tu n'as que 16 ans. Comment savoir si une fois adulte tu ne voudras pas faire autre chose de ta vie ?

- J'étudierai, je te promets, mais jamais je ne renoncerai à mes rêves, ils me sont trop précieux.

Une semaine plus tard, au lycée, à l'heure du déjeuner, Sakura lisait tranquillement sur un banc de la cour, lorsqu'arriva Yuki et ses deux compères. Yuki était l'ennemi jurée de Sakura depuis ce jour fatidique où elle avait osé dire que la littérature ne servait à rien. Celle-ci était arrivée lors de leur première année de collège. Son père était un ancien cadre issu d'une famille fortunée qui voulait revenir aux terres de son enfance, au sein dune grande maison aux abords du village. Au lycée Yuki n'arrêtait pas de se vanter de ses racines appartenant à « l'ancienne noblesse japonaise » comme elle disait. Et bien sûr tout le lycée, tel des moutons n'aillant aucun sens critique, des robots immatures et taciturnes ne sachant pas le moins du monde penser par eux même, était en extase devant elle. Mais pour Sakura tout cela importait peu et puis Yuki avait bien une petite utilité. Elle donnait de fabuleuses idées de personnages avares, mesquins, idiots et sans aucune morale, à ses histoires.

- Que fais-tu ici la paysanne ? Demanda d'un ton dédaigneux Yuki. A chaque phrase ou insulte de la part de celle-ci, les deux sangsues qui lui servaient d'escorte rigolaient à outrance. Tout ce qu'elles inspiraient à Sakura c'était de la pitié.

- Je lis, tu sais ça pourrait te faire du bien, élargir ton esprit. Qui sais tu pourrais même découvrir que tu n'es pas le centre du monde. Intéressant non ?

- Comment oses-tu je, je.... Yuki ne savait pas quoi répondre. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui parle ainsi. Après tout l'argent semble changer bien des gens, qu'on le possède ou le convoite. Aucun sons de sortit de sa bouche, elle décida donc de passer son chemin. Une fois débarrassée d'elle Sakura eu, l'espace d'un instant, quelques remords. Ses mots glaçants étaient peut être un peu trop amers pour une fille qui n'avait grandi que dans le coton et la soie.

Lorsque l'heure du repas prit fin, tous les élèves retournèrent en classe leurs bentos vident à la main. Le bureau de Sakura ce trouvait au troisième rang du côté de la fenêtre. Ce qui permettait à son esprit de s'évader lorsque les cours devenaient soporifiques. Ce jour là, effectivement, ses yeux se fermaient tous seuls. La lycéenne essayait tant bien que mal de les gardaient ouverts mais en vains. Brusquement, bien qu'assise, elle se mit a perdre l'équilibre et percuta le sol. Soudains c'était comme si elle tombée dans un profond trou noir, un abysse glacial, presque mortel.

Le papillon d'OrientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant