Relève-moi

•Chapitre 27

Point de vue d'Alvin.

Perdu dans ses yeux, je ne peux m'empêcher de ressentir du regret en repensant à tout ce que j'ai pu lui dire ou lui faire. Elle ne mérite rien de tout ça.

Assis sur le bord de son lit les bras croisés, je gonfle mes poumons d'air et décide de me lancer et de tout lui raconter. En parlant je vois dans ses yeux des réactions involontaires, comme si elle veut dire quelque chose mais se rappelle qu'elle m'a fait la promesse de ne prononcer aucun mot.

Au moment où j'allais lui dire que je suis l'Alvin qu'elle connaît depuis toujours, je m'arrête et m'approche un peu plus d'elle.

— Je sais que ce n'est pas facile pour toi d'entendre ça... mais c'est moi Alvin... Alvin Ramsson, annoncé-je peu sûr de sa réaction, elle ouvre grand ses yeux et se fige.

Ses yeux ne cillent pas et les mains deviennent moites, je ne sais pas comment réagir, ni quoi dire.

— Comment ça ?

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle doute de ce que je lui ai avoué.

- Depuis le début tu essayais à tout prix de cacher la vérité sans pour autant me cacher ta haine envers moi ? dit-elle, et met son visage entre ses mains.

Je me lève et me dirige vers ma chambre, j'ouvre le tiroir de ma table à chevet et en sort la dernière lettre qu'Angie m'a envoyé, je la cache depuis le jour où j'ai arrêté d'en recevoir.

J'ouvre une seconde fois la porte de sa chambre et m'approche doucement d'elle, elle lève son visage vers moi et je peux voir des larmes à travers ses yeux malgré la faible luminosité, je lui tends sa lettre mais avant de l'ouvrir elle la reconnaît de suite. Son regard croise le mien une seconde fois avant d'éclater en sanglots.

Elle se lève et me prend dans ses bras en me serrant tellement fort, qu'à cet instant précis j'ai l'envie de rester une éternité collé à elle. Cette fille était et est la seule personne pour qui j'éprouve énormément d'affection malgré les années séparés d'elle et tout ce qui a pu se passer. A présent après avoir découvert la vérité, elle s'est multipliée.

— Je crois que tu sais que je te détestais, à cause de la dernière lettre que je t'avais envoyé sans chercher à savoir la vérité, mais il n'y a pas si longtemps que ça je me suis déplacé juste pour la connaître, et je regrette tellement tout ce que j'ai pu te faire. si ce n'était pas Ayla et ma grand-mère qui avaient fait tout un plan pour t'amener vivre ici loin de ta mère, je crois que je ne s'aurais rien de tout ça. je suis tellement désolé...

— Je n'arrive toujours pas à y croire... dit-elle en essuyant une larme sur sa joue gauche, bien sûr que je t'excuse Alvin, Tu m'as manquée a un point inimaginable, j'étais détruite après ta disparition, et tout ce que j'avais fais été par peur...

     Je la coupe et reprends la parole.

— Je sais Angie, je sais tout à présent, la rassuré-je, Tu veut qu'on ouvre une nouvelle page ?

— Oui, ouvrons une nouvelle page.

À présent je ne peux qu'être heureux. Et tout ceci, grâce à elle.

— Je comprends mieux pourquoi tu faisais tout pour cacher ton nom de famille, et surtout pourquoi tu me détestais tant, dit-elle en pouffant de rire.

     Soudain une idée merveilleuse me vuent à l'esprit.

— Habille-toi.

— Pourquoi ? Et que veux-tu que je mette ? me demande-t-elle.

— Une tenue dans laquelle tu te sentiras à l'aise, et pas la peine de mettre des heures pour te préparer, tu as 5 minutes.

     Je me lève et me dirige vers ma chambre pour m'habiller à mon tour, sans pour autant lui donner plus d'informations sur l'endroit dans lequel on allait s'y rendre.

Je sors et l'attend près de sa porte, elle l'ouvre et sors en portant une tenue assez simple avec les cheveux détachés.

Je l'attrape par la main et nous descendons pour rejoindre ma voiture. On s'y installe et je la mets en marche sous le regard interrogatif d'Angie, j'affiche un léger sourire et démarre. La route va être un peu longue alors je décide de mettre une musique, Scott Quinn Délicate, elle est parfaite pour l'atmosphère dans laquelle nous sommes.

— J'adore cette chanson, me dit-elle, Je l'écoute presque tous les jours, et les paroles...

— Moi aussi ! chaque soir je la mets quand je sors, disant dans certaines moments en particulier.

Nous éclatons de rire, sans vraiment avoir de cause en particulier, juste le fait d'être avec elle en ayant tout régler me procure un sentiment de joie indescriptible.

Plusieurs minutes plus tard, nous arrivons enfin à l'endroit respecté, je descends et lui ouvre la portière, elle hésite avant de descendre.

— Viens, tu vas adorer, je lui tends ma main et nous nous dirigeons vers un endroit où je me rends quand j'ai envie de m'évader en quelque sorte.

La vue m'a toujours séduite, sans parler du calme absolu, c'est l'un des endroits les moins connus de Sydney, aucun risque de trouver des touristes.

Angie semble éblouie et n'arrête pas de regarder partout, on dirait une enfant. Je pouffe de rire mais elle ne me prête aucune attention tellement elle est hypnotisée.

Nous décidons enfin d'arrêter de marcher et de profiter de la vue, de là nous pouvons entendre les vagues et le vent caresser doucement notre peau.

— C'est tellement beau, dit-elle d'une voix douce.

Tout est parfait pour moi et je dois dire que je ne me suis jamais senti autant léger, sans aucune question qui me hante jour et nuit. Et je suis tellement chanceux que tout se soit passé ainsi et pas autrement.

Mais je ne peux m'empêcher de me dire que j'aurais dû lui en parler, car Angie, possède la vérité.

Sans penser à rien je me retourne vers elle, faisant de même, elle arque un sourcil.

— Comment j'ai pu chercher des réponses si loin alors qu'elles étaient si proches? demandé-je en la fixant droit dans les yeux.

— Le plus important c'est que maintenant, tout est différent d'avant, me répond-elle sans détacher son regard de moi.