CALIETOSS - Renaissance

Dairiun F.: Mauvaise surprise

Quelques mois s'étaient écoulés depuis le Grand Événement et j'avais déjà pu constater que les regards que l'on posait sur moi étaient différents.

Un certain respect qui m'était jusqu'alors inconnu s'était installé. Et cela m'agaçait au plus haut point alors je tâchais d'en faire abstraction.

En traînant des pieds je rentrais chez moi. J'habitais au cœur de la cité, ma demeure surplombant les autres maisons nous donnant la meilleure vue possible sur la capitale.

Autour de nous, les maisons, enfin devrais-je dire les cabanes puisque nous vivions perchés très haut dans les arbres géants, étaient petites et envahies par toutes sortes de plantes. Le sol était recouvert par la végétation telle que la mousse, et seul quatre routes centrales faites de pavés traversaient la cité, reliant les points cardinaux. Et en leur milieu ma maison.

Très souvent nous observions les étrangers visitant Hgalf du haut de nos maisons et nous nous amusions à les voir se perdre en cherchant en vain des habitations ou en espérant croiser des habitants ce qui était très rare puisque nous nous déplacions en l'air grâce aux larges branches et aux filets installés. Puis pour les cas les plus désespérés, Valaraukar se dévouait et descendait les aider.

Quoiqu'il en soit, si je traînais autant des pieds aujourd'hui, c'était uniquement parce que c'était mon anniversaire et que j'avais horreur de ça. Bon d'accord voir ma maison décorée en mon honneur me faisait chaud au cœur, mais une fois à l'intérieur elle grouillait d'étrangers qui me souhaitaient un joyeux anniversaire sans même me connaître.

Je me fis le plus petit possible, enfin plus facile à dire qu'à faire quand on est un géant parmi la foule et qu'en me déplaçant discrètement je donnais des coups de d'épaules à mes voisins qui me jetaient un regard de reproche.

Arrivé à ma chambre je poussai un soupir de soulagement et passai une main dans mes cheveux tout en entrant. Tout d'abord j'eus peur qu'on m'ait suivi ou même devancé mais ce n'était personne d'autre que Valaraukar, une perruque rouge sur la tête et deux verres d'alcool dans les mains qui m'attendait tranquillement perché sur le rebord de ma fenêtre. Il releva la tête en m'entendant marcher.

- Joyeux anniversaire mec, dit-il en me tendant un verre que j'acceptais bien volontiers.

- Qu'est ce que tu fais avec cette perruque sur la tête ?! Demandais-je mort de rire.

- Oh rien de particulier, je t'attendais et comme je savais que tu voulais à tout prix éviter tes parents je suis directement venu là. Et la perruque ? Juste pour m'amuser un peu et voir la tête de mon grand père quand il me verra sortir avec ça. Il a bien essayé de me dissuader mais...

Il ponctua sa phrase d'un haussement d'épaule tout en faisant la moue. J'avalais mon verre d'alcool d'un cul sec.

- Bon, je crois que ça va être l'heure pour moi de faire mon apparition dans l'arène.

Sur ce, je partis rejoindre les invités dans la grand salle.

Une fois devant les portes je m'immobilisai. Les portes toutes de marbre et d'or donnaient sur une salle où trônait au centre une longue table en bois brute sur laquelle reposait plusieurs chandeliers et tout un service en argent. Les murs étaient recouverts de fresques peintes par les plus grands artistes de Flagh'as qui racontaient l'histoire de notre royaume et un immense lustre fait de diamant pendait au plafond.

Le majordome annonça mon nom et mon prénom et un grand silence se fit dans la salle. Toutes les têtes se tournèrent vers moi. J'étais le dernier à me joindre aux festivités.