Je regardais paisiblement le paysage. Je l'aimais tellement. Un beau lac, des enfants insouciants et heureux, des chiens qui eux aussi avaient l'air heureux. Mais un bruit de klaxon brisa toute cette scène paisible. En me retournant, Stewart me regardait avec un grand sourire, professionnel. C'était le deuxième valet de notre famille. Le premier, avec qui j'avais passé toute mon enfance, n'était plus que poussière après que ma mère eut formulé le souhait qu'elle aimerait « se débarrasser de ce vieux valet et en avoir un plus beau, jeune et charismatique ». Et je m'étais retrouvé avec lui, lui qui n'avait pas pris une seule ride même après avoir passé 8 ans à nos côtés, car ma mère avait expressivement demandé qu'il soit beau, jeune et charismatique pendant « très » longtemps. Ainsi, pendant qu'elle perdait de sa beauté légendaire avec le temps, lui pouvait rester son jeu sexuel fidèle. Du moins, c'est ce que j'en avais déduit du fait qu'elle était beaucoup plus épanouie dans la maison malgré l'absence de mon père. Non, personne n'avait souhaité qu'il meure. Mais ma mère avait effectivement souhaité qu'il ait une promotion et se fasse muter à Boston. Et son souhait fut exaucé. Comme vous avez pu le comprendre, les souhaits n'ont que trois simples règles :
Première règle : Seul un Johannson, Monet ou un Tris ont ce pouvoir. Par pouvoir, j'entends bien évidemment le mot malédiction pesant sur ces trois familles depuis des générations.
Deuxième règle : il faut les emmètre à voix haute. Les mots ont un pouvoir inimaginable à partir du moment où ils sont entendus. À partir du moment où ils sont formulés.
Troisième règle : les souhaits ne peuvent être réalisés sur soi-même. Au cas contraire, ma mère, la vanité incarnée, aurait déjà souhaité depuis bien longtemps de ne jamais vieillir et de rester jeune pendant encore quelques décennies.
À mes mots, il était simple de comprendre qu'elle et moi n'avions pas une très bonne relation. Alors que la voiture empruntait le dernier virage avant d'arriver devant le manoir, je me préparais, comme tous les jours en entrant dans cette « maison », à me sentir oppressée.
Stewart m'ouvra la porte de la voiture et s'inclina légèrement devant moi, me faisait signe de rentrer. Je lui rendais son sourire, amenai mes cahiers contre ma poitrine et les portes de la maison s'ouvrèrent. Sous un grincement tranchant, la méchante marâtre apparue. Mère.- Eve mon amour. Viens saluer ta mère.
Elle m'accueillit avec un baiser laissant derrière lui une trace évidente de son rouge à lèvres sur ma joue, que j'essuyais en vitesse.
- Qu'as-tu fait de beau en cette belle matinée ?
- Après mon cours de violon, je me suis promenée près du lac.
À son expression, qui était passée de « jeune mère faisant son devoir de mère » à « jeune mère irritée » je pouvais déjà deviner que j'allais encore me faire sermonner.
- Encore ce lac ? Mon enfant, quelle activité ennuyante et tellement peu bénéfique. Tu peux faire tellement mieux, tellement plus !
Ses yeux s'illuminèrent.
- Pourquoi ne pas te promener dans une barque que tu aurais louée sur ce fameux lac ?
Sa voix monta dans les aiguës.
- Où faire venir une chorale devant celui-ci pendant que tu te relaxes sous un transit. Où faire autre de chose de plus gratifiant ?
Elle insista sur ce mot « gratifiant ».
- Toutes les portes te sont ouvertes. Mieux encore ! Tu peux en créer. Car tu es--
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Mon vœu le plus cher
RomanceJe m'appelle Eve Johannson. Voici la raison pour laquelle je suis la protagoniste de cette tragique histoire. Juste à cause d'un nom. D'une naissance. "J'aimerais tellement" "Je souhaite de tout mon coeur" Combien de fois vous êtes-vous déjà retrou...