Ce soir là, la pluie tombait sans discontinuer, et mon cœur t'attendait.
Toute la journée, je n'avais eu de cesse de me tourmenter l'esprit. Comment allais-tu ? Étais-tu blessé ? Étais-tu seulement vivant ? Mais je m'efforçais de chasser ces questions sans réponses, et de patienter, attendant que la journée passe. Comme je le faisais depuis maintenant trois longs mois.
La journée terminée, je sortis de l'Académie en souhaitant une bonne soirée à mes collègues. Je marchais tranquillement, zigzagant entre les passants qui venaient profiter de ce vendredi soir. Je souriais malgré moi en observant la vie qui se déroulait paisiblement ici. Depuis les manifestations d'Orochimaru et de l'organisation Akatsuki, tout le monde était sur le qui vive. Tous les ninjas étaient réquisitionnés afin de surveiller les frontières et de continuer à remplir des missions. Le temps n'était pas au repos, et l'on croulait sous le travail. Même les enfants d'habitude si dissipés se tenaient à carreaux, comme si ils avaient eux aussi compris l'urgence de la situation. Cette pensée fit surgir l'image de Naruto dans mon esprit. Cela faisait un moment que je ne l'avais pas vu non plus. Ce petit bonhomme me manquait également, plus que je ne voudrais l'admettre d'ailleurs. Je m'étais énormément attaché à lui et il me le rendait bien. Cette observation m'arracha un autre sourire, sourire qui disparu aussitôt lorsque ton visage se dessina dans ma tête. Toi aussi tu me manquais terriblement, et malgré l'avertissement de Tsunade, je voulais y croire. Ce message que tu avais fait parvenir quelques jours plutôt, c'était bien toi n'est-ce pas ? Tu étais le plus grand ninja que je connaissais, il était impossible pour moi que tu ne puisses pas rentrer. L'idée de ta disparition me déchira le cœur, et je portai immédiatement mon poing à mon torse, serrant mon pull par la même occasion. Le bruit de la foudre me ramena à la réalité, je n'avais même pas remarqué que je m'étais stoppé dans ma marche. Avec un soupire, je la repris en évitant le plus possible de m'exposer à la pluie.
Une fois arrivé chez nous, je délaissais mes affaires trempées et partis prendre une douche. L'eau chaude chassa toutes mes appréhensions durant quelques minutes. Dehors, l'orage continuait de gronder dans le ciel, et je sus à ce moment-là que tu approchais. C'était toujours comme cela, tu revenais accompagné par ton élément, comme un signe du ciel. Un sourire se dessina alors sur mon visage, et avec engouement je me mis à préparer le repas. L'orage était proche, mais j'avais encore quelques minutes devant moi pour pouvoir finir de cuisiner et mettre la table. Je ne savais pas dans quel état j'allais te retrouver. Cependant, une chose était sûre, tu étais bel et bien vivant et tu venais me retrouver. Et cette simple pensée suffit à me remettre du baume au cœur. J'aimais être au petit soin pour toi, surtout lorsque tu partais pour plusieurs mois de missions. Et je savais également que tu appréciais ces petites attentions, te permettant ainsi de te laisser aller et de tout relâcher. Je pris alors plusieurs serviettes que je déposai sur les radiateurs. Avec ce temps, tu devais sûrement être trempé jusqu'aux os. Une fois satisfait de mon travail, je m'installai sur le canapé et pris un livre au hasard afin de m'occuper l'esprit.
L'attente fût longue, mais sous la lumière d'un éclair plus puissant que les autres, tu apparus au rebord de la fenêtre. Mon cœur ratta un battement à ta vue, et je fus pétrifié sur place, incapable d'esquisser le moindre mouvements sous le poids de l'émotion. Avec ta nonchalance habituelle, tu atteris dans le salon et refermas la fenêtre. Cela aussi était une autre des tes habitudes; rentré par l'embrasure aérienne, ne t'encombrant ainsi des manières inutiles qu'exigeait le passage par la porte. Une fois cela fait, tu te retournas lentement vers moi, et lorsque nos yeux se croisèrent enfin, les larmes me submergèrent. N'y tenant plus, je me levai et me dirigeai vers toi. Tu m'accueillis avec douceur dans tes bras puissants et protecteurs. Je soupirai d'aise, entouré par ta chaleur. Je sentis tout ton corps se détendre et apprécier cette étreinte affectueuse. Nous restâmes de longues minutes collés ainsi, profitant de ces sensations retrouvées. Puis, doucement je me dégageai légèrement afin de te regarder dans les yeux. Tu baissas alors ton masque et nous échangèrent un tendre baiser. Nous étions dans notre bulle, et lorsque notre baiser pris fin, tu m'embrassas doucement le crâne. Je me mis à sourire comme un bienheureux, comblé de t'avoir enfin près de moi. Puis, toujours avec cette même douceur, j'entrepris d'enlever tes vêtements trempés, et de te sécher à l'aide des serviettes. Tu te laissais faire, appréciant ces moments de calme et de tendresse avec bonheur. Une fois mon entreprise terminée, tu te changeas rapidement pour ensuite venir m'offrir une autre étreinte. Je me collai automatiquement contre ton torse, et tu me soufflas ces trois petits mots :
- Je suis rentré.
- Oui, tu m'as manqué, te répondis-je.
Tu me répliquas avec amour :
- Toi aussi, tu m'as manqué. Je t'aime Iruka.
- Moi aussi, je t'aime Kakashi.
Suite à cela, je t'offris un bisous, auquel tu répondis avec ferveur.
Ce soir là, la pluie tombait sans discontinuer, et mon cœur te retrouvait.