Pour un baiser volé...

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Le soleil se faisait étouffant en cette journée du milieu de la saison de Chemou. Bakura marchait dans les rues d'Assouan, ville frontalière avec la Nubie, à la recherche d'un endroit pour se reposer.

Il y a quelques temps, le Roi des voleurs avait été capturé par des soldats du Pharaon. Heureusement pour lui, il avait réussi à s'échapper avant d'être emmené trop loin dans le désert nubien.

Après avoir erré plusieurs semaines en Nubie, il était maintenant prêt. Il pouvait enfin se venger... Venger son village... Ses amis... Sa famille... Tout son monde qui souffrait, emprisonné dans le royaume des Ombres, attendant l'âme du Pharaon offerte en sacrifice pour les apaiser.

Bientôt, le dieu maléfique, Zork allait réaliser son vœu de réduire ce monde pourri jusqu'à la moelle en cendres.

Mais pour cela il devait se rendre au palais à Thèbes, et un long voyage l'attendait, d'où la raison de son escale.

Mais se promener ainsi dans les villes égyptiennes le rendait malade. Chaque personne qu'il croisait attisait sa haine. Ces habitants qui vivaient heureux, en paix, en ne se souciant de rien, et qui remerciaient chaque jour le Pharaon pour tout cela... Mais cette paix avait été obtenue à quel prix ?! C'était SA famille qui avait été massacrée pour ça et personne n'en savait rien... Cela le mettait en rogne...

Tout le peuple égyptien lui donnait envie de vomir.

Alors qu'il s'approchait de l'entrée d'une auberge, sans prévenir, un corps traversa la dite entrée, comme projeté de l'intérieur du bâtiment. Le corps retomba lourdement au milieu de la rue et Bakura le détailla. Un corps frêle et amaigri, vêtu de haillons... Une jeune femme semblait-il...

Un homme à la fort corpulence sorti du bâtiment en regardant la femme à terre avec dégoût.

« - Ne remets plus jamais les pieds ici, sale sorcière ! Va porter le malheur dans un autre pays !

- S'il-vous-plaît... Un peu d'eau... et de pain... souffla la mendiante sanglotante, en tentant de se relever avec difficulté.

- Même si tu avais de quoi payer, tu n'aurais rien de moi ! rétorqua le gérant de l'auberge. »

Quand elle se leva, Bakura la détailla un peu plus ; une peau blafarde, des longs cheveux blancs et de grands yeux bleus... Une étrangère...

« - Je vous en prie... essaya-t-elle encore une fois.

- Tu veux de l'eau ? Alors tiens ! fit un autre homme en jetant une cruche pleine sur la tête de la jeune femme. »

Le pot explosa violemment sur le crâne de la jeune femme qui retomba sur le sol, assommée. Le sang coula, colorant de rouge le sable sous elle.

Profitant de son inconscience, les deux hommes s'approchèrent de la pauvre et commencèrent à la lyncher et à la couvrir de coups.

Définitivement, Bakura détestait réellement tous les habitants de ce pays...

Une aura noire entoura le voleur, tandis qu'il sortait sa dague. Les hurlements de douleur de ces deux bourreaux furent leurs dernières paroles...

*

La jeune femme reprit connaissance en sentant la douce caresse d'un linge humide sur son front. Peu habituée à cette sensation de douceur, elle ouvrit les yeux et se releva paniquée. La précipitation de son geste lui valu un vertige qui l'a fit immédiatement se rallonger.

« - Reste calme, tu es en sécurité ici, fit alors une voix profonde et chaude. »

Elle posa son regard sur l'homme dont provenait cette voix. Il était grand, bien bâti, la peau basanée et les cheveux gris.

Pour un baiser volé...Where stories live. Discover now