P.A.R.T 1 : La nuance

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5h16

Le sommeil a quitté mon corps.

Habituée de cette perpétuelle somnolence, mes yeux toujours fixés à ce plafond, je rie de moi.

Il me semble si proche et si loin à la fois. Je connais chaque millimètre de celui-ci. Quant à lui , chaques larmes que mon corps déversent dans ce lit lorsque je ne le regarde pas.

C'est ainsi dire la raison qui me fait rire.

7h52

Mon café , aussi aigre que je ne le suis, a refroidi. Il semble à présent près à être entamé.

8h20

"When a man loves a woman..." efface cette pesante atmosphère. C'est si simple quand on est Percy Sledge.

Le rideau levé, les premiers rayons du soleil éblouissent mes iris.

'Ce rêve est terminé n'est-ce pas ?'

14h46

Le bus arrive à son terminus.

Une foule, peu massive, forme un groupe dans lequel mon passage est inaperçu.

15h19

Ma cuisse me démange. Sûrement 'ces griffures'.

Je continue mon chemin jusqu'au café du coin. Je prends alors un cappucino et observe le périmètre.

Il est là.

Sans faire preuve de discrétion, mon regard se jete sur lui. Chacun de ces mouvements, oculaires ou corporels, je les scrute méticuleusement. Sans aucune gêne ni privation.

Lorsque je plongeais mon regard dans le sien, mon thorax se jouait encore de moi me serrant toujours plus fort.

Un sourire peu sincère s'évade d'entre mes lèvres tandis que la brûlure devient d'autant plus forte que la seconde précédente...

Mon corps se raidit et se dirige vers ce lieu isolé dont j'avais fait le repérage plus tôt en venant.

15h33, 14 minutes plus tard...

C'est sur cette place peu connu d'autrui , qu'une larme envahie mon oeil gauche puis vient le temps d'une seconde à l'opposé .

Les retenant assurément, le sol n'est qu'un flou béant dont je ne distingue qu'un gris brut, celui du béton. Un vent frai vient caresser délicatement mon visage faisant rappel de sa présence dans ce lieux si désert .

Troublée, une question se bouscule dans mon crâne et le persécute.

"Serait-il lui aussi capable d'agir ainsi ?"



Il ne m'a fallu que quelques instants afin que mon coeur relâche cette pression. Après mettre demander 'Pourquoi pleures-tu lâche que tu es ?!' mon esprit redevient vide, sans émotion.

Je pense que c'est le mieux que je puisse supporter face à mes moeurs.

Je suis restée un long moment sur cette place a contempler le ciel et ces nuances. À présent, étalée sur le sofa, je me décide a évacuer mon désarroi de la veille et récupérer ma bonne humeur.

Je sais quel en est l'unique moyen.

L'eau me paraît chaude et n'attends que moi. Soucieuse, je me hisse dans la fente. Une fois mon corps noyé de cette eau, ma tête s'y glissa elle aussi.

Le liquide devient filtre de ma vision qui se trouble, me pique. Enfouie sous elle, mon âme redevient propre, pure.

Je ne réfléchie que mieux dans ces fluxs.

Finit, mon monde est finit.

J'ai dit stop ...


Par écrit , chaque nuit j'essaie en vain de décrire mes tourmants.
Qu'en penses-tu ? Ont-ils lieux d'être ? Tu ne le sais pas encore et ne le sauras sûrement que par la suite .

Je ne suis pas encore prête à y faire face moi-même ...
Le serais-je un jour ?

Le sablier a disparue.

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