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Assise seule dans l'ombre,
Je regarde,
J'assiste à tout ce qu'il se passe sans pouvoir y faire quelque chose.
Mes yeux regorgeant de larmes limpides comme les ruisseau sauvages me renvoie une vision brouillée de la vie.
Et de son côté, l'ombre qui ne cesse de grandir,
Encore et encore,
Incessamment.
Cette ombre qui m'est pourtant si familière mais dont j'ignore tout.
Est ce l'ombre de tout ceux qui m'entourent ?
L'ombre de moi-même ?
J'ai beau m'en éloigner,
Parcourir de kilomètres et des kilomètres,
Elle ne cesse de revenir.
Tel un poison qui s'infiltre en moi,
Petit à petit, elle prend de l'ampleur.
Chaque jour, sa noirceur m'atteint un peu plus,
Et chaque jour,
Je me sens sombrer un peu plus.
S'arrêtera-t-elle un jour ?
Finira-t-elle par me libérer ?
Enfermée dans ma propre cage,
Je vois les personnes aller et venir sans jamais s'arrêter.
Se délectent-ils de mon malheur ?
Est-ce si plaisant à voir ?
Les larmes ruisselant sur mes joues,
La gorge nouée,
Je me prépare à surmonter l'épreuve finale.
Alors que j'attends la fin si proche de moi,
Tellement proche que je peux sentir ses caresses,
Je peux la sentir se jouer de moi,
Un fin faisceau de lumière apparaît.
D'abord si subtil que je crus l'avoir imaginé,
Prend peu à peu de l'ampleur jusqu'à percer ma carapace de noirceur.
M'enveloppant délicatement,
Elle me réconforte en douceur,
Sans jamais faire de geste brusques,
Comme si cela allait briser, m'étioler comme les pétales si fragiles des fleurs sauvages.
M'enlever cette noirceur,
Tel était son but,
Me la faire oublier comme on fait oublier ses cauchemars à un enfant.
Me redonner le sourire, la confiance,
L'espoir.
Toutes ces choses que j'ai oublié, perdues dans cette immense abîme.
Cette lumière,
Si aveuglante,
Si rassurante,
Y arrivera-t-elle ?
Elle est pourtant si déterminée à le faire,
À me tout faire oublier,
À me transmettre sa lumière.
Mais, bien que son envie soit grande,
Je m'y empêche.
Cette lumière qui m'est si belle,
Si précieuse,
Je ne veux l'abîmer,
La noircir,
Ou même pire,
La perdre.
Les yeux toujours embués de larmes,
Je la vois se rapprocher encore et encore.
J'aurai beau me battre,
La prévenir,
Prendre mes distances,
Elle persistera.
Elle ne voudra pas m'abandonner comme ça,
Me laisser seule dans cet état,
Même si c'est pour son bien.
Car avant toute choses,
C'est à mon bonheur et à mon bien qu'elle pense.
Et c'est pour ça que cette lumière,
Je l'aime.

Les Pensées PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant