Usurpatrice Tome 1 : Tentation (EN REECRITURE)

Chapitre 12 (1) « L'ombre d'un frère »

Point de vue d'Evan

Elle se tient là, au milieu des invités, telle une vision éthérée. Sa robe blanche, légère et flottante, la fait ressembler à un ange entouré d'admirateurs. La lumière des chandeliers se reflète sur le satin de sa tenue, accentuant son éclat naturel. Chaque mouvement est gracieux, presque irréel, comme si elle dansait sur un nuage. Les plis de sa robe ondulent avec élégance à chaque pas, ajoutant une touche de magie à sa présence.

Je ne peux la lâcher du regard, tout comme l'ensemble des personnes présentes dans cette salle. Les murmures d'admiration et les regards envieux se dirigent tous vers elle, soulignant à quel point elle est le centre de l'attention. Elle sourit, un sourire radieux et confiant, qui illumine son visage et réchauffe l'atmosphère.

Les dents serrées, j'observe mon frère partager cette danse avec elle. Une forme de jalousie brûle en moi, se propageant comme un feu incontrôlable. Andrew, toujours parfait, toujours en contrôle, le sourire facile et la démarche assurée. Il la tient avec une aisance qui me révulse, ses mains glissant sur sa taille avec une familiarité qui me fait mal. Il la fait tourner avec une fluidité qui semble naturelle.

Lorsque son regard croise le mien, c'est comme une décharge électrique qui me traverse. Ses yeux, habituellement si confiants, révèlent une hésitation palpable, même à cette distance. Ils sont un miroir de mes propres tourments, reflétant la confusion et la lutte intérieure que je ressens. Elle détourne rapidement les yeux, mais ce bref contact visuel a suffi pour réveiller quelque chose de profond en moi, quelque chose que je tente désespérément de refouler.

Je reste en retrait, luttant pour maintenir une façade de calme alors qu'à l'intérieur, c'est le chaos. Chaque sourire qu'elle adresse à Andrew est comme un coup de poignard, un rappel constant de ce que je ne peux avoir. L'oppression dans ma poitrine est presque physique, une douleur sourde qui refuse de se relâcher.

Elle semble heureuse, apaisée dans les bras de mon frère, et cela devrait me suffire. Mais je ne peux éteindre ce désir brûlant de la serrer contre moi, de lui offrir cette même sécurité et cette même tendresse. Mes pensées sont un tourbillon de regrets et de désirs inassouvis.

Le temps semble s'étirer, chaque seconde une éternité de souffrance silencieuse. Je voudrais détourner les yeux, m'échapper de cette scène, mais je suis comme prisonnier de ce moment, incapable de bouger. Mon cœur bat à un rythme effréné, écho de la danse qui se déroule devant moi.

Je tente de rationaliser mes émotions, de les contenir, mais c'est comme essayer de retenir l'eau dans ses mains. Chaque sourire d'Andrew, chaque regard tendre qu'elle lui adresse, est une piqûre de rappel de ma position marginale.

Lorsque la musique s'arrête, je me sens comme libérée de ce moment oppressant. Les dernières notes s'évanouissent dans l'air, et un silence bref mais apaisant s'installe. Plusieurs applaudissements retentissent autour d'elle, brisant le calme momentané et ramenant l'animation dans la salle. Les invités semblent ravis par la performance, mais moi, je ne partage pas leur enthousiasme.

Je me contente d'attraper une coupe de champagne sur le plateau d'un serveur de passage, espérant que la fraîcheur pétillante de la boisson puisse m'apporter un peu de réconfort. Les bulles éclatent délicatement sur ma langue, mais n'arrivent pas à dissiper entièrement l'anxiété qui pèse sur mes épaules.

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Je tapote machinalement sur mon clavier, envoyant des mails par-ci par-là. Le bruit des touches résonne à travers la pièce, une mélodie monotone qui accompagne ma routine quotidienne. Mon gobelet de café à la main, je lève le bras pour faire glisser un liquide chaud dans ma gorge, espérant que la caféine fera effet rapidement. Le goût amer du café me réveille un peu, mais je sais déjà qu'il va m'en falloir d'autre si je veux survivre à cette journée.