La noirceur
Existait-il seulement autre chose que la beauté absolue du néant ?
De la douceur vorace d'une faim irraisonnée ?
Un bruit étrange.
Immatériel
L'effleurement du métal. Sonore
L'odeur âcre du sang. Sourde
Faim.
La bête ouvrit brusquement les yeux.
Noirceur.
Aucune douleur, rien que l'odeur du sang.
Elle était là, acide, et accompagnait dignement le liquide métallique souillant chaque parties de cette pièce.
Nuages pourpres sur les barreaux, traces indélébiles sur le mur et finalement liquide aussi fatal que vital pour la masse tapie contre dont il s'écoulait à gros bouillons.La panthère bondit sur la masse qui venait de pénétrer dans l'espace, un espace devenu sien depuis qu'elle y était rentrée, elle s'élança hors de la cage de fer.
Ses griffes pénétrèrent avec difficulté dans la peau anormalement épaisse du bipède.4,3 centimètres de peau plus précisément dont elle aurait plaisir à broyer avec le plus volupté possible.
Sa tête plongea aussi vivement que l'aurait fait un cobra sur la gorge de sa proie, fiévreuse de déchirer la jugulaire.
Cependant la créature sous elle se débattit comme un être démoniaque, plantant violemment ses doigts dans le pelage obsidien et tentant par tous les moyens de se défaire de son emprise.
Une seule morsure le condamnerait, il le savait.
Quand il voulu la rejeter plus loin, il réprima un grognement de douleur quand il sentit les lames ivoires enfoncées en lui se rétracter, déchirant lentement ses muscles un à un, comme pour si elles lui murmuraient avec malice, presque avec taquinerie qu'elles ne s'en iront pas.
Clac clac clac
Un sourire vint se coller involontairement sur son visage. Il adorait ce son.
Il se défit, non sans un énième grognement de douleur, complètement de l'étreinte mortelle de l'animal, s'arrachant par la même occasion d'innombrables petits monceaux de chair qui éclaboussèrent tous les objets alentoursUn feulement retentit comme une lourde menace, un jeu malsain. «tu ne partiras pas»
Chantonnait encore la voix d'un air enfantinClac clac clac
La bête se ramassa sur elle-même. Elle avait faim.
Son corps de chasseur était désormais en position défensive, ses deux oreilles rondes rabattues en arrière, les babines complètement retroussées.
Des crocs aussi brillants que des larmes de lune firent leur apparition, ainsi que des pupilles mousses dévorées par le feu des enfers.Le métamorphe, quant à lui, en avait profité pour se saisir d'un objet dans son sac.
Feu.
Son attention se porta instantanément et contre son gré sur l'élément en question, elle s'était parfaitement figée.
Seules ses pupilles restaient la preuve que l'animal ne fût pas une statue : elles n'avaient cessé de croître jusqu'à dévorer presque entièrement le vert, imposant une dilation extrême.Chaud
Faim
Tuer
Tuer
Fuir
Le temps fut suspendu
«POLICE PLUS UN GESTE !»
La voix retentit a l'entrée du bâtiment.
Néanmoins le dangereux individu ne comptait plus s'attarder une seule seconde de plus, et sans jeter un regard en arrière, délaissant ses affaires, il s'élança au dehors de la pièce, faisant fi des injonctions des trois brigades criminelles.
Des dizaines de pas précipités se firent entendre.
Une porte claque. Un bruit de verre brisé.
L'animal sembla reprendre possession de ses muscles et adopta alors une toute autre attitude.
Elle se souvenait de la dernière fois
Acculée
Piégée
Condamnée
Elle avait appris de ses erreurs.
Elle laissa alors tous ses muscles se détendre puis se laissa durement choir sur le côté, a une distance raisonnable de la masse étendue derrière elle, rentrant ses griffes, fermant les paupières et s'obligeant à presque éteindre son pouls.
Il lui fallait être raisonnable
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-K L Ä N- Empire Of Domination
WerewolfJe n'ai pas de nom. Enfin, peut-être qu'un jour, il y a longtemps j'en ai eu un. Un prénom rien qu'à moi. Et peut-même une origine à laquelle la rattacher. Mais je n'ai plus de nom. Je sais seulement que je suis Ces Deux-là. L'une fuyant le jour, e...