Usurpatrice Tome 1 : Tentation (EN REECRITURE)

Chapitre 14 (1) « Le prix du cœur »

Point de vue de Mia

Je me redresse immédiatement en arrangeant ma culotte et en éteignant mon gadget. Mon cœur bat la chamade, et je sens la chaleur de l'embarras envahir mon visage. En relevant la tête, j'aperçois Evan se tenant debout à quelques mètres de moi, un sourire narquois aux lèvres. Je suis rouge de honte. Je tente de couvrir mon corps à moitié nu à l'aide de la petite chemise de nuit que je porte, mes mains tremblant légèrement sous la précipitation. Si je pouvais seulement me cacher ou disparaître !

Je m'éclaircis la gorge en tentant de garder le peu de dignité qu'il me reste.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Et comment as-tu fait pour entrer ? demandé-je, ma voix vacillant légèrement sous l'effet de la surprise et de la gêne.

Il m'épie du regard, ses yeux parcourant mon corps avec une intensité qui me rend encore plus consciente de ma vulnérabilité.

- Andrew m'a passé le double des clés, dit-il en les tendant en l'air, les clés tintant légèrement. C'était au cas où tu aurais besoin de quelque chose. Mais, on dirait bien que tu n'as pas l'air de t'ennuyer sans lui.

Son regard est lubrique, et je rougis de nouveau en détournant le regard. Le sous-entendu dans sa voix est clair, et je me sens à la fois furieuse et humiliée. Chaque mot qu'il prononce est une lame qui entaille ma dignité.

Je serre les dents, tentant de retrouver mon sang-froid.

- Ça ne te donne pas le droit d'entrer chez moi sans prévenir, dis-je, ma voix se raffermissant. Et tu es venu faire quoi ici au juste ? balance-je froidement, essayant de reprendre le contrôle de la conversation.

Evan semble prendre plaisir à mon agitation.

- Je suis venu te ramener quelques fiches de fiscalité, j'aimerais que tu t'en occupes. Il dépose une pile de dossiers sur un meuble juste à côté de lui, son attitude décontractée contrastant avec mon état de nervosité.

Je plisse les yeux, méfiante.

- Et tu n'aurais pas pu attendre lundi pour ça ?

Il me regarde avec un sourire en coin diaboliquement craquant.

- Non, car j'en ai besoin pour lundi justement.

Je ricane en me levant du canapé, l'irritation palpable dans chaque mot.

- Tu te fous de ma gueule ? Je ne vais pas gâcher mon temps libre à bosser sur des dossiers.

Evan ne répond pas immédiatement, mais je sens son regard me reluquer de la tête aux pieds. Je referme machinalement ma chemise de nuit, gênée par son inspection.

- Ça va ? Je ne te dérange pas trop ? dis-je, l'ironie dans ma voix tentant de masquer mon inconfort.

Il ne semble pas du tout perturbé par ma remarque. Son visage reste impassible, ses yeux rivés sur moi avec une intensité déconcertante.

- Retire cette chemise.

- Quoi ? Mon cœur s'emballe, la surprise et l'indignation se mêlant à une pointe d'excitation inattendue.

- Retire cette chemise, je veux voir ce que tu portes. Son ton est calme, presque autoritaire, et cette assurance me déstabilise.

Je le fixe sans réagir, attendant qu'il se mette à rigoler en me criant que c'est une blague. Mais rien de tout ça n'arrive. Il soutient mon regard interrogateur, attendant patiemment que je m'exécute. Le silence entre nous devient oppressant, chargé de tension.

Une partie de moi rêverait de lui refuser cette demande, de lui montrer que je ne suis pas à sa merci. Mais c'est comme si j'en étais incapable. J'en ai envie, j'ai envie qu'il voie ce que je porte, j'ai envie de me dévoiler un peu plus à lui. Une lutte interne se joue en moi, entre la raison et le désir, et c'est le désir qui l'emporte.