Chapitre 1

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Bonjour à tous et à toutes. Voici mon nouveau roman, divisé en 11 chapitres. La version ebook est disponible sur Kobo et Bookelis et la version papier sur demande. 

Petite anecdote: j'ai écris ce récit avant "Combat pour vivre".

Bonne lecture!

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En ce 25 septembre, les programmes de milliers de téléviseurs furent subitement interrompus, réveillant la peur et la paranoïa d'une population en vigilance constante. L'information fut relayée en temps réel par les réseaux sociaux, désormais envahis par des internautes angoissés. Telle une funeste mélodie apocalyptique, le mot «attentat« résonnait encore et encore dans leurs esprits. Des dizaines de blessés et des centaines de morts venaient d'être annoncés ; leurs noms défilant à l'écran dans une lente marche funèbre. Personne n'aurait imaginé que la gare d'une petite ville si belle et tranquille aurait pu être le théâtre d'une telle atrocité. Personne ne s'attendait à ce qu'autre chose que la capitale soit attaquée. Personne n'avait réussi à prévoir ce drame malgré les mesures de sécurité prises ces dernières années.

Les images choquantes tournèrent en boucle des jours durant sur les écrans et firent la Une de tous les journaux. Les médias gavaient littéralement le public avec des centaines d'articles, offrant des hypothèses plus farfelues les unes que les autres. Blâmer la nature humaine ne semblait pas une raison suffisamment vendeuse et originale. En dépit de l'horreur, la population était avide d'explications croustillantes et de théories du complot ; cherchant à se divertir sur le dos des morts. Les locaux déposèrent des dizaines de statuettes d'anges sur le parvis du bâtiment, priant ensemble pour le salut des victimes ; bien que la plupart ne soit présent que dans l'espoir de se donner bonne conscience. Ainsi, ce fut avec une rapidité déconcertante que les dernières frasques d'une célébrité locale détourna l'attention et la population perdit son intérêt pour cette catastrophe humaine. Malheureusement, pour les rares survivants, les souvenirs de ce jour étaient encore bien trop vivaces, bien trop réels, comme s'ils pouvaient les toucher du bout des doigts. Pour eux, aucune histoire loufoque ne viendrait effacer le traumatisme. Pour eux, pour leurs familles, les cauchemars ne disparaîtraient pas dans un souffle magique. Les victimes vivaient désormais avec l'étrange culpabilité d'avoir été épargnées par la faucheuse, accompagnées nuit et jour du spectre dansant des âmes malchanceuses, gisant sur le sol grisâtre et maculé de sang. Ce fut ainsi, en ce 25 septembre, que la vie des enfants Wirlak avait radicalement été changé.

Alexander et sa sœur aînée Éléa avaient eu une enfance très pieuse. Leurs parents, Anita et Harold avaient mis un point d'honneur à les élever dans le respect et les prières enseignées par l'Église angélique. Cette famille, comme les trois-quarts de la population du pays, vénérait les êtres célestes ; dont l'un d'entre eux était parfois invoqué ici bas, se mêlant l'espace de quelques mois, aux mortels. Chaque année, des centaines de personnes se retrouvaient à l'occasion de marches méditatives ponctuées de prières aux anges et de discussions animées quant aux bonnes mœurs. Lors de ces rencontres, les fidèles en profitaient pour admirer les saintes reliques, exposées avec fierté par de nombreuses cathédrales et églises. Anita et Harold participaient chaque année à ces pèlerinages, amenant parfois leur fils avec eux.

À l'adolescence, Alexander, qui cherchait avant tout l'approbation de ses aînés, était devenu un croyant presque parfait. Il faisait clairement la fierté de ses parents et créait l'admiration chez les autres paroissiens. Jeune homme exemplaire, il se tenait loin du péché et des tentations, se focalisant exclusivement sur la prière et les études. À l'opposé, Éléa, en jeune femme rebelle, avait rapidement déserté la maison et fui à l'autre bout du monde, en Australie. Elle souhaitait plus que tout quitter cet environnement bien trop restrictif aux allures de prison dorée. Son jeune frère avait été très affecté par son départ et elle aurait aimé pouvoir l'emmener avec elle. Elle aurait voulu le sauver de la corruption religieuse de leurs parents. Toutefois, elle n'avait aucun pouvoir légal sur ce dernier et elle ne pouvait qu'espérer qu'il puisse lui rendre visite. Malheureusement, leurs parents s'opposèrent toujours farouchement à ce que leur fils chéri monte dans un avion, surtout s'il s'agissait de vacances et non pas d'un voyage religieux. Et bien qu'ils n'en parlent pas de peur de s'attirer les foudres divines, ils craignaient que leur détestable fille corrompe leur amour de garçon.

Il a ditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant