Durant la période de l'Empire romain, le poena cullei était une punition pour le parricide pour les Romains. Ce châtiment consiste à être enfermé en un sac de cuir avec un assortiment de bêtes, souvent incluant un chien, un singe, un serpent, et un coq (les animaux qui furent considérés les plus laids).
"Aurora!" Où était-elle? Ma sœur... pourquoi entendais-je le bruit des vagues? Où étais-je? Qu'était-il arrivé? Pourquoi ressentais-je une telle douleur...?
Tout à coup, tous mes souvenirs commencèrent à revenir. J'avais tué mon père et ensuite j'avais été comdamné au poena cullei... Ma sœur Aurora m'avait sauvé la vie en ouvrant le sac en secret, après qu'ils m'avaient jeté à l'eau...
Je sentis une gratitude immense pour ma sœur en moi. Malgré la douleur de mes blessures de fouet toujours présente, je souris et me levai faiblement pour examiner le lieu où je me trouvais.
Après environ une heure d'exploration de cet endroit, je me rendis compte que j'étais sur une île déserte, sans êtres humains. Par contre, elle semblait avait une forte présence animale et était composée d'une vaste forêt qui recouvrait l'île en entier. La caractéristique de ce bois que j'adorais était qu'aucune lumière ne pénétrait à l'intérieur, ce qui faisait régner une nuit éternelle dans la futaie de l'île. Je décidai donc de nommer cette île «Nox», comme la déese de la nuit.
Plusieurs jours passèrent et je fis de mon mieux pour survivre, pour Aurora. Je m'étais fabriqué une arme en pierre afin de chasser pour me nourrir. J'avais aussi découvert que Nox était infestée de loups, alors il fallait que je trouve un abri. Je me suis logé dans une caverne inhabitée, profonde et sombre. Je passais mon temps à penser à ma situation, solitaire.
À un certain moment, je m'étais rendu compte que ma sœur m'avait peut-être laissée me noyer parce qu'elle voulait que je périsse quand même. Après avoir mieux considéré cette possibilité, toute ma gratitude disparut, et je tombai aussitôt dans une dépression profonde. Je mangeais à peine, passais des jours entiers à l'abri de l'obscurité au fond de ma grotte, avant de l'avoir rencontré...
Je me trouvais dans la caverne lorsque j'entendis des pas légers s'approcher de moi. Je tournai ma tête dans la direction du bruit, et mon regard croisa celui d'une bête aux yeux rouges comme le sang. Mes yeux s'étaient, depuis longtemps, habitués à la noirceur, et je remarquai que cette bête était un loup au pelage noir, nuit sans étoiles.
"Quel est ton nom?"
Le loup ne me répondit point.
"Es-tu la mort venu me prendre?"
Aucune réponse.
"Moi, je m'appelle Scotus, comme le dieu de l'ombre et l'obscurité."
Le loup ne fit que me fixer avec ses deux yeux rouges. Son regard était presque humain.
"Désormais, tu t'appelleras Mors, comme le dieu de la mort."
Des semaines, des mois, peut-être même des années, passèrent encore. Mors et moi étions devenus de bons amis, presque des frères. Il était seul comme moi; sa meute d'avant l'avait exilé. Alors, je décidai de lui tenir compagnie: je commençais à me comporter comme un loup. Nous chassions ensemble, nous jouions ensemble; nous faisions tout à la façon des loups. Nous étions heureux tous les deux.
Un jour, je me réveillai en pleine nuit. Je m'étais aperçu que Mors n'était pas à mes côtés. Faiblement, étonné, je me levai pour partir à sa recherche.
Quelques minutes plus tard, je le trouvai.
Mors était là, déchiqueté.
Lentement je m'approchai de lui, le cœur brisé. Soudain, j'entendis des grognements de loups derrière moi. Je me retournai, un sourire triste à mes lèvres. Adieu, Aurora...