7 - Surtout ne me parle pas

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POV Chuuya

- Rien... tu n'avais rien fait de mal. Pardonne moi Chuuya." Répondit-il d'une voix se voulant coupable.

De simple excuses pour tant d'année de solitude. Est-il sérieux ? Il aurait pu m'apeller un milliard de fois, me donner des raisons ! m'expliquer mais non ! Non car Dazai se croit au-dessus des gens, au-dessus de tout ! Nous ne sommes que des pions à ses yeux. A ses yeux qu'étais-je ? Un passetemps ? A mes yeux, il était toute ma vie : L'homme qui m'a appris à aimer et à être aimé. Pour lui tous ceci ne devait être qu'un jeu pour revenir quatre après s'excuser.

Il se prend pour qui ? Quatre ans que tout mon bonheur a disparu ! Et... et là il revient ici comme une fleur au printemps. Qu'est-ce qu'il croit ? Que je vais lui pardonner, que je vais fondre dans ses bras et l'embrasser oubliant toutes années ? Nous ne sommes pas dans une comédie romantique idiote !

Mes larmes coulent, je le sens mais ce n'est pas de la tristesse c'est de la haine pure. Mon poing part en plein dans sa figure. Une fois, deux fois, encore et encore. Je sens son nez se brisé contre mon poing, le sang gicle sur mon visage. Il se laisse faire, mais qu'est-ce qu'il fou cet abruti ? Défend toi Dazai !

Est-ce vraiment ce que je voulais ? Non je ne pense pas. J'espérais qu'il revienne aux creux de mes bras mais aujourd'hui il est trop tard. Comment lui pardonner. Je le traite de tous les noms pendant que mon poing lui refait le portait.

Pourquoi ? pourquoi est-ce que je continue de le frapper ? C'en vaut pas la peine. En regardant son visage devenir bouffi, mon cœur a mal. Même après toutes ses années de solitude ou seul Akutagawa était là pour me soutenir, pourquoi je continue de l'aimer ? Pourquoi lui ? Pourquoi moi ? J'en ai marre... Marre de ses puérils sentiments qui m'utilise comme un pantin.

A bout de souffle, je laisse tomber mon front sur le sien : " Pourquoi t'es parti ?". Son visage est en sang, ses lèvres sont gonflées, deux coquarts commencent à apparaître sur ses yeux. Je m'attends à tout moment de me prendre des insultes mais non... je sens deux mains qui viennent m'enlacer.

Comment peut-il me prendre dans ses bras avec cette douceur que seul lui me donne ? Comment peut-il encore essayé de se faire pardonner ! Est-ce qu'il regretterait de m'avoir laissé seul toutes ses années ? Je ferme les yeux et lui demande :

"qu'est-ce que tu fais Dazai ?
- Je te réconforte, j'ai fait le con. Tu as dû te sentir si seul après mon départ... Je te demande pardon. Frappe-moi autant de fois que tu veux. Je l'ai compris trop tard mais ce qu'il me rend heureux c'est toi. Toi et toi seul mon petit roux... Me dit-il d'une voix brisée ne cachant pas sa douleur.
- Je veux vraiment comprendre, donne-moi une réponse ! Pourquoi tu es parti bon sang... pourquoi ?
Mes larmes recommencent à couler le long de mes joues.
- Tu sais j'avais un ami à la mafia, il s'appelait Odasaku. Un rire cristallin passe ses lèvres. Il avait décidé de ne plus tué. Il avait même sauvé cinq orphelins. Un mafieu qui sauve la veuve et l'orphelin, je ne comprenais pas mais il était comme un grand frère. C'est d'ailleurs lui qui m'a fait comprendre que tu étais bien plus qu'un ami pour moi. Oda à toujours comme toi trouver les mots pour me faire comprendre ces choses si simples que je ne comprends pas. Il était un membre de ma famille mais un jour... les orphelins qu'il avait recueillis se sont fait assassinait. Il partit seul se venger de celui qui avait osé toucher à ses enfants. Il marqua une pause, sa voix devenait tremblante au fur et à mesure de son récit. Quand je suis arrivé c'était déjà trop tard, sa poitrine était ensanglantée, il agonisé. Je le pris contre moi. Il resserra un peu plus son emprise sur moi. Il m'a tout simplement dit et je m'en souviendrais toute ma vie : « Dazai fait le bien autour de toi, sauve les gens au lieu de les tuer. Trouve un autre travaille. Tu ne fais pas cette différence alors ce sera sans doute plus agréable pour toi. » J'aurais sans doute dû t'en parler mais après sa mort, j'avais besoin de me retrouver seule...J'honore toujours les dernières paroles des morts. Je sais que c'était stupide surtout ce que je t'ai dit. Je n'en pensais pas un mot. Je ne suis sans doute pas un homme de parole envers les vivants mais envers toi j'aurais pu... j'aurais dû. Toi qui avais tout comme lui ce don pour trouver ces mots rassurants. Si je n'avais pas agi comme avant nous n'en seront pas là aujourd'hui."

Il ne m'a pas quitté parce qu'il me détestait ou qu'il jouait avec moi mais parce qu'il a subi la mort de quelqu'un chère à ses yeux. Au fond je peux comprendre. Comme il me la dit, cet homme était comme son frère mais pourquoi ne pas m'en avoir parler hein ? pourquoi ? C'est injuste, il me l'aurait dit avec ces mots-là, j'aurais sans doute compris. Je le repousse une dernière fois, me relevant en lui donnant un ultimatum :" Devient honnête avec moi et peut-être que je te pardonnerais de m'avoir abandonné comme ça. "

Je tourne les talons et quitte ce bâtiment pour rentrer à la mafia. Surement pour faire une sieste je suis un peu fatigué. L'avoir revu m'a chamboulé.

Honoré la promesse d'un mort n'est-ce pas ? C'est d'une stupidité mais c'est ce qui fait le charme Dazai. Tellement sa façon naturel et franche de faire. Il aurait pu m'en parler, je l'aurais sans doute rassuré. Lui qui ne cesse de me répéter que j'ai toujours trouvé les mots juste pour le rassuré. Pourquoi, cette fois-ci, ne m'a-t-il pas fait confiance ? Je ne sais pas si j'aurais trouvé les mots pour l'apaisé mais il serait resté avec moi. J'espère de tout cœur qu'il va enfin être honnête avec moi. 

Lost GravityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant