Chapitre 7 : Sacrifice

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Le cœur d'Octavia n'est plus semblable qu'à un oiseau qui tape contre les barreaux de sa cage thoracique lorsque ses jambes s'aventurent dans une démarche qui se veut assurée à travers les artères de la station. Extérieurement, elle semble déterminée, confiante, indestructible, protégée par un rempart de force. Mais, intérieurement, sa stabilité s'effondre seconde après seconde. Un éclair de témérité danse dans ses yeux à mi-chemin entre le vert et le bleu.

Ce qui fait la différence entre le courage et la peur, entre la résistance ou la fuite, entre ces deux alternatives opposées, c'est Wells. Wells qui se tient à côté d'elle dans son uniforme de garde, son menton relevé et son expression farouche.

Son bouclier contre le reste du monde.

Octavia n'a aucune idée si, comme pour elle, cette détermination n'est qu'un masque derrière se cache une peur panique de leur avenir proche ou s'il est véritablement aussi brave que le laisse paraître son attitude. Probablement un juste mélange entre ces deux idées. À vrai dire, elle n'en a rien à faire parce qu'elle sait pertinemment que Wells ferait tout pour la sauver, qu'il la défendrait au prix de sa propre vie si cela est nécessaire, tout comme le ferait Bellamy.

Un sourire vient éclairer ses traits tirés par l'anxiété tandis qu'elle continue à avancer, guidée par cet amour fraternel.

Les deux coéquipiers finissent par arriver à deux pas de leur destination. La respiration d'Octavia se hache de plus en plus, à la fois à cause du manque d'oxygène mais aussi parce qu'une boule d'appréhension se forme dans sa gorge. Les mains de Wells se posent sur les épaules de son amie dans un mouvement dur et tendre en même temps.

— Hé. Hé, murmure-t-il en plantant ses pupilles étincelantes d'audace dans celles d'Octavia. C'est une bonne chose d'avoir peur... Ça prouve qu'on a encore quelque chose à perdre.

Dans les yeux de la jeune fille, un feu renaît parmi les cendres laissées par l'inquiétude. Ses bras s'enroulent autour du corps de Wells tandis que sa respiration se canalise. Peu à peu, son organisme tout entier finit par retrouver un rythme acceptable. Un étrange frisson d'anxiété, de courage et de hâte se répand dans sa colonne vertébrale lorsqu'un chuchotement de Wells parvient à ses oreilles : « On va y arriver. »

Dans une approche qui se veut détachée, l'apprenti garde avance le plus naturellement possible vers les gardes agglutinés devant le sas. Cette fameuse porte qui sépare la station spatiale et le vaisseau des cent prisonniers. Octavia, quant à elle, tente de se mettre dans la peau du personnage de leur plan. Son expression originelle s'y prête d'ailleurs parfaitement : yeux fatigués, cheveux décoiffés, démarche hésitante, mains tremblantes, sueur froide.

Tandis qu'ils se rapprochent de plus en plus du sas, celui-ci apparaît comme la lumière au bout du tunnel pour Octavia. Alors qu'elle croyait que tout était gagné, une ombre s'ajoute dans son éclair d'optimisme :

— Où tu l'emmènes, Jaha ? questionne d'un ton accusateur un des quelques gardes.

Le fils du chancelier déglutit difficilement, sa gorge le brûlant sous l'effet de la tension provoquée par cette demande.

— Je... C'est la dernière... C'est la centième prisonnière, articule difficilement Wells.

Avant même qu'un des hommes n'ouvre la bouche, avant même qu'ils n'entendent son explication douteuse, il sait très bien que son plan est un échec monumental et que la situation va se corser d'une seconde à l'autre.

— Tout est déjà bouclé, les cent sont là-dedans, informe un autre garde, plus grand et impressionnant que le premier. Ce... Ce n'est pas Octavia Blake ? poursuit-il dans un froncement de sourcils.

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