Travailler davantage

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Résumé du chapitre précédent : Plutôt que de suivre la piste de miettes de pain conduisant aux horcruxes, Harry Potter a voyagé dans le passé. Son plan est de changer Voldemort, de le sauver en faisant en sorte que l'humain se développe chez lui, au lieu du monstre. La magie l'a aidée en faisant de lui le compagnon de chambre de Tom, à l'orphelinat.

-HARRY-

« Je suis nerveux, dis-je alors que nous nous amassons devant les portes de Poudlard. »

Le mois dernier a été difficile, c'est le moins qu'on puisse dire. Vivre avec Tom n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Il est plus désordonné que moi. Il ronfle calmement la nuit. Je connais ces petites choses à propos de lui qui n'ont pas l'air de grand-chose, mais signifient que je suis plus proche de lui que ce à quoi je m'attendais. Que je n'aurais jamais voulu l'être.

« La nervosité est pour les faibles, Harry, dit Tom sans même me regarder. »

Je ne dis rien alors que les larges portes s'ouvrent et que nous entrons. Un petit garçon aux cheveux de jais me frôle. Je souris dans sa direction, une courtoisie qui ne passe pas inaperçue aux yeux de Tom. Il me regarde durement.

« Harry, viens ici, ordonne Tom. »

J'avais pensé que ce serait plus facile de... convertir Tom avant même qu'il n'ait entendu le mot "Sang-de-Bourbe" ou n'importe quelle autre insulte utilisée par les Sangs Purs élitistes, mais j'ai découvert qu'il avait toujours été le genre de personne à se penser supérieur. Il me traite comme un Mangemort, comme une propriété personnelle toujours à son service, tout juste bon à lui obéir et à le suivre partout comme un chiot en adoration, et ça me dégoûte.

Je retourne à ses côtés et murmure les mots nécessaires de remords et de peine, nous traversons les portes ensemble et attendons notre répartition.

Quand le Directeur Dippet appelle mon nom, je réalise que c'est plutôt agréable de n'entendre aucun chuchotement quand je m'assieds sur la chaise. Être à nouveau en première année a ses inconvénients, mais j'ai les connaissances d'un sixième année ainsi que la force et le talent de ceux bien plus âgés que moi. Le Choixpeau est placé sur ma tête, et quand il m'envoie à Serpentard, je n'émets aucune protestation.

Je m'installe à ma nouvelle table et observe la foule. Les personnes que je reconnais ont l'air si différentes, si jeunes. Lucius Malfoy semble presque... innocent. Enthousiaste. Tom s'assied à côté de moi.

« J'ai entendu dire que Serpentard est la meilleure maison, dis-je en guise de salutation.

— Et de qui as-tu donc entendu ça ? dit Tom comme s'il me suspectait d'un acte malveillant. »

Il est tellement possessif avec ses sbires. Je suppose que je ne serais pas autorisé à me faire un seul ami tant que je serais ici.

« De quelqu'un dans la foule. Personne d'important, je réponds rapidement.

— Il est logique que nous ayons été placés dans la meilleure Maison, dit Tom. Tu n'es pas d'accord ?

— Si, Tom. Comme tu le dis. »

.oOo.

Je reste éveillé dans mon lit, mais avec les yeux fermés pour me préparer à affronter sept années de cours, encore.

« Potter, lève-toi ! appelle une voix. »

Je me retourne et gémis. Je ne veux pas être réveillé. Tom est plus possessif à Poudlard qu'il ne l'était à l'orphelinat. La nuit dernière il m'a gardé à ses côtés et me permettait à peine de répondre quand un autre élève m'adressait la parole.

« Potter ! appelle encore la voix. »

Je crois que je la reconnais.

« Oui, c'est moi, dis-je en un bâillement. »

Je me redresse et cherche du regard la personne qui m'a réveillé. Cela ne ressemble pas à Tom, et il ne m'appelle jamais par mon nom de famille. Encore une autre forme de propriété.

« Ton petit copain était là, il y a tout juste un moment, dit un garçon. »

C'est le garçon de la nuit dernière, celui auquel je voulais parler.

« Je n'ai pas de petit copain.

— Vraiment ? L'autre garçon, Jedusor, c'est ça ? Il n'a pas l'air de vouloir que quelqu'un d'autre te réveille, dit-il. »

Pourquoi est-ce que je reconnais ce visage ?

Bien sûr, Tom effrayerait n'importe qui dans cette école. Il ne saurait pas faire autre chose. Je suis sa propriété maintenant, et il n'aime pas partager. Il a probablement des plans pour faire de moi son premier Mangemort. Mais tôt ou tard, il fera quelque chose, et je le tuerai. En cinquième année au plus tard, je pense, quand il fera de son journal un Horcruxe.

« Qui es-tu ? je demande.

— Severus Snape.

— S'il te plaît, appelle-moi Harry. »

Entendre Snape m'appeler par mon nom de famille fait ressurgir trop de souvenirs désagréables des cours de Potions et des mauvaises notes. Et puis je souris. Tom ne m'empêchera pas d'avoir au moins un ami.

« Pourquoi m'as-tu appelé ? je demande.

— Parce que tu ne m'aurais pas écouté, dit Tom. »

Je grimace. J'ai parlé trop vite. Il doit tout juste être entré dans la pièce. J'espérais pouvoir connaître mieux Snape, peut-être le comprendre à un degré dont je n'ai pas eu l'opportunité à cause de ce qui s'est passé entre lui et mon père. Des choses qui ne se sont pas encore produites.

Et il ne sait même pas que James Potter est mon père.

« Tu es fainéant et inutile. C'est ce que tu veux ? Même ton subconscient devrait m'obéir. Ou je te remplacerai, gronde Tom. »

Ce qu'il peut être épouvantablement arrogant. Je roule des yeux vers Snape pour calmer le regard inquiet qu'il m'envoie et me retourne pour faire face à Tom. Je pince mes jambes jusqu'à en avoir les larmes aux yeux et essaye d'avoir l'air de m'excuser.

« Je suis désolé, Tom. J'essayerais de faire mieux, dis-je.

— On verra bien, dit-il avant de ressortir. »

Pour le Bien CommunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant