« as long as you love me » one-shot

« as long as you love me »

Friendship, Family
Rating K
Personnages principaux : Kakashi Hatake, Sakura Haruno & Naruto Uzumaki.

Une légère brise soufflait dans les rues, il réprima doucement le frisson qui le prit lorsqu'un courant d'air effleura sa nuque et il s'enfonça dans la demeure, d'une démarche las et traînante. Le silence pesant qui se répercutait entre les murs de la vieille bâtisse lui sauta à la gorge comme tous les soirs, il se retrouvait seul, noyé dans ses souvenirs douloureux et ses idées noires. Un soupir à l'allure triste s'échappa de ses lèvres et il balança ses chaussures dans un coin de l'entrée, traînant des pieds jusqu'au salon. Tant de souvenirs traînaient dans les recoins de cet endroit, qu'il ne comprenait toujours pas, des années plus tard, pourquoi il continuait de vivre là ça le tuait lentement, mais il était toujours là, debout, au beau milieu de la pièce.

Deux longues semaines s'étaient envolées depuis la fin de la quatrième grande guerre, et la victoire de l'alliance shinobi deux semaines depuis qu'il s'était vu dans l'obligation de dire « au revoir » aux deux personnes qui comptaient le plus à ses yeux, depuis si longtemps. Pendant une seconde, lors de la guerre, alors qu'un filet de sang inquiétant s'échappait de son torse, il avait espéré perdre la vie, là, sur ce champ de bataille il avait espéré rejoindre son paternel, là-haut, loin de cette souffrance qui le rongeait, toujours un peu plus, au fil des années.

Le léger « tic tac » qui flottait dans la pièce attira son attention sur la vieille horloge, ancrée dans un meuble bon marché les flèches indiquaient tristement vingt-trois heures quarante. Vingt minutes, dans vingt minutes, il prendrait une année de plus seul. Ses prunelles d'un bel ébène s'accrochèrent au cadre photo qui traînait dignement sur un bout de meuble, dans un geste doux, presque tremblant, il l'attrapa et se perdit dans les souvenirs d'une existence presque heureuse il se souvenait bien de cette journée, son paternel l'avait accompagné joyeusement à l'académie, fier que son petit garçon grandisse si vite et quelques semaines plus tard, il s'était donné la mort, sur le sol du salon où il se trouvait. Il se souvenait de ce jour-là, la première chose qui l'avait frappé, lorsqu'il était entré dans la demeure, était le silence ce silence et l'obscurité, son regard s'était accroché douloureusement à la silhouette de son père, recroquevillé sur un bout du sol, dans une rivière pourpre. Quelque chose s'était brisé en lui, à cet instant.

Quelques coups contre la porte de l'entrée le tirèrent de ses sombres pensées et le cadre retrouva tristement sa place, sur le meuble un grognement s'échappa de ses lèvres, lorsque les coups résonnèrent une nouvelle fois. D'une démarche épuisée, il se tira jusqu'à la porte et l'ouvrit, les sourcils froncés sûrement un peu en colère envers cette personne qui se sentait intelligente pour s'amener à sa porte, à une heure pareille. Il aurait aimé se mettre un peu plus en colère, balancé des méchancetés à cette personne mais lorsque ses prunelles d'un bel ébène se heurtèrent à la tignasse blonde, un grand sourire sur les lèvres, au pas de sa porte son cœur rata tout simplement un battement.

« oye, Kakashi-sensei » s'exclama le blondinet, une pointe d'excitation dans la gorge « vous en avez mis du temps, vous étiez aux toilettes ? »

Un poing s'écrasa brutalement contre l'épaule du blond et celui-ci étouffa tant bien que mal le gémissement douloureux entre ses lèvres, maugréant quelque chose dans sa barbe inexistante un sourire timide sur les lèvres, une tignasse rose se pencha poliment en avant, une énorme boîte dans les bras.

« bonsoir Kakashi-sensei » souffla-t-elle, d'une voix douce « excusez l'absence de délicatesse chez cet idiot mais il avait vraiment hâte de vous voir »
« Sakura » lâcha le dit Kakashi, les sourcils froncés « qu'est-ce que vous faites, là ? »

Le blond sembla reprendre contenance, immédiatement, à la question de son maître il prit une posture droite, le torse gonflé, ce grand sourire sur les lèvres, des sacs dans les mains.