Alisha.3

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Alisha, car c'est son nom, se retrouve encore une fois devant un croisement, elle prend à droite et pendant qu'elle court elle voit apparaître une silhouette.

Encore une fois elle la reconnaît de loi, elle sait qu'il est encore là pour l'empêcher d'avancer. Mais elle a su passer son épreuve, elle pourra le dépasser cette fois-ci aussi...

Mais la silhouette se tourne vers elle.

De statue vivante elle passe à un père muet, qui la regarde d'un air sévère en étendant au plus loin les bras pour l'empêcher de passer.

Alors, encore une fois, la jeune fille s'arrête, elle s'essouffle, elle tente de contourner la figure paternelle mais celle-ci s'obstine à lui bloquer la voie.

Elle souffre et elle sait qu'il le voit.

Elle tente à nouveau de passer mais il l'en empêche.

Elle tente de forcer le chemin mais, tel un bloc de pierre, il ne bouge pas.

Et elle souffre, elle s'essouffle, elle se sent mal  entre ces grands murs, elle a besoin d'air. Alors elle inspire un grand coup et crie : "Laisse moi passer !!!"

Elle est elle-même surprise de ce hurlement venue du fond du cœur, mais elle ne doute pas, et devant sa détermination, l'homme n'a d'autres choix que disparaître dans une fumée grise.

Elle continue d'avancer, de courir dans ce labyrinthe suffocant.

Nouveau croisement, à gauche.

Cul-de-sac, demi-tour.

A droite, impasse, temps de repos, demi-tour.

Au milieu enfin, elle court, cela fait des heures, des jours, des mois, peut-être même des années qu'elle court, elle ne s'épuise pas, court comme jamais elle n'a couru, nouvelle silhouette mouvante, elle s'apprête à ordonner à celle-ci de la laisser passer, quand une voix tonitruante fait résonner les grands murs gris : "ALISHA ARRÊTE TOI ICI, N'AVANCE PAS PLUS".

Alors pour la troisième fois, elle s'arrête.

Mais c'est différent, cette fois-ci elle n'a pas peur, elle est emplie de détermination et c'est celle-là même qui la pousse à marcher jusqu'à son père, son tyran, celui qui dirige sa vie.

Il lui ordonne alors encore une fois de s'arrêter, mais aussitôt elle répond d'une voix ferme mais douce : "Non, plus jamais".

Et aussitôt la silhouette s'évanouit et le labyrinthe s'évanouit pour la ramener dans le champ d'herbe.

Elle soupire, sourit, s'assoit.

Elle sort changée.

Elle se met à attendre, peut-être ces deux autres personnes, peut-être ka prochaine porte qui s'ouvriras devant elle, mais elle n'a plus peur.

Désormais elle avancera de sa propre volonté.

Face à leurs doutesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant