Chapitre X.

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PAUL

J'allais à cette soirée sans vraiment vouloir y aller. J'ai vite dit bonjour à Esther, Val, Astrid et Arthur. Puis j'ai rejoins ma meilleure cachette, la salle de bains. J'ai bu un verre seul, face au ciel accoudé contre la fenêtre. Puis, sans que je l'entende, Léonard est entré dans la pièce. Je me suis retourné.

-Tu fais quoi ici toi? Tu penses pas que tu pollues assez mon air comme ça?!
-Paul je vais t'embrasser

Il me laisse le choix en me le disant. J'ai le temps de reculer. De le laisser faire. De fuir. De le gifler.
Nous revoilà dans la salle de bains de chez Esther, Léo savait où me trouver. Il est venu. Et ça a gonflé mon coeur d'une sensation indescriptible.

-Tu attends quoi?

Je le défis du regard, étant certain qu'il ne le fera pas. Ses lèvres se posent violemment contre les miennes, pourtant, je n'ai jamais connu un baiser si beau, de lèvres si douces.
Ses mains se posent contre ma nuque, sa langue cherche la mienne. Je suis à bout de souffle. Il sourit contre mes lèvres et me regarde de ses puissants yeux verts.

-T'embrasse mal je lui dis
-Tu as laissé de la bave sur les miennes tu veux bien l'enlever?
-Je veux bien être gentil mais si tu crois que je vais t'aider à enlever la bave que tu as au coin des lèvres tu rêves!

Il sourit avant de m'embrasser à nouveau sans que je m'y attende cette fois. Plus fougueusement.

-A quoi tu joues Léonard? On n'est pas amis toi et moi
-Heureusement que les amis ne s'embrassent pas alors
-T'es qu'une merde
-Je te retourne ce magnifique compliment monsieur le pêcheur
-Ta gueule
-Je t'aime
-Va te faire foutre... Attends QUOI?
-C'était pour voir si tu suivais.

Son sourire est absolument adorable.
Putain mais qu'est ce qu'il m'arrive? Est ce que je suis en train de dire que je trouve Léonard adorable?
Faut que je redescende là.

-Tu as vraiment un problème sérieux mon pauvre Léonard
-Ouais sûrement

Il continue de sourire, je lève les yeux au ciel en soupirant, me moquant de lui, ce qui le vexe. Je rejoins Esther qui danse en plein milieu de la piste.

-Tu n'as pas un peu beaucoup bu toi?
-Si. Mais je le fais jamais d'habitude
-Astrid va te tuer
-J'ai bu avec Val et Astrid. On t'attendait. On attendait Léonard aussi

Je manque de m'étouffer en buvant la fin de mon verre.

-Il est venu?
-Oui il doit être quelque part dans la maison! Val est parti le chercher

Astrid, Arthur et Lena arrivent ensemble, Val et Léo sur leurs talons.

Les autres amis de Léonard étaient partis depuis une heure. Nous nous sommes installés dehors, au milieu de l'herbe.

-Astriiiiid
-Esther par pitié arrête de boire! Lance sa soeur en lui prenant son verre et en le buvant d'une traite.

Val sourit et sert Astrid contre elle. Je me souviens encore quand Val a demandé à Esther si il pouvait sortir avec sa soeur. Et qu'elle avait hurlé en répondant "bien sûr comme ça on sera de la même famille!"

Lena est blottie contre Arthur. Ça me fait sourire de voir que dans le monde d'aujourd'hui il existe encore de l'amour. C'est beau.

-On fait quoi là tous dans l'herbe? Demande Val visiblement perturbé
-On médite et on regarde les étoiles je murmure. L'alcool n'a jamais un bon effet sur moi. Je m'allonge dans l'herbe et me met à contempler le ciel.

Esther, Lena et Val ne me mettent pas longtemps avant de me suivre. Je sens la première larme s'échapper et ne la retient pas. Léonard s'allonge tout près de moi et je ne sais pas ce que je dois ressentir. Ses doigts tentent de se nouer aux miens, mais je le repousse.

Je m'endors presque dans l'herbe au milieu des pâquerettes, tant la fatigue accumulée m'assaille.

-Hé va te coucher Paul! Crie Esther ce qui me fait revenir parmi mes amis.
-Je vais rentrer ouais
-Tu ne restes pas dormir à la maison? Ta chambre est prête!

Je souris. Esther et le soucis du détail.

-J'y vais aussi. Léo je te ramène?
-Nan je rentrerais plus tard t'inquiète

Arthur se lève, Lena dans son sillage.
Il ne reste plus que Val, Astrid. Esther et... Léonard.
Val et Astrid se lèvent et partent aussi se coucher.
Tout le monde est parti. Il ne reste plus qu'Esther, Léo et moi allongés dans l'herbe.

Je me lève afin d'aller me coucher. Esther et Léonard sur mes talons.
Je monte doucement l'escalier, fatigué, complètement bourré.

Et c'est là que je vois Esther s'approcher de Léonard. Je ressens une pointe de jalousie envers ma meilleure amie. Ses lèvres vont pour se poser sur les siennes mais il la repousse doucement.

-Désolé Esther... Tu es très jolie, très gentille mais je ne peux pas faire ça. Mon coeur bat déjà pour quelqu'un d'autre

J'avais ouvert la bouche avant de la refermer. Je ne trouve rien à dire. Alors moi, avec mes trois verres de rhum ou de vodka j'sais pas j'ai cru avoir mal compris. J'ai monté discrètement les marches et j'ai rendu mes boyaux aux toilettes.

-Je peux dormir ici?
-Y a un lit de camp dans la chambre de Paul.
-Esther?
-Oui?
-Merci. Vraiment.
-C'est Azenor?
-Non.
-Je la connais? 
-Tu le connais ouais

Esther est arrivée en larmes. Me disant que c'était un connard, et maintenant, je ne pouvais plus lui dire que moi aussi je le détestais. Parce que je ne savais pas. Je lui ai caressé les cheveux et elle a rigolé.

-Au moins ce n'est pas si frustrant, c'est pour un mec qu'il n'a pas voulu m'embrasser. C'est qu'il en vaut vraiment la peine et que Léonard n'est pas un connard.

-Bonne nuit ma petite étoile
-Bonne nuit Paul

J'ai posé mes lèvres sur sa tempe avant de rejoindre ma chambre.
Léonard y était.

Je m'ecroule sur le lit, sans lui parler, sans prendre la peine de chercher à comprendre.

-Paul?

J'ouvre doucement les yeux, et plonge mes yeux dans ses billes émeraude.

-Quoi?

Il sourit. Et ça m'énerve davantage. Je voudrais dormir, qu'il parte, ne revienne jamais.

Il s'assied sur le lit deux places, près de moi. Et de son index relève mon visage avant de poser ses lèvres sur les miennes beaucoup plus doucement que la fois d'avant.
Je ne le repousse pas. Encore une fois. Et je ne sais pas si c'est parce que j'aime Léonard plus que bien, ou si c'est parce que je le déteste plus que personne.

Les choses dérapent vite, je me retrouve à embrasser Léonard, ses yeux ne quittant pas les miens, ses mains caressant ma peau.
Son T-shirt échoue vite près du mien, nos lèvres se scellant, se cherchant. Nos corps s'épousant parfaitement.
Nous dansâmes longtemps sous la lumière de la lune devenant deux ombres flamboyantes qui s'aimaient plus qu'ils ne se detestaient. Son souffle chaud caressait ma peau, et je ne me suis jamais senti si bien que dans ses bras. Nous nous sommes endormis à l'aube, l'un contre l'autre, envoyant valser tout ce qu'on avait toujours pensé.

Même Paul et Léonard rêvent d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant