Partie 1 - Chapitre 13

80 13 3
                                    

Mes fesses étaient brûlantes. Je changeais de position et m'asseyais sur mes jambes.

- Tu peux baisser le chauffage s'il te plait ? Me plaignis-je. Je sais que j'ai dit que j'avais froid mais le parquet me brûle le cul.

- Alors bouge, on va se poser sur le canapé.

Il se leva et s'assit sur le canapé en cuir noir qui faisait l'angle de la pièce. Il alluma la télé et je le rejoignais. Il posa son bras sur mon épaule, la télécommande dans l'autre main.

- Qu'est-ce que tu veux regarder, princesse ?

- Comme tu veux.

Je me blottis dans ses bras et posai ma tête sur son épaule. Je sentai presque son cœur battre sous sa cage thoracique. Il m'embrassa le front.

Je le regardai mettre au hasard un des films disponibles en VOD.

- C'est tout festival de Cannes ce soir ! Riais-je en voyant la comédie américaine qu'il avait lancée.

- T'inquiète, je suis sûr que tu es le genre de zouz à t'endormir devant un film.

- Tu me prends pour une fragile en fait ?

- Mais non !

Il m'ébouriffait les cheveux gentiment et je lui pinçais la joue. Comme deux enfants.

- Tu veux un pyjama pour te mettre à l'aise ? Dit-il en me regardant.

- Bien essayé Casanova. Je ne me mettrai pas à poil devant toi ce soir.

- Tu es vraiment fatigante, tu le sais ? Va te changer dans la chambre ou enferme toi à clef dans la salle de bain. Je disais ça pour toi.

Je ne répondis pas. Je le fixais jusqu'à ce qu'il enlève cet espèce d'air hautain qu'il commençait à prendre avec moi quand j'étais un peu taquine. Bah alors, si on ne supporte pas une "zouz" avec du caractère on essaye plutôt de draguer des plantes vertes.

- Tu as une couverture ? demandais-je finalement.

- Oui, sûrement dans l'autre pièce.

- Ça te dérange si j'enlève mon pantalon ?

Il se mit à rire.

- Je devrais m'en remettre, répondit-il en se levant. Mets-toi à l'aise.

Il alla chercher une couverture et je me mis à l'aise en ôtant mon jean qui me compressait.

J'entendis du bruit dans la rue et je marchais sur le canapé pour me pencher à la fenêtre ouverte. L'air me faisait du bien. Je me rendais compte de la chaleur de la pièce avec la buée qui commençait à se former.

Des bruits de pas se rapprochaient de moi et je sentais sa main glisser sur mon dos puis exercer une pression sur mes hanches.

- La vue est belle ? Demandais-je.

- Pas mal. Et la tienne ?

Je me retournai pour lui faire face.

- Pas mal.

Il se pencha vers moi et j'agrippais mes mains autour de son cou. Je sentais ses lèvres chaudes se poser doucement sur les miennes. Je lui rendais son baiser avec avidité en pressant ma bouche contre la sienne. Avec mes mains j'attirai son visage près du mien.

Il passa ses mains sur mes fesses, caressait mon dos, mes cuisses, chaque parcelle de peau à sa portée. Le baiser fugace se transforma en désir impérieux d'aller plus loin. Mais c'était hors de question. Je me mettais un point d'honneur à ne pas finir comme toutes les filles qu'il devait se taper à longueur de temps et qui lui ouvraient leurs cuisses en un claquement de doigt. Je ne sais pas pourquoi je voulais autant me différencier.

Je souris et l'écartai de moi pour calmer ses ardeurs.

- Allez, ça serait dommage de louper le début du chef d'œuvre que tu nous as mis. Après on ne comprendra pas l'intrigue.

Il soupira et me donna une tape sur les fesses alors que je passai devant lui.

- Sur une échelle de 0 à 10, t'es à combien de me retourner et me prendre sur ton lit ? lui susurrais-je à l'oreille.

- J'ai pété le premier barreau.

Il passa sa main dans ses cheveux et s'assit de nouveau sur le canapé.

- Allez, assieds-toi maintenant.

Je me blottis de nouveau contre lui, bordée sous la couverture. Je fis attention à avoir mon téléphone à côté de moi, la sonnerie au maximum au cas où Émilie m'appellerait.

- Tu es bien ? Demanda-t-il.

- Oui. Et toi ?

- Je ne pourrai pas demander mieux.

Il m'embrassa doucement et je commençais à somnoler.

Il ne me brusqua pas, ne tenta pas plus de me chauffer alors que je n'étais pas avenante. Tous ses actes m'étonnaient particulièrement et m'impressionnaient aussi. Si j'avais décidé de ne rien faire avec lui ce soir, alors nous allions regarder un film sagement allongé sur le canapé. Et rien de plus.

Alors que nous venions de nous endormir, la sonnerie de mon téléphone me réveilla en sursaut.

- Fed ! C'est Émilie.

- Mmm, ronchonna-t-il. Je venais de m'endormir putain.

Sans l'écouter je décrochais.

- Oui, que se passe-t-il ?

- Tony, faut que tu viennes ! Criait-elle presque en pleurs.

- Tu es où ?

- Je suis en bas. Faut que tu viennes !

Elle avait du mal à parler, je l'entendais crier comme si elle avait été blessée ou pire.

- Où est Teddy ? Quelqu'un t'a fait du mal ? Dis-le moi !

- Non, non... juste viens, s'il te plaît.

Elle me suppliait presque.

- Je descends.

Quand je me retournai pour mettre mon pantalon je vis Federico au téléphone lui aussi, les sourcils froncés.

- On arrive, Teddy.


Laisse tomber j'ai plus malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant