VI- Quelques gouttes de soupçon et une cuillerée d'insécurité

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- Papa !

Diana se réveille en sursaut et relève brusquement la tête de la table où elle s'est endormie hier soir. Plongée dans un océan de visages passés, elle ne s'est pas rendue compte qu'elle commençait à somnoler et lorsqu'elle regarde enfin l'heure à sa montre elle s'en veut immédiatement. S'endormir ici n'était franchement pas une bonne idée. Ses rêves n'ont pas cessés d'être tourmentés par des traits familiers, les fantômes de son passé ainsi que par les esprits des propriétaires des nombreux livres qu'elle possède aujourd'hui et qui ornent les étagères de sa pièce secrète.

Un coup d'œil au miroir de la salle de bain et elle s'aperçoit tout de suite des dégâts. De grosses cernes sous ses yeux, des cheveux en pagailles et en bonus, la marque d'un livre imprimé sur sa joue. On pourrait croire qu'elle a passé la nuit à faire la bringue et que celle-ci a été mouvementée, mais c'est loin d'être le cas. Parfois elle aimerait bien n'avoir que les soucis d'un mortel en tête, tout doit être si simple...

Pour une fois, elle se dit que prendre un bon petit déjeuner gras et sucré ne peut être que la solution à son problème. Malgré l'heure de partir au travail qui se rapproche, elle décide de prendre le temps de bien manger et se fait cuire des œufs à l'anglaise avec des toasts et des pancakes. Elle engloutit le tout comme si sa vie en dépendait puis se jette sous la douche. Une bonne couche d'anti-cernes plus tard et la voilà prête à partir.

À son arrivée à la galerie, Diana se rappelle qu'elle a une fête à organiser et que la journée ne sera pas de tout repos. Elle salut les employés déjà au travail puis se dirige vers son bureau encore plongé dans le noir. Elle sort les clés de son sac et s'apprête à déverrouiller la porte lorsque celle-ci s'ouvre après que Diana ait seulement appuyé sur la poignée. La jeune femme se fige et pousse celle-ci en grand avant d'allumer la lumière. Rien ne semble avoir bougé depuis la veille, pourtant Diana est certaine d'avoir fermé cette porte à clé. Elle n'oublie jamais.

Après une inspection du regard, elle se lance dans la recherche minutieuse d'un objet manquant. Elle fouille et retourne chaque chose présente dans la pièce, du bureau à l'horloge accrochée au mur. Rien. Aurait-elle oublié de tout fermer hier soir ? La fatigue l'aurait-elle rendue négligente ? Elle ne veut pas le croire. Non quelqu'un est forcément entré ici. Avec le contexte actuel et des années à se cacher, Diana sait que des coïncidences comme celle-ci n'existent pas. Elle se remémore la soirée d'hier à la recherche d'un indice, quelque chose qui puisse lui indiquer une piste à suivre, un coupable à désigner.

Peter Maxwell. Son nom lui est apparu comme une évidence. Il l'a suivit jusqu'ici hier soir puis elle l'a laissé devant la galerie pour rejoindre son appartement sans se douter une seconde de la véritable raison de sa venue.

- Rah Diana tu es trop naïve ! se maudit-elle à voix haute. Il n'est sûrement pas venu pour tes beaux yeux mais pour fouiner !

Sortant de son bureau en trombe, elle se rend à pas rapide jusqu'à celui d'Alan et entre sans préambule. Son assistant se lève instantanément avec un grand sourire.

- Bonjours Mademoiselle Greyson, tout va b...

- Il faut que vous me trouviez le numéro de Peter Maxwell, exige-t-elle de but en blanc. C'est très important.

- Tout de suite Mademoiselle Greyson, répond Alan en se rasseyant, son sourire évaporé devant la gravité de sa patronne.

- Merci Alan. Venez me voir dès que vous l'avez.

Quelques minutes plus tard, Diana compose le numéro du fameux Monsieur Maxwell en ruminant toujours. Il décroche à la cinquième sonnerie.

- Oui allô ?

Diana - La traque a commencéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant