Sirèna T1 Un rêve devenu réalité [Réécriture]

Chapitre 2: Un Ami Etonnant *

De l'étonnement puis de la joie s'emparèrent de moi. Je suis une sirène ! Mon rêve se réalise, enfin ! Hélas, mon père... Ne peut pas être présent pour voir cela...
J'ai encore beaucoup de mal à réaliser tout ce qu'il m'arrive. Je suis donc une sirène... Depuis quand est-ce le cas ? Il y a tant de questions qui me viennent en tête. Devrais-je vivre constamment sous l'eau ? Suis-je la seule à être dans ce cas ? Si je suis bien la première à être découverte, le monde entier aura la terrible ambition de m'utiliser à des fins scientifiques. Me faire discrète sur le sujet semble être la meilleure solution pour le moment.

Je connais de nombreuses légendes à propos des sirènes. Même si certaines ne reflètent certainement pas la réalité, d'autres pourraient peut-être m'épauler. Il faudra simplement retourner chez Papa... Afin d'y accéder.

-Bon...Je suis un peu sous le choc je vous avouerai. explique Maggie, embarrassée.

-Et nous de même. renchérit ma mère.

-Que d'émotions pour aujourd'hui ! Je pense que nous avons tous besoins de temps pour digérer cette nouvelle. Je vais essayer de me renseigner dans les livres de médecines mais je ne peux rien promettre. En attendant, nous vous laissons pour le moment. réplique Hugues.

-Avant que vous ne partiez, puis-je vous demander de ne pas divulguer cette information à vos collègues ?

-Oh, bien sûr Stella. De toute évidence, cela résulte du secret médical. Quant au dossier médical...Cela peut s'arranger.

- Merci Hugues ! répliquais-je, heureuse.

- Passez une bonne fin de journée. A demain Stella ! salue Maggie.

Hugues et Maggie quittèrent ma chambre.  Il est actuellement indiqué 18h40 sur mon téléphone. Ma mère, ayant plus d'une heure de route jusqu'à la maison, me laisse seule peu de temps après notre entrevue avec le docteur.

Quelle journée ! La personne que j'aimais le plus au monde n'est plus et mon plus grand rêve s'est enfin réalisé. J'ai essayé de contenir mes larmes toute la journée mais elles refont surface.
Toutes mes émotions négatives se mélangent et se déferlent telles des vagues inarrêtables. La douleur est si pesante. Peu importe les actes que j'effectuerai pour l'effacer, elle restera dans mon esprit.

Je ferme doucement les paupières afin de me calmer. Je distingue une douce mélodie au loin. Elle me berce, comme la mer le ferai. Je me sens presque envoûtée, comme englobée dans une bulle protectrice. Mes larmes ont arrêté de couler et je me sens maintenant apaisée. D'où vient cette mélodie ? Elle me semble si familière et si inconnu à la fois.

J'ouvre les yeux et me dirige vers la source de ce chant. Il semble provenir de l'extérieur. Sans un bruit, je sors de ma chambre sans oublier de mettre mes chaussures. Je descends par les escaliers et m'extirpe du bâtiment. Je me rapproche de la voix cristalline et m'assois sur un banc du parc. Je distingue alors une silhouette. Étrangement, je n'ai pas l'ombre d'un mouvement de panique. Cette ombre se rapproche de moi et je discerne une certaine allure: petite avec des oreilles pointues. Plus cet individu se rapproche de moi, plus je distingue son apparence. J'ai donc en face de moi un renard... Bleu ?! Décidément, plus rien ne m'étonne. Ses yeux reflètent la magnifique lune blanche qui illumine le ciel. Cette mignonne petite créature s'installe à côté de moi. Il m'observe et recommence son récital.

- Il fut un temps, un peuple rejeté
S'enfuyait sous une marée

Une reine fut choisie
Elle leur donna l'esprit

Mais les hommes arrivèrent
La reine, ils tuèrent

La descendance fut recherchée
Pour qu'un jour, la paix puisse être retrouvé

Je ne pouvais écouter la fin, la fatigue était trop pesante. Je m'assoupis sur le banc sans que je ne le remarque.

~

Je me réveille dans mon lit d'hôpital. Que fais-je ici ?! Je me souviens m'être endormis hier dans le parc. Serait-ce ce renard ? Ces paroles... Était-ce un appel ?

Je suis revenue le soir au même endroit que le jour précédent en espérant revoir cet animal. Malheureusement, il n'est pas venu. Le reverrai-je ? Je l'espère. Je fis cela tous les soirs à la même heure. Étrangement, je ne ressentais pas de fatigue particulière. Malgré son absence, je ne peux pas me résigner à abandonner. Les semaines passent mais je ne ressens toujours pas sa présence. Alors que mon espoir se perd, la dernière nuit à l'hôpital se révèle fructueuse.

Je m'assois toujours au même endroit et l'aperçois. Il est là. Devant moi. Son pelage bleu, ses yeux noirs. C'est bien lui ! Le vent soulève son magnifique pelage. Il entrouvre la bouche et parle, cette fois-ci.

- Chère sirène, je suis navré de ne pas être revenu. Vous n'êtes encore qu'au stade embryonnaire et il vous faut apprendre les bases. Si vous le voulez bien, je serai heureux d'être votre mentor. Je suis un Apix, un renard qui doit accompagner une sirène dans son périple. Et cette sirène, c'est vous. Je vous serais reconnaissant d'accepter que je sois votre mentor et votre garde du corps personnel.

- Heu.....et bien...

- Veuillez m'excuser, j'ai oublié de me présenter, je me nomme Bulle. Si vous ne me choisissez point, vous refusez donc votre destin en tant que sirène. Cela serait peut-être regrettable.

- C'est ma dernière nuit ici. Je n'ai pas malheureusement peu de temps pour réfléchir.

- Je ne vous embêterai pas. Je ne me montrerai pas en public. Je n'ai besoin que de boire si je suis hors de l'eau. S'il vous plaît... Pour Sirèna.

- Je veux bien mais peux-tu arrêter de me vouvoyer, s'il te plaît. disais-je. 

- Merci beaucoup ! Je n'aurais pas supporter que vous...tu n'acceptes pas. 

- Bon, tu viens ? Il faut que je dorme.

Nous rentrons à l'hôpital. Bulle se transforme en nœud à cheveux et se glisse dans mon sac. Je m'endors assez rapidement.

~

Je me réveille et m'habille. J'accroche Bulle à mes cheveux. Moi et ma mère nous avons mangé à l'hôpital, salué Maggie et Hugues et nous sommes parties. Loin. Loin de cette chambre devenue si familière. Loin de ce parc si magnifique. Loin du dernier lieu de mon père. Loin de cette odeur de désinfectant. De cet hôpital, j'en ai un souvenir. Un souvenir radieux mais également un souvenir sombre. Le retour à la maison va me faire du bien.