-Allô ?
-Oui c'est moi..écoute Caroline je..je voulais te parler..
-Et bien tu vas pouvoir le faire j'arrive bientôt chez toi.Mon cœur se crispe légèrement sous la surprise.
-Quoi ?!
-Oui je suis pas loin je viens te voir.
-Non non pas besoin !
-Mais si t'inquiètes, bisous.Elle raccroche ensuite, merde. Moi qui ne voulait pas lui dire en face, me voilà piégé avec ma lâcheté.
Quelques minutes plus tard, je l'entends sonner à ma porte puis je descends les escaliers de ma maison, caressant mon chat noir au passage puis lui ouvre.-Salut..
-Ben cache ta joie dis donc !Je sourie en venant déposer un baiser sur ses lèvres puis la fait entrer.
-Tu voulais me parler de quoi ?
-Tu veux pas boire un truc avant ? Et on se pose dans ma chambre.
-Si tu veux.Je lui sers donc un soda avant que nous montions en haut, j'essaie de paraître neutre mais le stress de lui annoncer me met une douleur dans la poitrine. Nous nous asseyons sur le lit tandis que j'essaie de trouver les mots.
-Tu me quitte c'est ça ?
-Quoi ? Non !
-Tu m'as trompé alors.
-Arrête de dire des conneries tu sais bien que je cautionne pas ce genre de comportement.
-Alors quoi ?Je baisse la tête honteusement en soufflant pour calmer la douleur.
-Quand je suis revenu de chez le médecin, je t'ai menti...
-Quoi..?
-Je suis atteint de Heartsick..
-C'est quoi ca ?
-A cause de mon surdosage d'alcool et de cigarette, mon cœur est malade...Les douleurs que je ressentais c'est du à ça...Elle se lève en silence, faisant quelques pas dans la pièce sous mon regard. Elle finit par s'arrêter pour me regarder, les larmes aux yeux.
-Je t'avais dit d'arrêter ces merdes ! Que ça allait te rendre malade !
-Je sais..
-Pourquoi tu m'as pas écouté ?!
-Parce que...Non, je ne peux pas lui dire ça ne ferait que l'attrister encore plus.
-J'en sais rien..
-Et maintenant te voilà avec une maladie comme je l'avais dis !
-Ça se soigne, avec le traitement, du sport..
-Et tes douleurs ?
-Je les affronterais, au pire j'ai aussi des médicaments.Je l'entends lâcher un rire ironique en lâchant quelques larmes, je me lève en venant la prendre dans mes bras.
-Je vais m'en sortir Caroline..
-Tu n'as que 17 ans..tes préoccupations devraient être ton bac, moi, et le fait de pas pouvoir sortir pour l'anniversaire d'un ami, pas une maladie...
-Je sais..Je viens caresser ses cheveux bruns tandis qu'elle se blottie contre moi, faisant attention de ne pas casser ses lunettes rondes trop grande pour son visage.
-Promet moi que tu feras tout pour t'en sentir..
-D'accord..je te le promet.Je soupire intérieurement, à vrai dire j'ai toujours voulu en finir, j'ai longtemps essayé de passer par le balcon de l'immeuble de Caroline. Mais je n'ai jamais eu le courage de sauter dans le vide, l'alcool et le tabac me faisait oublier, oublier à quel point je déteste ma vie.
C'est égoïste je sais, j'ai elle, ma sœur, mon père, et quand même des amis qui tiennent peut être à moi.Pourtant cette envie est toujours là, pour moi cette maladie c'est la main qu'on me tend pour m'aider à rejoindre la faucheuse.
Mais maintenant je viens de lui promettre.Je vais devoir tout faire pour survivre, combattre cette merde malgré moi. Et donc revenir sur terre, ne plus avoir d'échappatoire, et faire face à cette vie de merde.
Une fois calmée, je reste toute la soirée avec elle, observant ses traits de visage, ses défauts qui font d'elle ce qu'elle est.
Évidemment, elle n'est pas parfaite, à notre âge nous avons tous beaucoup plus d'imperfections que les adultes.
Comme ses boutons sur le haut de ses joues, ses cheveux parfois fourchues sur les pointes, son ventre grassouillet comparé aux autres filles du lycée.Pourtant, quand je les regarde je les trouve magnifique, tout comme ses yeux verts tirant sur le marron, cachés par ses grandes lunettes rétro mais retirées pour la nuit.
Moi non plus je ne suis pas parfait, mes cheveux sont épais et brun, parfois secs et légèrement longs, mes yeux sont bleus clairs mais souvent accompagnés de cernes imposantes dû au peu d'heures de sommeils que j'ai, mon corps n'est pas musclé et je suis même assez maigre.
Mais je détaille tout, comme si je n'allais jamais revoir ses traits, jamais pouvoir me blottir contre ses bras, sentir son odeur.
Je l'aime tellement, je ne peux pas mourir, je dois vivre au moins pour elle.Alors je me battrais.
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Heartsick
Genel KurguCes drogues. Ce liquide normalement froid mais qui réchauffait mon corps. Ce poison qui me faisait penser à autre chose. J'ai cru me libérer, de tous ces problèmes. Mais je n'ai fait que m'emprissonner dans une prison encore plus étroite. Et découvr...