Arianne ouvrit les yeux sur le plafond fissuré de sa chambre. Elle se leva, tel un automate, et se rendit devant le miroir qui trônait sur une porte de son armoire. Son reflet apparut, au centre d'un tourbillon d'ombres, qui n'existaient que dans la glace. La jeune femme nageait quelque part entre la conscience du rêve et le sommeil profond, dont elle n'arrivait pas à sortir, lui interdisant de contrôler son corps comme elle le souhaitait.
Ses yeux rouges se tournèrent vers le lit, dans lequel se trouvait un corps ensanglanté. Elle s'en approcha, et se vit couchée dans une position peu naturelle, son ventre entaillé d'une large coupure. La jeune femme tourna mécaniquement la tête, les lèvres pincées, et le peu de lucidité dont elle arrivait à faire preuve lui permit de comprendre qu'elle était bloquée quelque part entre la réalité et le monde des morts, représenté par les ombres qui jouaient autour d'elle. Un nom lui revint : L'Entre-Deux, là où passent les âmes des morts guidées par Ano.
Elle repéra une lumière bleue, dans la pénombre, et s'en rapprocha. Deux mots retentirent alors dans sa tête : « Feu Follet ». La petite flamme flottait à quelques centimètres du sol, et disparut lorsqu'Arianne voulut la toucher. Elle ouvrit la porte, et vit alors une ligne de petits « feux follets » serpentant vers l'escalier. La jeune femme avança, aussi rapidement qu'elle put, puisqu'elle avait l'horrible impression qu'à chacune de ses jambes était attaché un bloc de pierre, qu'elle devait traîner derrière elle à chaque pas.
Une fois dans le salon, elle vit alors que tous les meubles avaient été retournés, complètements défoncés, et des traces de sang conduisaient jusqu'à l'extérieur. Les fenêtres et la porte avaient explosé, et des fissures ornaient les murs de la maison. Au dehors, le ciel noir était dévoilé par la lumière étrangement intense des feux follets, qui suivaient le sang.
Arianne protesta un instant contre la force qui la faisait avancer en direction de la forêt, puis fut renvoyée au fond de son esprit, prisonnière d'elle-même. Ses jambes avançaient cependant plus vite, toujours suivant les traces de sang, qui prenaient la forme d'empreintes de mains ici et là.
Elle marcha alors sur quelque chose, mais ne s'arrêta pas pour autant. Elle vit passer au sol, une longue chevelure blonde, qu'elle reconnut aussitôt, avant de continuer, incapable de s'arrêter. Quelques secondes plus tard, elle vit un corps attaché sur un arbre, les bras en croix. Ses intestins pendaient, répandus au sol, et son coeur était posé sur une branche, qui tomba juste à côté de la jeune femme : C'était Tony... Elle conclut que Laure était certainement quelque part, morte, elle aussi. Etrangement, la nouvelle ne la choqua pas, comme si elle le savait déjà.
Arianne déboucha dans une clairière, dans laquelle plusieurs personnes se tenaient. Elle identifia Theo et Tonya, ainsi qu'un autre homme, dont le visage lui semblait familier, mais elle ne se souvenait pas de son nom où de l'endroit où elle l'avait vu. Devant eux, contre un arbre, était attaché Rick, qui avait l'air d'avoir encaissé plusieurs coups violents. Il avait un poignard enfoncé dans l'abdomen jusqu'à la garde, au même niveau que la blessure d'Arianne.
Theo murmura quelque chose à l'inconnu, qui hocha la tête. Le jeune homme disparut aussitôt dans un éclair. Quelques secondes plus tard, Arianne sentit comme un coup, à l'intérieur de son bas-ventre, comme si quelque chose la pénétrait. Elle voulut y porter ses mains, mais celles-ci étaient comme bloquées, l'empêchant d'esquisser le moindre geste.
La jeune femme releva la tête, et vit Rick qui se tordait sous ses liens, en hurlant des insultes. L'inconnu sortit alors un poignard, gravé d'un symbole qu'Arianne reconnu de suite, et le planta dans la cage thoracique du vampire, plusieurs fois de suite. Tonya regardait le spectacle, un sourire au lèvres.
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Les Guerriers Du Chaos
FantasíaA qui faites-vous confiance ? Et si votre propre mémoire n'était pas fiable ? Et si la vie que vous pensiez avoir toujours menée n'était qu'une série d'évènements sortant d'un cerveau malade ? Le prince charmant n'existe pas. Rien n'est éternel. Êtr...